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Un document structurant pour les vingt prochaines années

Le 14 mars 2025, les élus du SEPAL ont validé le projet de Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) 2040. Ce document d’urbanisme stratégique encadrera les grandes orientations d’aménagement du territoire de l’agglomération lyonnaise jusqu’à l’horizon 2040. Il s’apprête à entrer dans une phase réglementaire, avant une enquête publique prévue à l’automne prochain, et une approbation finale attendue en juin 2026.

Vingt ans après le SCOT de 2010, cette nouvelle feuille de route cherche à tirer les enseignements du passé pour proposer une vision renouvelée, centrée sur les enjeux climatiques, la cohésion sociale et l’équilibre territorial.

Une réponse aux déséquilibres hérités du passé

Le précédent SCOT avait mis l’accent sur le développement économique, le rayonnement international et l’attractivité résidentielle de la métropole. S’il a contribué à renforcer la dynamique de l’agglomération lyonnaise, il a également montré ses limites : concentration des activités au cœur de la métropole, pression foncière, tensions sur le logement, et une forte consommation des espaces naturels et agricoles.

Le SCOT 2040 ambitionne de corriger ces déséquilibres. Il entend construire un modèle plus équilibré et plus durable, à la fois en matière d’aménagement, d’environnement et de qualité de vie pour les habitants.

Des engagements forts pour un territoire plus résilient

L’un des axes majeurs du document repose sur la préservation des ressources et la transition écologique. Le SCOT 2040 fixe un plafond de 750 hectares d’espaces urbanisables d’ici 2040, soit une division par deux de la consommation foncière par rapport à la décennie précédente. Il s’aligne sur l’objectif de Zéro Artificialisation Nette à l’horizon 2050, défini par la loi Climat et Résilience.

Le projet prévoit également la mise en place d’une vaste trame boisée et agro-bocagère, destinée à jouer un rôle de régulation thermique naturelle pour l’agglomération. La gestion durable de l’eau est aussi au cœur des préoccupations, avec la volonté d’encourager l’infiltration des eaux pluviales à la source, la désimperméabilisation des sols, et la préservation des espaces de pleine terre. Une approche transversale qui vise à rendre la métropole plus résiliente face aux effets du changement climatique.

Un développement plus inclusif et mieux réparti

Le SCOT 2040 s’appuie sur des hypothèses de croissance démographique plus modérées : +170 000 habitants d’ici 2040, soit une progression inférieure de 25 % par rapport aux deux dernières décennies. Cette projection vise à permettre une meilleure anticipation des besoins en matière de logement, d’infrastructures et de services.

Sur le plan du logement, le document prévoit la construction de 127 000 logements sur la période 2023-2040, avec un objectif de 7 500 logements par an. Un tiers de ces logements devront être sociaux ou abordables. L’enjeu est de garantir un accès au logement pour tous, sans aggraver les déséquilibres existants entre les communes.

Vers une agglomération multipolaire

Le SCOT 2040 marque une volonté affirmée de dépasser la logique d’hypercentralité autour de Lyon et Villeurbanne. Il définit une organisation multipolaire autour d’une trentaine de polarités urbaines, réparties sur l’ensemble du territoire. Ces pôles, bien équipés et connectés, devront accueillir une part significative du développement économique et résidentiel.

Pour accompagner cette structuration, de nombreux projets de transports sont programmés ou renforcés : tramway T8 à l’est, tram express de l’Ouest Lyonnais (TEOL), ligne centre-ouest (LCO), ou encore le prolongement des BHNS et du tram-train vers Crémieu. Le vélo, le covoiturage et l’autopartage sont également encouragés pour limiter la dépendance à la voiture individuelle. Cette approche s’inscrit dans une logique de mobilité bas carbone cohérente avec les objectifs de transition énergétique.

Un développement économique plus équilibré

L’activité économique ne sera pas en reste. Le SCOT prévoit 320 hectares d’extensions économiques à l’échelle du territoire : 220 hectares pour la Métropole de Lyon, et 100 hectares répartis entre les Communautés de communes de l’Est Lyonnais et du Pays de l’Ozon.

Au-delà des extensions, la priorité est donnée à la régénération des zones d’activités existantes. L’objectif est de favoriser l’implantation de nouvelles entreprises sans nuire aux équilibres environnementaux et agricoles. La diversification des activités économiques dans chaque bassin de vie vise à limiter les déplacements contraints et à éviter l’émergence de territoires résidentiels mono-fonctionnels.

Une large concertation pour construire un projet partagé

Depuis son lancement, l’élaboration du SCOT 2040 a été accompagnée d’une concertation importante. Plus de 1 000 participants ont assisté aux réunions publiques et ateliers, une quarantaine de rencontres ont réuni les élus et partenaires institutionnels, et une plateforme numérique a permis de recueillir l’avis des habitants. Cette dimension participative est essentielle pour asseoir la légitimité du projet.

L’enquête publique prévue à l’automne 2025 constituera une étape cruciale pour confronter la vision portée par les élus aux attentes concrètes des citoyens. Elle permettra également de mieux évaluer les marges de manœuvre locales pour la mise en œuvre effective du projet.

À travers le SCOT 2040, l’agglomération lyonnaise affirme son ambition : bâtir un territoire solidaire, habitable et durable. Un cap clair est donné, mais son atteinte dépendra de l’engagement collectif, de la cohérence des politiques locales, et de la capacité des acteurs à faire converger les intérêts à long terme avec les réalités du quotidien.