Structure unique au monde, la Maison de la Danse de Lyon veut encore grandir
Avec 16 305 abonnés et 181 000 spectateurs lors de la dernière saison, la Maison de la Danse de Lyon est devenue unique en son genre. Elle a fait de Lyon la capitale internationale de la danse : aucune structure similaire ou approchante au monde n’aligne un tel palmarès. Le fruit de 32 années de travail pour Guy Darmet, son créateur, qui tire sa révérence le 1er juillet prochain. Contre toute attente, Dominique Hervieu qui lui succède, est persuadée qu’il reste encore un potentiel de développement pour la danse à Lyon. Elle compte pour ce faire sur la future maison de la Danse 3ème génération qui doit voir le jour dans le quartier Confluence. Un projet qui semble bien parti.
Guy Darmet a apporté à Lyon ce que tout maire rêve de réaliser. En l’occurrence une structure dotée d’une véritable aura internationale, et ce sans obérer les finances municipales.
Tel est, à l’heure du bilan, le challenge auquel est parvenu Guy Darmet, le créateur de la maison de la Danse qui après avoir lancé sa trente-deuxième saison (2011/2012), tire définitivement sa révérence pour vivre une autre vie, encore consacrée à la danse, mais sous une autre forme, entre Rio et Lyon.
Patiemment, en mettant chaque année la barre un peu plus haute, il a su faire de Lyon « la » ville de la danse : en ajoutant à chaque saison un peu plus riche, une Biennale, puis enfin un défilé devenu mythique.
Aucune métropole au monde ne peut se targuer des chiffres alignés lors de la dernière saison : 16 305 abonnés (+ 8,5 %) et 181 000 spectateurs, dont 24 725 enfants qui ont assisté à 208 représentations. Un autre chiffre clame cette totale adéquation entre la danse et la capitale des Gaules : le taux de fréquentation du vaisseau amiral, la Maison de la Danse du 8ème arrondissement a été de 93 %.
Des chiffres exceptionnels qui expliquent que ce phénomène unique au monde n’a pas été hors de prix pour les finances municipales. Les recettes de billetterie (3,13 millions d’euros prévues cette année) représentent près de 60 % d’un budget 2011 qui s’établit à 5,9 millions d’euros.
Cette réussite a attiré le mécénat : les partenaires privés, dont en premier lieu, la Fondation BNP Paribas (115 000 euros), représentent 266 900 euros. Il faut y ajouter les recettes du restaurant « Ginger et Fred » et comme pour le football, les produits dérivés, soit 350 000 euros.
Au total, la Ville de Lyon ne débourse que 630 000 euros, ce qui constitue un excellent retour sur investissement.
Ce rayonnement national et international a aussi amené d’autres financeurs publics à accompagner cette aventure, dont la Région Rhône-Alpes (365 000 euros) et le ministère de la culture qui à travers la DRAC met au pot plus que la municipalité de Lyon : 767 533 euros.
Peux-t-on aller encore plus loin, en matière de développement de la danse à Lyon ? L’ancienne directrice de Chaillot à Paris, Dominique Hervieu, à qui Guy Darmet transmet ce formidable témoin, le pense. Elle compte bien amener à sa façon, explique-t-elle, « un nouveau souffle ».
Elle table aussi sur le projet qui devrait booster s’il était encore possible la danse à Lyon : le projet de Maison de la Danse 3ème Génération qui doit voir le jour au cœur du quartier de la Confluence.
Un projet qui semble désormais plus avancé… que celui du Grand Stade de Décines. Il devrait être inauguré en 2016. Les pré-études ont été réalisées et assure Guy Darmet, ledit projet sera inscrit dans le prochain contrat de plan Etat-Région. Il dispose donc à la fois du soutien de l’Etat et des collectivités territoriales : Ville, département et Région.
Le seul impératif : la structure coopérative actuelle de la Maison de la danse devra se muer en EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel et commercial) ou assimilé, à l’instar du festival de Jazz de Vienne, par exemple. « Un pari d’avenir » qui enchante Dominique Hervieu. Rarement passage de témoin aura été aussi harmonieux.
Photo : Guy Darmet prend sa retraite le 1er juillet, Dominique Hervieu qui lui succède à la même date aura à gérer la future Maison de la Danse 3ème Génération de la Confluence.