Siparex entend changer fortement d’échelle en visant les 5 milliards d’actifs sous gestion
Plus important fonds de capital-investissement basé en région, Siparex dont le siège est à Lyon veut s’appuyer sur la conjoncture favorable pour grandir de manière significative. Bertrand Rimbaud, son président, veut ainsi plus que doubler de taille d’ici cinq ans, ce qui porterait le fonds à 5 milliards d’euros sous gestion. Une manière d’entrer dans la cour des grands…
Cela fait dix ans que le fonds de capital-investissement lyonnais Siparex connaît année après année une croissance importante.
Et 2019 ne fait pas exception. Le fonds a ainsi investi 306 millions d’euros dans l’ensemble du spectre des entreprises, de la start-up aux PME, en passant par les ETI, dans l’Hexagone, mais aussi en Europe ; et ce, à travers cinq lignes de métiers.
De même, l’année dernière, 250 millions d’euros ont été levés et 210 millions cédés.
D’où l’entrée dans la nouvelle décennie avec de fortes ambitions.
« Nous devons grossir pour mieux encore accompagner les entreprises dans lesquelles nous sommes présents au capital. Et ce, pour nous permettre de mieux agir encore, d’insuffler les transformations nécessaires ; bref d’accentuer nos capacités d’accompagnement », explique Bertrand Rambaud, le président de Siparex.
Objectif : arriver d’ici environ cinq ans à 5 milliards d’euros de fonds sous gestion, plus qu’un doublement de la situation actuelle du groupe.
Comment ? « En accélérant la transformation de notre modèle, en menant une stratégie active de changement d’échelle. »
Ainsi, le groupe prévoit d’augmenter significativement la taille des fonds gérés, à l’image des activité d’ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) et XAnge qui se consacre à l’investissement dans les sociétés innovantes.
Une sixième ligne de métier pourrait également voir le jour : un projet de fonds « growth » un segment du marché du capital développement non encore couvert par Siparex (L’entreprise a atteint son seuil de rentabilité et commence à dégager des profits) qu’étudie Bertrand Rambaud.
Autre piste dans cette ambitieuse stratégie de développement : la volonté d’ouvrir ses produits de capital-investissement à l’épargne individuelle, notamment en assurance-vie. Le bon moment, car l’assurance-vie qui avec les fonds en euros traîne des rendements très faibles, est à la recherche de solutions aptes à regonfler les rendements des épargnants. Et lorsque l’on observe le TRI (Taux de Rentabilité Interne) de Siparex, on peut penser qu’il existe effectivement là une piste à creuser…
Tous les germes de cette stratégie se retrouvent dans les perspectives 2020 de la société lyonnaise.
Ainsi, en 2020, Siparex lancera le fonds Siparex ETI 5, un fonds d’un objectif de 500 millions d’euros (contre 315 pour le fonds précédent).
Il ciblera les ETI ( dans les secteurs de la mobilité, l’agroalimentaire, le digital, l’industrie, la construction et les infrastructures) jusqu’à 500 millions d’euros de chiffres d’affaires pour des « tickets » d’entrée pouvant aller jusqu’à 60 millions d’euros.
Siparex lancera également en 2020 la levée de fonds du successeur de Rhône-Alpes PME, son fonds dédié à l’investissement des PME en Auvergne-Rhone-Alpes et dans le quart sud-est. Objectif : 50 à 60 millions d’euros pour des « tickets » de 1 à 4 millions d’euros.
Direction, la Chine
Siparex compte enfin accélérer son développement à l’international.
Après ses six bureaux dans l’Hexagone – dont Lyon et Paris, les plus importants -, l’Allemagne, l’Italie, l’Afrique du Nord et le Canada, Siparex est actuellement en train de mettre en œuvre un partenariat avec le groupe Aden pour s’implanter en Chine.
De même, en 2020, il ouvrira un bureau en Belgique pour couvrir le marché du Bénélux, « un marché d’importance qui compte beaucoup d’investisseurs et de projets », indique le président de Siparex.
Toujours un fort ancrage régional
Malgré cette stratégie tous azimuts, en forme de paradoxe, Siparex garde son fort ancrage régional :50 % de ses investissements ont été réalisés dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes, soit 126 millions d’euros.
Sur la Région la société de capital-investissement compte désormais 90 entreprises de la région sous-gestion, soit 6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé ; soit encore près de 31 500 emplois.
La région pèse pour près du tiers du portefeuille global, bien au-delà des 12 % du PIB régional par rapport au national, attribué à la Région.
Création d’une Fondation
Persuadé enfin de la montée en puissance dans les boards des entreprises de la notation de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), Bertrand Rambaud entend faire intervenir directement Siparex sur ce terrain. Il lance ainsi une Fondation Siparex, chargée de « porter le projet philanthropique du groupe ».
La nouvelle venue financera des projets liés à l’accès à l’entrepreuneuriat : formation, réinsertion scolaire, etc.
Le groupe devrait lui attribuer cette année, pour commence, un budget de 500 000 euros. Une manière de boucler la boucle…