Sequens, Cirly, Aguettant, etc : Auvergne-Rhône-Alpes capte une dizaine de projets de relocalisation sur les 31 annnoncés en France
Respirateurs artificiels, principes actifs, LED, aluminium… Sur la première salve d’une trentaine de projets de relocalisation adoptés par le gouvernement dans le cadre du Plan de relance, Auvergne-Rhône-Alpes en capte une dizaine !
Un des volets du Plan de relance concerne la relocalisation d’usines et de produits estimés stratégiques pour notre pays.
Pour aider les industriels à sauter le pas, Bercy a mis sur la table 600 millions d’euros du plan de relance d’ici 2022 – dont 100 millions dès 2020 – pour soutenir l’investissement dans de nouvelles capacités de production dans ces secteurs stratégiques.
Cinq secteurs ont été jugés prioritaires pour des raisons de souveraineté et de compétitivité : la santé, l’agroalimentaire, l’électronique, les équipements 5G et les intrants critiques de l’industrie.
Des secteurs très présents en Auvergne-Rhône-Alpes, première région industrielle de France.
Normal donc si la région capte près du tiers de cette première vague de réindustrialisation.
Près de 130 dossiers, portant sur des investissements supérieurs à 1 million d’euros, ont été reçus à l’appel à projet, lancés par oe gouvernement. Sur ces dossiers, Bercy en a sélectionné d’abord 31.
Plus de 4 000 emplois industriels sont ainsi confortés et environ 1 800 emplois directs devraient être créés avec la mise en oeuvre de ces investissements. Les projets lauréats sont en majorité portés par des PME et ETI et répondent tous au besoin de renforcer notre résilience industrielle et sanitaire.
Quelles entreprises vont bénéficier de cette manne en Auvergne-Rhône-Alpes pour relocaliser et réindustrialiser ?
Cirly à Brignais
Cirly est une entreprise spécialisée dans la production rapide de cirucuits imprimés (PCB), prototypes et petites séries.
Au printemps dernier, lors de la crise sanitaire, cette catégorie de produits a fortement manqué : souvenez vous du manque de respirateurs artificiels !
L’entreprise avait d’ailleurs alors été sollicitée pour la fabrication de ces respirateurs artificiels qui manquaient.
La capacité française de fabrication de PCB est notoirement insuffisante : l’approvisionnement se concentre sur l’Asie” et dépend largement des aléas logistique.
Ce projet devrait confrorter les 19 emplois de l’entreprise et en créer 5 supplémentaires.
Sequens à Bourgoin-Jallieu
La société la plus citée dans ce programme de relocalisation est la société Seqens, spécialisée dans la chimie pharmaceutique.
Seqens va ainsi dépenser 65 millions pour installer des productions d’anticancéreux et d’antiviraux
(ainsi que d’autres principes actifs plus basiques) sur cinq sites répartis dans l’Hexagone dont son unité de Bourgoin-Jallieu.
Il s’agit de développer et de produire des molécules essentielles permettant de sécuriser la chaîne d’approvisionnement de médicaments critiques pour notre sécurité sanitaire sur ses cinq sites en France et donc celui de Bourgoin-Jallieu en Isère.
Aguettant à Lyon
Un autre laboratoire, très connu à Lyon, Aguettant, va étendre sa production « 100 % made in France » de médicaments injectables en seringues pré-remplies, pour pouvoir proposer davantage de molécules qui ont manqué durant la crise sanitaire, dans le cadre d’un investissement qui pourrait représenter jusqu’à 50 millions d’euros.
Spécialiste de la production de médicaments injectables notamment pour l’anesthésie-réanimation, le laboratoire lyonnais veut installer deux nouvelles lignes de production dans ses usines de Champagne (Ardèche) et de Lyon pour augmenter ses capacités de production de certaines molécules sur lesquelles les approvisionnements des hôpitaux s’étaient tendus au printemps comme le midazolam ou la noradrénaline.
Haupt Pharma à Livron dans la Drôme
De son côté, la société Haupt Pharma, à Livron dans la Drôme, va augmenter ses capacités de production de médicaments essentiels comme les curares, les opiacés ou les anesthésiants dont on a manqué au printemps dans les hôpitaux. Une démarche qui devrait créer 70 emplois.
Aledia à Grenoble
L’un des plus importants projets d’investissement et important gisement d’emplois est constitué par Aledia dans une domaine très différents des précédents : celui des LED. Cette start-up va bénéficier d’un sérieux coup de pouce pour ses importants investissements qui étaient déjà programmés.
Créée en 2011, la start-up grenobloise va profiter du soutien de l’Etat pour créer une nouvelle usine de microLED à nanofils à Grenoble.
L’entreprise vient de finaliser une levée de fonds pour financer cet investissement de 40 millions d’euros et lancer la production à grande échelle d’ici 2022. D’ici cinq ans, elle prévoit au total 150 millions d’euros, ce qui pourrait entraîner 450 emplois d’ici 2024.
Pour produire en France alors que le marché est dominé par les fabricants asiatiques, l’entreprise mise sur sa technologie de rupture, issue de recherches du fameux CEA-Leti, pour révolutionner le marché des écrans, avec des produits moins énergivores et plus performants. Un marché énorme.
Une première subvention sera accordée par l’Etat pour soutenir le premier jalon de développement industriel de 44 millions d’euros, qui amorce un investissement total de 150 millions d’euros sur cinq ans.
Trimet à Saint-Jean-de-Maurienne
Dans un autre genre, à Saint-Jean-de-Maurienne, Trimet va moderniser son usine d’aluminium
et, au passage, la « verdir » en transformant son système de captation des fumées.
Novapex à Roussillon
A Roussillon, au Sud de Vienne, en Isère, au sein du complexe chimique, c’est le projet de Novapex qui a été choisi. Il s’agit d’une filiale du groupe Sequens qui opère sur la seule unité française de production de phénol et d’acétone.
Le projet appuyé dans le cadre de ce plan de relocalisation vise à construire une nouvelle unité d’alcool isépropylique (IPA), à haute performance. Il s’agit là d’un des principaux solvants utilisés dans la production d’intermédiaires et de principes actifs pharmaceutiques. Il est aussi utilisé dans la production de gels hydroalcoolique. De quoi réduire notre dépendance vis-à-vis de l’Asie et des Etats-Unis.
Ce projet devrait permettre de conforter les 150 emplois de Novapex à Roussillon et d’un créer 4 nouveaux.
Sur tous ces projets, l’Etat apportera un soutien important pouvant représenter sur les dossiers les plus sensibles plus de 50 % des investissements.