Temps partagé : le groupe lyonnais PSC s’apprête à embaucher…3 000 salariés en CDI, d’ici 2019 !
Créé par Philippe et Valérie Bazin, basé dans le 9ème arrondissement de Lyon, le groupe lyonnais PSC va sans nul doute figurer parmi les plus gros recruteurs de la région au cours des années à venir. Cette société spécialisée dans le travail partagé, très différent de l’intérim, compte se développer de manière très importante puisqu’il vise à embaucher… trois mille salariés dont un tiers en Auvergne-Rhône-Alpes. Il est à la manœuvre pour créer un syndicat national de ce secteur en plein boom.
L’un des thèmes de campagne d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle était l’instauration dans notre pays de la flexi-sécurité. Il s’agirait en l’occurrence d’offrir aux entreprise un environnement très souple adapté à la mondialisation et à notre monde en constant chamboulement, tout en offrant aux salariés une vraie sécurité de l’emploi.
Pas simple à mettre en œuvre ? Si ! Le groupe lyonnais PSC est en train de le prouver.
Il réussit à offrir aux entreprises un cadre d’une très grande souplesse puisque les contrats peuvent être dénoncés en une quinzaine de jours seulement. Des salariés qui eux ne risquent rien : ils sont en CDI. Et sont rémunérés par PSC. Et s’ils quittent une entreprise, ils en trouveront sans difficulté une autre, car formés et ayant de l’expérience…
PSC n’est pas une société d’intérim, ce n’est pas non plus le CDI intérimaire que des sociétés de travail temporaire comme Adecco veulent développer, ni encore un « Groupement d’employeurs » qui se partagent des salariés. Il s’agit d’un « tiers employeur socialement responsable ». Une nouvelle forme d’emploi autorisée par la loi.
« Notre modèle est validé par la Dirrecte (services de l’Etat, ndlr) et entériné par l’accord d’entreprise signé en janvier 2015 par le groupe avec les syndicats représentatifs du personnel, la CFDT et la CFE-CGC », précise Philippe Bazin, président du groupe, le créateur de la société avec son épouse, Valérie, directrice générale.
En priorité : des chômeurs ou des contrats précaires
Le public visé : en priorité des personnes au chômage ou en contrat précaire ; voire des intérimaires qui arrivent au bout de leur mission ou encore, des professionnels qui multiplient les CDD.
Les salariés sont employés par PSC qui les mettent à disposition des entreprises, après, souvent, formation par ses soins. Ils s’agit essentiellement de grands comptes comme bioMérieux, par exemple et quelques PME. Une soixantaine d’entreprises font déjà appel aux services de PSC : à 80 % celles-ci sont issues du secteur de l’industrie.
« Nous voulons aussi nous développer désormais de manière plus importante dans la logistique et les services », explique Philippe Bazin.
Les salariés de PSC sont représentatifs de l’ensemble des salariés : 20 % ont moins de 25 ans, mais 17 % sont des seniors. ; 30 % ont été formés.
Ce mode de fonctionnement crée un important turn over. « On se rend compte que les entreprises hésitent en général à embaucher directement un salarié car elles craignent la difficulté à éventuellement licencier. Mais lorsqu’elles apprécient un salarié après plusieurs mois de présence, elles l’embauchent assez vite directement », décrit Philippe Bazin.
Ainsi, chaque année, les effectifs de PSC fondent de 40 %, d’où recrutement permanent.
Conscient de la validité de la formule, les deux créateurs de PSC, ont décidé de passer à la vitesse supérieure.
Six nouvelles agences en Auvergne-Rhône-Alpes
« Nous allons embaucher trois mille nouveaux collaborateurs en CDI d’ici 2019, dont un tiers en Auvergne Rhône-Alpes », expliquent-ils d’une même voix.
Pour ce faire, ils vont créer six nouvelles agences dans la région : à Grenoble, Annecy, Saint-Etienne, Valence, Villefranche et Clermont-Ferrand ; ainsi qu’en Alsace et dans l’Ouest où ils ont déjà commencé à s’implanter.
Mais Philippe Bazin voit déjà plus loin : « Si nous nous regroupons avec la quinzaine de sociétés similaires à la nôtre qui existent en France, nous pourrions être capables d’embaucher à nous tous 200 000 personnes ! », s’enthousiasme-t-il.
C’est dans cette optique qu’avec ses confrères, il s’apprête à créer dès juillet, un « Syndicat professionnel du temps partagé » qui donnerait lieu dans la foulée à la création d’une branche professionnelle spécifique.
Le syndicat servirait d’interface avec le gouvernement qui ne pourrait que voir d’un bon œil ce phénomène qui prend chaque jour un peu plus d’ampleur. Assurément, une manière efficace de réduire à la fois le chômage et de répondre aux métiers sous tension, nombreux dans l’industrie…