Trafic 2010 en hausse de 3,4 % : Lyon-Saint Exupéry frôle les 8 millions de passagers
Sans les épisodes neigeux du mois de décembre dernier qui lui ont perdre 30 000 passagers, l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry aurait pu annoncer victorieusement le franchissement pour la première fois de son histoire en 2010 de la barre des 8 millions de passagers.
La plate-forme rhônalpine doit se contenter de communiquer sur les 7 979 228 passagers sur l’ensemble de l’année 2010, très précisément, ce qui est certes rageant, mais n’est déjà pas si mal. Après les difficultés rencontrées lors de la crise économique, ce chiffre traduit un réel redémarrage du trafic : + 3,4 % l’année dernière (contre un recul de – 2,6 % en 2009). Ce qui lui permet de dépasser son précédent record atteint en 2008, à 7 924 063 passagers.
Et pourtant, entre le nuage de cendres du volcan islandais, les grèves contre la réforme des retraites et le récent épisode neigeux, les éléments naturels se sont vraiment ligués pour freiner cette reprise, mais sans l’étouffer.
Quels ont été les moteurs de cette reprise ? Ils ont été de deux sortes. Le premier est incontestablement le boom qui ne se dément pas du trafic low cost qui représente déjà près de 20 % du trafic de l’aéroport. Il a continué à voler sur un nuage : + 10,2 % en 2010 (mais + 22 % pour le seul mois de décembre). Et ce, grâce à Easy Jet qui a installé depuis 2008, sa base à Lyon-Saint Exupéry. Une base qui croît et prospère, contrairement à celle de Ryanair à Marseille qui vient de perdre une grosse part de sa substance.
En 2010, l’arrivée d’un quatrième avion sur cette base Easy Jet Lyon a permis à la compagnie orange d’ouvrir huit nouvelles lignes (*). Et le mouvement devrait perdurer puisque le 24 janvier prochain, la première pierre du nouveau Terminal exclusivement dédié à Easy Jet sera posée par Michel Mercier Garde des Sceaux et président du Conseil général du Rhône : 7 000 m2 pour un investissement de 34,2 millions d’euros. L’objectif est de doubler la capacité d’accueil low cost et de la porter à 3 millions de passagers : ce nouveau terminal pourra accueillir six à dix avions en même temps.
Le deuxième moteur de la progression de ce trafic a été constitué par l’international qui a connu une croissance de 4,5 %. Celle-ci a été dopée par l’ouverture des nouvelles lignes d’Easy Jet, mais aussi par l’arrrivée de la filiale d’Air France, Transavia qui a lancé des lignes sur Djerba, Monastir et Heraklion et l’arrivée surprise de la compagnie lybienne Afriquiyah qui a créé une ligne Lyon-Tripoli. L’international représente désormais 62 % du trafic total de l’aéroport rhônalpin.
En revanche, le trafic national est, lui, resté quasi-stagnant (+ 0,6 %), malgré l’ouverture de nouvelles lignes nationales d’Easy Jet. Il est vrai que ces dernières, Brest, et Nice, démarrant en décembre n’ont guère eu la possibilité d’influer fortement sur les statistiques. Cette année peut-être : en novembre la destination brestoise a connu une hausse de son trafic de 66 % et la niçoise, de 38 %.
Ces chiffres sont accompagnés de deux paradoxes. D’abord, le trafic augmente, mais le nombre de mouvements d’avions diminue (- 3 %). L’explication tient au choix des compagnies qui choisissent de plus gros porteurs.
Le second n’est pas nouveau. Avec près de 8 millions de passagers, Lyon Saint-Exupéry gagne en pointure internationale. Il a été même distingué « Meilleur Aéroport Européen » par l’ACI dans la catégorie 5 à 10 millions de passagers. Mais la plate-forme aéroportuaire n’offre toujours pas de liaisons intercontinentales en direction de New York, après trois tentatives malheureuses, ni vers l’Asie. Quand se sentira-t-elle enfin pousser des ailes à cet égard ? Un dossier sur lequel Philippe Grillot, le nouveau président de la CCI de Lyon devra assurément se pencher…
Illustration : Le futur Terminal 3 low cost de Lyon-Saint Exupéry dont la première pierre sera posée le 24 janvier. L’inauguration pourrait avoir lieu fin 2011.
(*) Brest, Nice, Agadir, Milan Malpensa, Prague, Berlin Schönefeld, Bristol et Liverpool.