Un investissement de 140 millions d’euros, 500 emplois : l’ex-start-up Aledia va construire son site de production de LEDs ultra-performantes à Grenoble
En cette période de crise sanitaire doublée d’une crise économique, les gros projets d’investissement ne sont pas légion.
Il y en a pourtant un qui se dessine près de Grenoble avec un projet très important de site de production de LEDs de puissance de l’ordre de 140 millions d’euros avec à la clef 500 emplois. Pour commencer…
Grenoble a toujours constitué un phare en matière de recherche. Ce qui a d’ailleurs valu à l’Université de Grenoble Alpes d’être bien classée ( 99ème) dans le dernier classement de Shanghai, la seule en région.
On le constate toujours : la recherche fondamentale finit par avoir des retombées industrielles…
Ainsi, deux chercheurs du CEA-Leti Xavier Hugon et Philippe Gilet, ont été à l’origine de la création d’une start-up, dirigée par le physicien Giorgio Anania : Aledia.
Elle est devenue suffisamment grande désormais pour investir fortement dans un site de fabrication. Cette start-up s’est en effet positionnée sur un secteur stratégique, à fort potentiel de développement et d’applications, des LEDs de puissance.
Dans la bataille mondiale qui se joue entre les fabricants de LEDs pour baisser les coûts et augmenter le rendement lumineux, la France était jusqu’à présent absente.
La donne est en train de changer avec la technologie WireLED d’Aledia, défendue par plus d’une centaine de familles de brevets,.
Cette technologie se propose de diviser le prix du Lumen par dix tout en améliorant le rendement lumineux.
Tropisme grenoblois
Née à Grenoble, la technologie LEDs d’Aledia sera exploitée… à Grenoble. L’usine aurait pu partir en Asie ou ailleurs, mais le tropisme grenoblois a été le plus fort. La direction d’Aledia a fait de choix de la proximité de l’écosystème de recherche grenoblois, de sa propre R&D basée à Echirolles et du CEA-Leti.
Aledia va ainsi s’installer sur la zone d’activités dit “du Saut du Moine”, à Champagnier, près de Grenoble.
Incubée à Minatec, l’entreprise qui emploie déjà 120 personnes à Echirolles (prototypage et essais technologiques), est un potentiel grand de demain des LEDs, un marché mondial potentiel de 150 milliards de dollars en 2022, mais un marché ultra-concurrentiel : il s’agit ni plus ni moins du marché des écrans d’ordianteurs, de tablettes, de smartphones…
Démarrage de la fabrication, en 2022
D’où ce projet, soutenu par les collectivités, d’aménager 52 000 mètres carrés sur 9 hectares, pour lancer la production.
Avec comme première perspective, « 550 emplois en quatre ans ».
L’entreprise va s’installer sur un terrain occupé autrefois par l’entreprise chimique Poliméri, fermée en 2006.
Une garantie d’emprunt de 12 millions d’euros répartie à égalité entre le Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes et Grenoble Alpes Métropole a permis de clore le financement de la partie immobilière du projet évaluée à 40 millions d’euros.
Pour le reste, une levée de fonds, déjà bien engagée, de l’ordre de 100 millions d’euros est en cours.
Objectif : commencer à sortir de l’usine les premières LEDs révolutionnaires, dès 2022…