Tronics et Poxel bien parties pour être les deux premières introductions en Bourse de l’année
Une société spécialisée dans les nanotechnologies, la Grenobloise Tronics ; et une autre, la Lyonnaise Poxel, dans les médicaments anti-diabétiques : telles sont les deux premières prétendantes de l’année à une arrivée sur la cote. 2015 meilleur que 2014 en termes d’introductions en Bourse ?
Elles ont toutes deux déposé leur document de base auprès de l’Autorité des Marchés Financier (AMF), prélude à une introduction en bonne et due forme. Si les marchés le permettent, bien sûr. Il leur faudra dans un contexte boursier très volatil actuellement, trouver la bonne fenêtre de tir.
C’est la société grenobloise Tronics qui a effectué le premier pas, le 23 décembre dernier en frappant à la porte de l’AMF. Elle vise une introduction sur le compartiment boursier des valeurs de croissance, Alternext.
Tronics en a toutes les caractéristiques. Elle connaît une croissance à deux chiffres. Au premier trimestre 2014, son chiffre d’affaire s’est affiché à 6 millions d’euros, en croissance de 20 %, avec un résultat positif à hauteur de 82 000 euros.
Il est vrai que son créneau est pour le moins porteur : les nano et microsystèmes.
Il s’agit de dispositifs miniaturisés assurant les fonctions de capteur et/ou d’actionneur : ils sont au cœur même de l’innovation produits d’aujourd’hui.
Quelques exemples d’utilisations : ils peuvent servir à stabiliser les drones, gérer des signaux de radiofréquence pour la téléphonie ou les radars. Ils sont aussi de plus en plus présents dans les dispositifs médicaux utilisés notamment pour le séquençage de l’ADN et les analyses biologiques.
Un marché de 1,5 milliard de dollars
Le marché auquel s’adresse Tronics était estimé en 2014 à 1,5 milliard de dollars. Il connaît une croissance de 15 % l’an. Et devrait logiquement atteindre les 3,5 milliards de dollars en 2019.
Malgré sa forte croissance Tronics n’est plus depuis longtemps une start-up. L’entreprise s’appuie sur un portefeuille rassemblant vingt-cinq familles de brevets. De surcroît, Tronics créée par Stéphane Renard a conclu en 2012 un accord de licence avec le CEA-Leti grenoblois lui donnant accès à sa technologie M&MEMS (Micro & Nano Electro Mechanical Systems), une technologie de rupture qui permet de combiner sur une même puce tous les axes de mesures. Une technologie qui lui ouvre de nouveaux et vastes champs d’applications.
Stéphane Renard, le Pdg de Tronics et son équipe visent l’introduction en Bourse pour accélérer le déploiement commercial de l’entreprise, renforcer ses équipes d’ingénierie et de production et élargir sa gamme de produits.
Il va lui falloir embaucher pour répondre au développement de son carnet de commande : l’entreprise qui vise 40 millions de chiffre d’affaires en 2018 a gagné en 2014, pas moins de treize nouveaux clients.
Le timing apparaît donc être le bon pour une introduction en Bourse
Poxel : une nouvelle classe d’anti-diabétiques innovants
L’autre candidate à une arrivée sur la cote en ce début d’année est une société lyonnaise : Poxel qui a déposé son document de base le 8 janvier dernier.
On est avec cette entreprise dans le domaine actuellement très prisé par la Bourse : celui des biotechs.
Dirigée par Thierry Hercend, un ancien vice-président du département d’oncologie thérapeutique d’Aventis, Poxel est un essaimage (ou spin off dans la langue de Shakespeare) de la société « Merck Serono ».
Elle est constituée de quelque-uns des meilleurs experts du diabète. Parmi ceux-ci : Thomas Kuhn, directeur général de Poxel qui pilotait depuis 2004 ce programme de R&D au sein de Merck Serono.
Cette start-up, née en 2009 travaille sur un candidat médicament destiné à lutter contre la maladie du siècle : le diabète : l’Imeglimine.
Il s’agit d’un candidat-médicament vu comme une nouvelle classe d’antidiabétiques oraux, innovant et très avancé qui a déjà démontré une grande efficacité dans six études cliniques. Un médicament qui doit entrer cette année dans la phase ultime avant la commercialisation : la phase 3 qui sera réalisée à la fois en Europe et aux Etats-Unis.
Objectif : lever en Bourse de 25 à 30 millions d’euros
Ce médicament cible directement les deux symptômes majeurs du diabète, freinant à la fois la progression de la maladie et l’apparition de ses complications.
Poxel n’est pas une entreprise mono-produit, puisqu’elle a aussi dans ses éprouvettes un second candidat-médicament, le PXL770, un antidiabétique également, traitant à la fois l’hyperglycémie et les anomalies lipidiques.
Thierry Hercend compte lever en Bourse de 25 à 30 millions d’euros. Depuis sa création, la société a levé 39 millions, dont 10 millions à l’été 2014, avec l’entrée au capital de Bpifrance. Une arrivée qui constitue un signal que devraient détecter les investisseurs lors de l’introduction en Bourse.