Succès du premier salon dédié aux objets connectés : il débouche sur la création d’une « Sidosphère »
Les entreprises, start-up ou non œuvrant dans le domaine des objets connectés n’avaient guère de lieu de rencontres pour développer collectivement des synergies. Depuis le 1er salon SIDO qui s’est déroulé les 7 et 8 avril à la Cité Internationale à Lyon, ce lieu existe désormais. Il a même permis l’émergence d’une « Sidosphère », susceptible de perdurer.
Lancer un premier salon est une aventure souvent pavée de chausse-trappes.
C’est néanmoins la gageure qu’ont réussie deux Lyonnaises, Stéphanie Gibert et Paola Jesson qui ont eu l’idée il y a un an, de créer le premier salon en France dédié aux objets connectés. Avec cette circonstance « aggravante » si l’on ose dire : il a été organisé à la Cité Internationale à Lyon et non à Paris…
Pour réussir un premier salon, il faut d’abord savoir agglomérer une équipe, des partenaires, bref un réseau et lui insuffler un vrai dynamisme.
ExpoBooster
Ce fut le cas, ce qui n’a pas échappé à la Métropole lyonnaise qui a d’emblée intégré le SIDO dans le dispositif « ExpoBooster ».
Son rôle est d’encourager la création de congrès/salons ou événements véritablement innovants. Un jury donne son aval, puis la Métropole permet aux organisateurs de louer des locaux, en l’occurrence dans ce cas précis, le Palais des congrès de la Cité internationale à un tarif très préférentiel. Le dernier salon en date ayant bénéficié, avant le SIDO, de ce dispositif est « Innorobo » créé par Bruno Bonnell. Un signe.
La Région Rhône-Alpes a accompagné le mouvement, mais aussi les plus gros acteurs en matière d’objets connectés, à l’instar d’EDF, d’Orange, de Seb ou de Schneider Electric, par exemple.
Mais derrière les institutionnels et les poids lourds, de nombreuses start-up ou des entreprises plus matures ont pris le train en marche. A l’arrivée : 110 exposants.
Ce qui permettait de croiser au fil des stands des objets connectés aussi divers que la raquette de tennis Babolat, le soutien-gorge de la femme sportive signé Millesia ou la plate-forme Mattooma qui, à travers une carte sim permet à tout un chacun de gérer l’ensemble de son parc d’objets connectés…
Un total de 4 200 professionnels en deux jours
Les deux organisatrices tablaient sur 1 500 visiteurs chacun des deux jours du salon. Ils étaient 2 200 dès le premier jour. 4 200 visiteurs professionnels avaient à l’heure de la fermeture franchi les portes du salon.
Autre signe de réussite : les quarante-deux conférences ont fait le plein. Certaines ont même dû refuser du monde.
Un vrai succès donc, mais qu’il faudra confirmer. On connaît d’ores et déjà les dates du prochain SIDO : les 6 et 7 avril 2016.
Si le public était nombreux autour des stands, ravissant les exposants qui ne s’attendaient pas à une telle affluence, les liens créés entre entreprises exposantes souvent complémentaires, ont été tout aussi importants.
D’où l’émergence, de l’avis de beaucoup d’entre eux, d’une véritable « Sidosphère », née de ce salon qui a permis de rendre plus visible ce secteur jusqu’ici très éparpillé des professionnels des objets connectés, un secteur finalement bien développé en Rhône-Alpes. Un véritable écosystème, en réalité.
Les entreprises traditionnelles très à l’écoute
Un cercle destiné aussi à s’élargir. Très vite. « Parmi les visiteurs, nombreux étaient qui représentaient les entreprises traditionnelles : elles ont bien conscience que les objets connectés sont susceptibles de redonner une forte valeur ajoutée à leurs produits », constatait un exposant.
Reste aux deux organisatrices, Stéfanie Gibert et Paola Jesson à surfer sur ce succès. Ce qui ne sera sans doute pas le plus facile.
On constate ces derniers mois de nombreuses manifestations tournant autour des objets connectés, « le » sujet du moment et sans doute, celui des prochaines années. Ce succès va sans doute susciter de la concurrence.
Trois salons dédiés aux nouvelles technologies : quelle articulation ?
Il faudra également voir comment ce salon s’articule avec Innorobo, voire même le salon Industrie qui au même moment, à Lyon-Eurexpo accueillait lui aussi des robots et imprimantes 3 D, d’autres formes, plus sophistiquées encore, d’objets connectés.
Reste qu’avec trois salons dédiés aux nouvelles technologies : Innorobo (quatre éditions), Blend Web Mix (deux éditions) et désormais maintenant le SIDO, Lyon possède trois pépites qu’il ne convient pas de dilapider. Une question : comment ce paysage naissant et fort prometteur réussira-t-il à s’articuler ?