Un marché mondial de 6,6 milliards d’euros : les Laboratoires Boiron se diversifient dans les probiotiques
Durement touchés par les mesures de déremboursement qu’avait mis en œuvre l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, les Laboratoires Boiron, le n°1 mondial de l’homéopathie se devait de réagir.
La claque est en effet dure à digérer. Le groupe a dû supprimer 646 postes en France, soit le quart de ses effectifs et fermer 13 de ses 31 sites français.
Le déremboursement total doit entrer en vigueur le 1er janvier 2021.
Pour sortir de cette nasse, il a fait évoluer sa stratégie en faisant le choix de la diversification.
Et ce, à compter du mois de novembre 2020 : en proposant une nouvelle offre, celle des probiotiques.
De quoi s’agit-il ?
Vous avez sans doute entendu parler du microbiote, cette flore intestinale dont on découvre le rôle de plus en plus important pour notre santé.
L’objectif est d’améliorer la qualité de notre microbiote : ainsi, les probiotiques sont des organismes microscopiques vivants (bactéries ou levures), qui sont censés apporter un effet bénéfique sur la santé de celui qui le consomme.
Cette “première” diversification, explique la groupe (cela signifie sans doute qu’il y en aura d’autres), en dehors de l’homéopathie vise un marché mondial en croissance et d’une taille estimée à près de 6,6 milliards de dollars pour l’année 2021.
Trois références
D’abord commercialisée en France sous le nom d’« Osmobiotic Flora », cette gamme de probiotiques sera disponible d’ici la fin 2020 dans cinq autres pays européens (Italie, Espagne, Belgique, Hongrie et Slovaquie), avant d’être diffusée plus largement dans le reste du monde en 2021.
Cette nouvelle gamme se déclinera en trois références “afin de s’adapter parfaitement aux besoins de chaque âge (bébés, enfants, adultes).”
La distribution d’« Osmobiotic Flora » se fera en officines en France.
Pour les Laboratoires lyonnais, les probiotiques qu’ils lancent “ se distinguent des autres références sur trois critères clés”.
D’une part, “les souches sont rigoureusement sélectionnées pour leurs propriétés thérapeutiques, étudiées et validées dans le cadre de recherches scientifiques menées sur le microbiote intestinal. “
D’autre part, “ces souches sont micro-encapsulées grâce un procédé breveté, ce qui leur assure un excellent taux de survie dans l’intestin : 90 % contre 10 à 25 % en moyenne pour les autres probiotiques du marché.”
Et, “enfin, ces probiotiques sont certifiés sans allergène, afin de garantir la sécurité de tous les patients, quel que soient leurs sensibilités individuelles. “
Cela sera-il suffisant pour s’ouvrir ce marché ? Boiron n’est pas le premier à se lancer lancer dans les “probiotiques”, un marché dans lequel, mode aidant, beaucoup d’acteurs se sont engouffrés. La concurrence est rude, d’où la volonté du groupe lyonnais de se différencier de ses concurrents sur ce marché. Tout en s’appuyant sur sa notoriété. Cette nouvelle gamme sera également lancée dans six autres pays européens.
Deux nouveaux médicaments homéopathiques
Parallèlement, les Laboratoires Boiron viennent d’obtenir de nouvelles Autorisations de Mise sur le Marché (AMM).
Boiron commercialisera ainsi en novembre 2020, également, deux nouveaux médicaments : Bocéal® pour lutter contre les maux de gorge et Cocyntal® pour soulager les coliques du nourrisson.
Et le groupe d’annoncer que “ Pour rendre plus visible et plus accessible les possibilités thérapeutiques de l’homéopathie, un dispositif complet « homéothérapie » sera mis en place en officine autour des célèbres tubes de granules. “
Une manière de relancer la reconquête des esprits après atteinte à la crédibilité de l’homéopathie suite à ce déremboursement.
Les professionnels de l’homéopathie viennent d’ailleurs de demander au gouvernement un moratoire à cet égard. A suivre…
Photo-Valérie Poinsot, directrice générale du groupe Boiron