Stéphane Lombardi : ce viticulteur lyonnais qui a ouvert une ambassade du vin de champagne au cœur de la Presqu’île
Une adresse discrète au 71 de la rue de la République à Lyon dans un bel immeuble hausmannien. Une fois entrouverte la porte au 2ème étage, vous vous retrouvez non plus au cœur de la presqu’île lyonnaise, mais au cœur de la côte des Bar, en Champagne au sein du domaine Lombardi. Vous êtes face à une cave et à une salle de dégustation dans ce qui pourrait s’apparenter à un chai.
De façon originale, Stéphane Lombardi a ouvert sur 120 mètres carrés à Lyon une ambassade dédiée aux produits du domaine qu’il possède depuis onze ans, dans le vignoble le plus septentrional de France.
C’est en 2007 que ce Lyonnais qui avait déjà un solide passé dans le monde du vin, a acquis ce domaine de 8 hectares en s’entourant des conseil d’œnologues, d’experts et de sommeliers.
Propriétaire-récoltant, il a commercialisé ses premiers champagnes en 2011, en l’occurrence un « blanc de noirs » et un « blanc de blancs ». Bingo : le journal spécialisé américain, le « Wine Spectator » lui octroie d’emblée des notes supérieures à 90/100. Il a élargi depuis sa gamme et produit actuellement en moyenne 60 000 bouteilles par an.
Pourquoi avoir choisi Lyon pour créer un tel lieu ? Tout d’abord parce que ce viticulteur qui avec son épouse, chercheuse au CNRS habite Lyon dont il est originaire, partage son temps entre son domaine aubois et la capitale des Gaules.
« J’ai d’abord pensé ouvrir un tel endroit à Paris, mais finalement ma ville natale s’est imposée à moi lorsque j’ai pensé ouvrir un chai. Epicurienne par nature, Lyon est aussi une ville qui a du sens par rapport à notre activité et le positionnement de notre champagne que nous souhaitons gastronomique », explique le viticulteur lyonno/champenois.
Soixante-mille bouteilles par an
Plus intéressant encore : sa démarche n’a pas seulement consisté à ouvrir une simple boutique commerciale en étage. Certes, on peut y acheter bien sûr les six cuvées de cette maison champenoise, mais le lieu tel que l’a voulu son créateur se veut aussi, au cœur de Lyon, une véritable ambassade du champagne, voire même de la Champagne.
Stéphane Lombardi veut initier les Lyonnais explique-t-il « pour qu’ils voient dans le champagne non pas seulement un apéritif festif que l’on débouche dans les grandes occasions, mais aussi un véritable vin capable d’accompagner tout un repas… »
« Je conçois mes cuvées d’abord comme accompagnement des plats », explique ainsi Stéphane Lombardi.
Et cette démarche est d’autant plus facile que le viticulteur propose en bonne partie, ce qui n’est pas si courant, ce que l’on appelle « des blancs de noirs » c’est-à-dire des champagnes issus exclusivement de raisins noirs, en l’occurrence du pinot noir, ce qui produit des champagnes vineux, aptes à accompagner de nombreux plats de viandes, notamment, mais pas que…
Dégustations team building et afterwork
Dans la salle dédiée prévue pour une vingtaine de personnes, Stéphane Lombardi organise ainsi de nombreuses dégustations autour des accords mets et champagne.
Certaines, menées en partenariat avec un jeune traiteur sont classiques, d’autres beaucoup plus sophistiquées, à l’instar d’une proposition de dégustations autour des accords caviar/champagne… Du caviar qui provient d’une grande ferme piscicole du nord de l’Italie.
Si Stéphane Lombardi vise la clientèle particulière, il cible aussi les entreprises pour une privatisation lors d’évènements ou de séances de « team building » et autres « afterwork », lors de dégustations pointues.
Ce lieu original commence par le simple bouche à oreilles à connaître une certaine notoriété ; ce qui prouve, sans doute, à l’instar par ailleurs du Burgundy Lounge du quai saint Antoine, consacré lui exclusivement aux vins de Bourgogne, que l’idée de créer un espace dévolu au champagne à Lyon était loin d’être loufoque…
On le sait, les Lyonnais privilégient les vins de la vallée du Rhône ou du Beaujolais, du fait de leur proximité, mais ils se tournent aussi de façon grandissante vers des appellations un peu plus lointaines qui peu à peu s’implantent avec succès entre Rhône et Saône.