Solvay n’investira pas 100 millions d’euros à Saint-Fons comme annoncé il y a un an
Le changement à la tête de Solvay a eu raison d’un projet qui aurait permis la création de nombreux emplois, suite à un investissement qui avait été annoncé il y a un an de 100 millions d’euros dans la Vallée de la chimie. Ilham Kadri qui a remplacé Jean-Pierre Clamadieu à la tête du chimiste a tiré un trait sur ce projet.
Mauvaise nouvelle. Le chimiste de spécialités Solvay, bien implanté dans la vallée lyonnaise de la chimie, a annoncé l’abandon de son projet de construction d’un nouveau centre centre de R&D dans la Vallée de la Chimie qui avait été annoncé en grande pompe en septembre 2018.
Il était attendu pour 2022 et devait compter près d’un millier de salariés, une partie provenant de l’actuel siège de Bruxelles. Plus de 100 millions d’euros devaient être investis.
Il s’agit là de la conséquence d’un changement à la tête du groupe. Jean-Pierre Clamadieu qui était venu annoncer ce projet à Lyon a été remplacé à la tête du groupe par la quinquagénaire franco-marocaine Ilham Kadri.
Celle-ci juge « nécessaire », une « adaptation » de ces projets. Et ce, du fait d’une « forte augmentation » de leur coût, et de« l’évolution du contexte économique ».
Autre raison invoquée, peu flatteuse pour la métropole lyonnaise, le fait que peu de collaborateurs ont manifesté leur souhait de déménager vers Bruxelles ou Lyon, comme le prévoyait le plan présenté il y a un an.
De quoi « porter atteinte à la continuité des activités au service de nos clients », analyse Solvay.
Incontestablement un coup dur pour le développement de la Vallée de la chimie car tel qu’il avait été présenté à Lyon par Jean-Pierre Clamadieu, il s’agissait là d’un projet phare.
Le centre actuel de recherche basé à Saint-Fons et dispersé dans plusieurs bâtiments anciens devait être en grande partie détruit pour laisser place à un nouveau site très innovant en 2023.
L’inauguration du nouveau site était prévue pour 2023 avec un démarrage des travaux programmé dès cette année.
Mille salariés
D’une surface de 25 000 m², il était destiné à accueillir 1 000 salariés.
Rude coup aussi pour le cabinet d’architecte Patriarche qui avait été choisi pour mener à bien ce projet.
Son président, Jean-Loup Patriarche, avait alors détaillé le futur site : « le bâtiment sera constitué d’une façade bioclimatique qui ondulera comme une chaine moléculaire. Cela illustrera le caractère interconnecté des fonctions du campus, exprimant l’inclusion et le dynamisme. »
Bref, Lyon ne sera pas la capitale mondiale de Solvay.
Et ce au grand dam de David Kimelfeld, le président de la Métropole : « Solvay annonce ce jour son souhait d’adapter, pour des raisons économiques, ses projets d’implantation sur Aubervilliers, Bruxelles et Lyon. Le Président de la Métropole prend acte et regrette la décision d’arrêter le projet de Centre d’Innovation et de Technologie qui devait s’établir à Saint-Fons. »
Les bureaux à la Part-Dieu, toujours d’actualité
A cette annonce, David Kimelfeld s’est entretenu avec Ilham Kadri, la pédégère de Solvay, « qui a tenu à remercier la collectivité pour son engagement et sa mobilisation, notamment sur le plan technique et financier. »
Et la Métropole d’ajouter : « Elle lui a également assuré sa volonté de rester un acteur économique majeur du territoire. À ce titre, le plus grand centre de R&D du Groupe garde sa position actuelle sur le site de Saint-Fons et les infrastructures seront progressivement modernisées. »
A savoir cependant que dans le plan qui avait été présenté il y a un an, figurait l’installation de bureaux du groupe à la Part-Dieu.
David Kimelfeld confirme : là au moins, c’est toujours d’actualité : « Le projet d’implantation à la Part-Dieu Silex 2 est quant à lui maintenu. »
Petite satisfaction cependant : le nouveau centre que prévoit de construire un autre chimiste, Elkem, spécialisé lui dans les silicones, verra lui bien le jour. dans la Vallée de la chimie. Une forme de compensation…
Illustration : le site que devait construire le groupe Patriarche à Saint-Fons et qui vient d’être rayé d’un trait de plume.