SEB : 150 millions d’euros investis dans un centre de R&D à Ecully et une plateforme de distribution européenne de… 100 000 m2 dans le Nord

C’est dans son ADN. Plutôt que de délocaliser à tout va, comme de nombreux groupes, SEB a toujours investi en moyenne 60 millions d’euros chaque année en France. Cette année, ce sera plus.

Cette année en plus de l’investissement ci-dessus, le Groupe que dirige Thierry de la Tour d’Artaise recèle en effet dans sa besace deux importants projets.

Le premier doit voir le jour sur le Campus SEB, à Ecully dans la banlieue ouest de Lyon où se trouve le siège mondial du Groupe. Un nouveau Centre de Recherche budgété à 12 millions d’euros qui est destiné à accueillir entre 150 et 200 chercheurs y verra le jour. Il s’agit en l’occurrence de développer un Pôle Mondial d’Innovation de l’activité Petit Electroménager.

L’idée est de réunir sur un même site tous les acteurs de la chaîne d’Innovation, pour permettre au Groupe d’accélérer le développement et le lancement de ses nouveaux produits. L’innovation est l’autre ADN du Groupe, lui permettant d »être en avance face à la concurrence et de vendre donc ses produits avec une bonne marge. Ce qui permet leur fabrication en France. Un cercle vertueux.

Ces investissements ont notamment pour but d’étudier les comportements et les besoins du consommateur pour en déduire des concepts forts de nouveaux produits.

Cinq-cents emplois à la clef

L’autre projet immobilier est lié lui à la distribution.

L’entreprise lyonnaise vient d’acheter une parcelle de 26 hectares à Bully-les-Mines dans le Pas-de-Calais pour y implanter son futur centre de distribution européen. À la clé, 500 emplois : une arrivée plus que bienvenue pour ce territoire où le taux de chômage s’élève à… 17 % !

SEB va y installer un méga-entrepôt de 100 000 m2 ; et ce, sur la zone d’activités de l’Alouette.

Celui-ci accueillera en 2023 son futur centre de distribution européen.

Cette future plateforme logistique XXL permettra d’alimenter les marchés d’Europe de l’Ouest mais également l’export.

La zone industrielle où SEB va s’implanter se situe au carrefour à une encablure de l’A26.

C’est cette situation géographique privilégiée qui a fait pencher la balance en faveur de la commune nordiste.

Montant de l’investissement : 85 millions d’euros. La société d’immobilier logistique Primelog réalisera cette future plateforme dans le cadre d’un contrat de promotion immobilière avec le constructeur GSE.

Cette implantation va se révéler synonyme de créations d’emplois : 350 équivalents temps plein (ETP) devraient être créés à l’ouverture de l’usine en 2023 ; et jusqu’à 500 à l’horizon 2025, assure-t-on du côté de SEB.

Un cours de Bourse qui se traîne

Le groupe lyonnais dont les comptes ont été fortement impactés par la pandémie en 2020 a revu à la hausse son hypothèse de croissance des ventes en cette année de reprise qui devrait être supérieure à 10 %.

Il maintient son hypothèse de marge opérationnelle d’activité pour l’année, proche de 10 %, malgré l’intégration de surcoûts (devises, matières, composants et fret) significativement plus lourds qu’anticipé et estimés à ce jour supérieurs à 250 millions sur le Résultat Opérationnel d’Activité (contre une estimation, fin avril, de – 140 millions).

Ces effets négatifs pourront amener le groupe à passer des hausses de prix au quatrième trimestre 2021.

C’est sans doute ce qui a refroidi la Bourse. A 126 euros, le cours de Bourse de SEB cède près de 6 % depuis le début de l’année 2021 contre une hausse de + 20 % pour le CAC 40.

Ces 150 millions d’investissements annoncés vont-ils amener le marché boursier à changer d’optique vis à vis de SEB ? A suivre…