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Solvay cède son activité nylon au chimiste allemand BASF : une usine de 600 salariés concernée à St-Fons

Près de la moitié des 1 300 salariés de l’activité polyamides de Solvay sont basés dans la vallée lyonnaise de la chimie. Le chimiste belge a décidé de céder cette activité à l’Allemand BASF. Pas d’inquiétude du côté de la Métropole lyonnaise et des syndicats. Ces derniers demandent cependant le retour des investissements, quelque peu délaissés, selon eux, par le chimiste vendeur…

« La perspective de cession de l’activité polyamide du groupe Solvay à un acteur industriel européen majeur constitue une opportunité à saisir pour l’industrie chimique et plus largement l’économie lyonnaise ».

 C’est ce qu’a déclaré David Kimelfeld, sitôt l’annonce de la cession ; et ce, après avoir rencontré le cédant, en l’occurrence, le Pdg de Solvay Jean-Pierre Clamadieu. Ce dernier a décidé de vendre son activité polyamide (nylon) à BASF.

 Il n’y aurait donc pas de crainte à avoir sur l’avenir de cette usine de 57 ha, située à Saint-Fons Belle Etoile qui a été créée en…1952, dans la vallée de la chimie lyonnaise qui va quitter le sigle Solvay pour arborer celui du chimiste allemand ?

« Nous souhaitons la bienvenue à BASF… »

 En tout cas, le maire de Lyon y croit puisqu’il ajoute : « BASF, leader mondial du domaine des polyamides déploie une stratégie dans laquelle cette activité aura toute sa place. »

 Et d’ajouter : « Nous souhaitons donc la bienvenue à BASF dans la vallée de la chimie. La chimie lyonnaise peut être fière de pouvoir accueillir un nouvel acteur majeur de cette industrie, mère de toutes les industries… »

 Du côté syndical, la tonalité à l’annonce de cette cession n’est pas non plus alarmiste.

 « On attend surtout des investissements du repreneur BASF » a aussitôt répliqué le coordinateur CGT du groupe Solvay.

Les organisations syndicales ne semblent pas particulièrement inquiètes pour l’emploi hexagonal Mais elles sont unanimes sur ce point : BASF devra investir pour moderniser l’outil productif des trois usines françaises dont celle de Lyon.

Réaction identique de la part de la CFE-CGC qui estime que les trois sites français concernés de Chalampé en Alsace, Valence (Drôme) et Lyon (Rhône) ont été victimes d’une chute d’investissements depuis deux ans par Solvay.

BASF devra donc, outre la somme d’1,6 milliard offerte à Solvay pour racheter son activité Nylon, mettre la main à la poche pour moderniser ses trois usines françaises ?

Pour être totalement fixé sur l’avenir de ces trois usines et notamment celles de Lyon et de Valence, il faudra tout de même attendre un peu.

 Pour l’heure, prudent, le chimiste allemand s’est refusé à donner des précisions sur l’avenir des sites repris en France dont celui de Lyon, sur un total de douze dispersés dans le monde.

 Il va falloir attendre le « plan d’intégration », une fois l’acquisition bouclée

 L’avenir de ces sites sera décidé au moment d’un « plan d’intégration mis en place une fois l’acquisition bouclée », a en effet précisé un porte-parole du groupe à l’Agence France Presse.

Il faudra donc attendre puisque les deux chimistes ne comptent pas finaliser la transaction avant le troisième trimestre 2018, une fois les autorisations réglementaires européennes obtenues.

 Pourquoi le chimiste belge Solvay cède-t-il son activité polyamides utilisée pour la fabrication du nylon ? Car celui-ci a moins le vent en poupe. Il faut peser un poids important pour pouvoir développer une telle activité. Ce n’était pas le cas pour Solvay. C’est le cas pour BASF qui a déjà une importante présence mondiale dans ce secteur.

Saint-Fons, le quart des effectif mondiaux

 La transaction opérée par Solvay concerne l’ensemble des activités polyamides en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Elle concerne donc 2 400 salariés. L’usine de Saint-Fons constitue une pièce importante dans cet ensemble, avec 600 salariés, le quart des effectifs mondiaux.

 Il faudra donc encore attendre de nombreux mois pour être véritablement fixé sur l’avenir de l’usine lyonnaise, même si la tonalité de l’accueil de David Kimelfeld qui a demandé à rencontrer des représentants de BASF, s’avère positive…