Transition digitale : un tournant essentiel amorcé par le BTP lyonnais
La révolution du BIM
S’il est bien un outil numérique qui ravit la plupart des entreprises de BTP, c’est le BIM (Building Information Modeling ou Bâti Immobilier Modélisé en français). De plus en plus utilisé sur les chantiers ou en prévision des chantiers, le BIM est un processus qui consiste en une maquette numérique d’un bâtiment. Chaque objet de cette maquette est défini par des caractéristiques aussi bien sémantiques, financières, techniques que comportementales. Le résultat final donne vie à une maquette qualifiée d’intelligente qui s’apparente à un avatar et donne une idée précise de ce que sera le bâtiment une fois terminé.
Quelque peu réfractaire à ces évolutions digitales, le BTP français commence peu à peu à s’ouvrir aux diverses opportunités promises par un tournant numérique majeur. À Lyon, certaines entreprises comme Blanchard & Blazquez ont d’ores et déjà expérimenté et adopté le BIM. Interrogé sur le sujet de la transformation digitale dans le secteur du bâtiment, Olivier Aubert (Président de la commission innovation et transition numérique de la Fédération française du bâtiment Auvergne-Rhône- Alpes), admet que le BTP n’a commencé que très timidement à amorcer ces changements. En cause ? Le besoin plus exacerbé de temps et la difficulté à « greffer le numérique à l’intelligence de la main ».
Un large spectre de possibilités
Si le BIM est l’outil le plus couramment utilisé actuellement, il existe pourtant plein d’autres domaines dans lesquels une entreprise peut se digitaliser, et ce, même pour une entreprise de BTP. Faciliter les échanges entre collaborateurs et dirigeants, développer un intranet, dématérialiser les documents administratifs ou encore transférer de données capitales en temps réel… les solutions pour se digitaliser sont extrêmement nombreuses.
Pour favoriser un changement aussi drastique, de nombreux sites proposent un accompagnement personnalisé pour plus de sérénité. Certains proposent même divers logiciels ou applications professionnelles comme on peut le voir avec le site Modern Workplace Solution qui présente un catalogue très complet à destination des patrons et des employés.
Un besoin vital de formation
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la digitalisation est vitale pour la plupart des secteurs professionnels. Pourtant très axé sur le savoir-faire manuel, le BTP n’échappe pas à la règle. Aujourd’hui, les défenseurs de la transition digitale s’accordent à dire qu’un tel changement permettrait de gagner en efficacité opérationnelle grâce à la simulation 3D, l’analyse précise des données et la dématérialisation des process. Néanmoins, trop d’entreprises (principalement les TPE et les PME) semblent être en retard sur le sujet.
Et pour cause : offrir à ses employés une formation digitale coûte très cher, surtout lorsqu’il s’agit d’apprendre à maîtriser un outil élaboré tel que le BIM. Aussi, la plupart des sociétés optent pour l’engagement d’une équipe interne consacrée à la création de maquette 3D. En parallèle, chaque chef de chantier est équipé d’une tablette numérique sur laquelle il peut vérifier, en temps réel, les travaux de modélisation.
Les avantages d’un tel changement dans le BTP
Secteur particulièrement demandeur, surtout en termes de ressources environnementales, le BTP est souvent montré du doigt comme étant responsable d’une partie de la pollution ambiante. Selon l’Ademe et le Ministère de la Transition écologique, le BTP représenterait aujourd’hui 43 % de la consommation d’énergie, 69 % de la production de déchets et 19 % des émissions de CO2 en France. Des chiffres inquiétants que la digitalisation pourrait grandement faire diminuer. En effet, grâce à la précision des informations numériques, les entreprises pourraient plus facilement anticiper les quantités de matériel nécessaires sans trop de surplus. Le gaspillage étant ainsi réduit, la pollution diminuerait, elle aussi, sensiblement.
D’autre part, la digitalisation des entreprises permettrait également d’augmenter la productivité en réduisant le risque d’erreur sur les chantiers. Tout cela, sans oublier, bien-sûr, l’amélioration de la sécurité et du confort de travail.