Sirha : la guerre des salons des vins n’a pas eu lieu
L’édition 2011 du Sirha qui a drainé à Lyon-Eurexpo le nombre record de visiteurs professionnels a été marqué cette année par le retour d’une section œnologique baptisée « Place des vins ». Un essai réussi après une longue absence, favorisé par de nombreuses animations. Dans le même temps, la société lyonnaise Vinomédia qui organisait au Double-Mixte à Villeurbanne « Vin Events », a réussi à mettre sur orbite un autre salon professionnel concurrent, destiné lui aussi à devenir pérenne. Une deuxième édition est d’ores et déjà programmée pour janvier 2012, cette fois sans le Sirha qui est un salon biennal…
Des travées pleines de monde, des exposants plutôt contents : la relance d’une section vin dans le cadre du Sirha qui s’est déroulé à Lyon-Eurexpo du 22 au 26 janvier a plutôt bien fonctionné. Une bonne chose, puisque ce salon dédié à la bonne chère, à la gastronomie avec le Bocuse d’or, et à l’environnement agro-alimentaire, n’avait pas eu depuis longtemps d’espace consacré au vin.
Cette fois-ci, avec l’aide des interprofessions des Côtes du Rhône et du Beaujolais des moyens importants avaient été mis en œuvre. On pouvait regretter la faiblesse relative de l’offre proposée en termes d’appellations : Côtes-du-Rhône, Beaujolais et Bourgogne, pour l’essentiel. Or, le restaurateur désireux d’alimenter sa carte des vins a besoin d’un choix plus vaste pour assurer son référencement, mais il est vrai, il s’agissait là d’une première édition. Devant la crème des professionnels, elle a particulièrement joué sur la carte image, valorisant les deux principales appellations de Rhône-Alpes.
De nombreuses animations organisées dans le cadre de cette « Place des Vins » (Oenothèque, concours du meilleur vigneron cuisinier, ateliers divers et variés) ont permis de relancer ce complément indispensable à un salon comme le Sirha. Ce qui a permis de combler un manque : si Lyon voit chaque année se dérouler de nombreux salons dédiés aux particuliers, il n’existait plus de salon professionnel.
On en a vu d’ailleurs pas seulement un, à l’occasion de ce Sirha, mais deux ! Puisque la société Vinomédia (siège à Saint-Foy-lès-lyon) avait organisé parallèlement, les 24 et 25 janvier, c’est-à-dire aux mêmes dates que le Sirha son propre salon professionnel au sein de l’espace d’exposition Double-Mixte à Villeurbanne.
Son créateur, Benoît Escoffier tablait de manière optimiste sur 2 000 visiteurs. Le 24 janvier au soir, il en comptabilisait 600. « Ce n’est finalement pas si mal pour un premier salon, sachant qu’il s’agissait d’une première édition et qu’un salon professionnel draine bien moins de clients qu’un salon à destination des particuliers. En revanche, ceux-ci achètent beaucoup plus en volume : ce fut le cas », estime Benoît Escoffier.
Une bonne moitié des exposants se révélait plutôt ravis de cette première édition de Vin Events. Pour l’autre moitié, le bilan s’avérerait un peu plus mitigé. Il apparaît en effet que la synergie avec le Sirha n’a pas été aussi évidente qu’on pouvait le penser, les professionnels hésitant à visiter les deux salons pour cause de difficultés de circulation. Dommage car la gamme des appellations était beaucoup plus vaste à VinEvents qu’au Sirha, la plupart des grands vignobles hexagonaux étant représentés, de même qu’un certain nombre d’appellations étrangères (Liban, Italie, Grèce, Portugal, Espagne). Au bilan, les deux salons étaient quelque part complémentaires.
Il reste que Benoît Escoffier, le patron de Vinomédia, entend bien récidiver l’année prochaine en organisant la deuxième édition de VinEvents qui devrait se dérouler, toujours en janvier, mais une semaine plus tôt. Et le Sirha étant un salon biennal, il n’y aura pas cette fois de concurrence avec lui.
Lyon devrait ainsi avoir son salon professionnel annuel… tous les ans, et deux, tous les deux ans, lors du Sirha (prochaine édition en 2013). La guerre des salons des vins n’aura été finalement, pas une mauvaise chose…