Signé de l’architecte Rudy Ricciotti, bar et restaurant en “rooftop”, ceinturé par une écharpe : le futur musée des Tissus de Lyon va décoiffer…
Déjà auteur du siège du siège d’Acies consulting groupe à Lyon-Confluence (Pavillon 52), un bâtiment ondulant, tout en courbes doté de pare-soleils en béton fibré, inspiré du paysage de la Saône ; Rudy Ricciotti sera l’architecte qui va réinstaller le musée des Tissus de Lyon dans le 21ème siècle, avec un projet franchement audacieux : il sera drapé et doté d’un restaurant sur un toit-terrasse.
Le jury mis en place par Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est allé chercher l’un des architectes les plus coté au monde actuellement pour donner un nouveau visage du Musée des Tissus de Lyon.
On se souvient en effet, que la CCI de Lyon de plus en plus désargentée, ne pouvant plus assurer les fins du mois du musée des Tissus, c’est la Région qui a décidé de reprendre cet espace muséal à son compte pour en assurer à la fois la gestion et le développement ; la Métropole de Lyon ayant déclaré forfait.
En janvier 2020, quatre grands noms de l’architecture mondiale avaient déjà été présélectionnés : le groupement Snøhetta, le groupement Winghard Arkitekkontor AB, le groupement Christ and Gantenbein et donc Rudy Ricciotti.
Le choix du jury s’est très largement porté sur ce dernier pour conduire l’opération globale de restructuration du Musée des Tissus. Malgré son nom à consonnance italienne, c’est l’un des architectes français les plus connus dans le monde.
C’est lui qui a construit le désormais fameux Mucem de Marseille et est à l’origine à Lyon du “Pavillon 52” construit par le groupe Cardinal à Lyon Confluence qui fait partie des sites incontournables pour les visiteurs de la Confluence où ont pu s’exprimer les plus grands noms de l’architecture mondiale.
Son projet de “réhabillage” du Musée des Tissus a particulièrement séduit le jury pour deux raisons.
Son projet est certes décoiffant, mais dans le même temps, l’architecte a veillé à préserver le patrimoine existant.
Il ajoute surtout une note d’audace avec un geste architectural fort, à travers un drapé en écharpe qui entoure les bâtiments ; et ce, pour rappeler un tissu qui flotterait dans l’air.
Ce qui permet de recréer de l’unité entre des bâtiments qui étaient séparés, l’évocation du tissu constituant le fil rouge qui unira les espaces du musée les uns aux autres
Le projet a également retenu l’attention du jury parce qu’il ouvre le musée sur la rue. Jusqu’à présent il était en effet masqué. Il faudra attendre le résultat, mais d’après ce que l’on peut comprendre, la façade sera à nouveau vivante, le musée pourra y déployer un jeu de lumières ; et la nuit, semble-t-il des projections seront possibles pour animer encore plus la façade.
L’objectif de la Région est aussi d’en faire un lieu de vie et de rencontres, ouvert aux associations et au monde culturel aussi. Le musée proposera 2 000 mètres carrés d’expositions dont 1 000 mètres carrés d’expositions temporaires.
Le jardin sera lui aussi mis en valeur. Dans une Presqu’île lyonnaise très urbanisée, il devrait, comme les cours du Grand Hôtel-Dieu, offrir havre de paix.On y trouvera un café et sa terrasse dans ce jardin.
Mais ce n’est pas tout : on y trouvera aussi un restaurant bistronomique sur le toit, au cœur d’un “rooftop”, une sorte de jardin suspendu.
Qui dit architecte-star dit aussi budget élevé : celui-ci est estimé entre 50 et 60 millions d’euros hors scénographie…
Pour le financer, la Région veut obtenir des fonds européens, un investissement également de l’Etat dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région et tend la main à la Ville de Lyon et à la Métropole de Lyon pour qu’elles soutiennent ce projet. Reste à savoir si l’ambition du projet prévaudra sur les raisons politiques, vu les relations plutôt froides entre Grégory Doucet, maire de Lyon et Laurent Wauquiez.
Le Conseil régional fait savoir que Unitex qui regroupe les entreprises textiles de la région et la CCI l’ancien propriétaire du musée, “soutiennent le projet”, mais ce n’est pas de ce côté là qu’il faut attendre de gros financements.
Laurent Wauquiez ne veut pas attendre : les travaux ont déjà commencé avec la restauration d’un des bâtiments du musée : l’hôtel de Lacroix-Laval.
La deuxième phase du projet qui sera notamment marqué par la création d’un nouveau bâtiment entre les deux existant et la restauration de l’autre pendant du musée, l’hôtel de Villeroy, devrait débuter en 2023. Le musée devrait connaître alors une phase de fermeture.
“Les travaux bénéficieront en priorité aux entreprises régionales et lyonnaises du BTP”, assure-t-on du côté de la région…