Un marché très important s’ouvre pour Iten qui inaugure une 1ère usine de 1 500 m2 à Dardilly : celui des micro-piles solides…
La société lyonnaise Iten s’attaque à un marché qui s’annonce énorme : les micro-batteries solides en inaugurant jeudi 28 mars une 1ère usine pilote à Dardilly. Deux autres unités de fabrication devraient suivre…
« Sur ce créneau, on parle à terme d’un marché de 5 milliards de micro-piles solides » , lance Vincent Cobée, directeur général d’Iten.
De là à penser que l’inauguration d’une première usine de fabrication de micro-piles solides de la société lyonnaise à Dardilly d’une superficie de 1 500 m2 sur deux niveaux avec une zone blanche de 500 m2 ne fait qu’office de mise en bouche, il n »y a qu’un pas.
Employant 70 salariés, cette usine ne va produire en effet « que » 30 millions de micro-batteries par an.
Basée à Dardilly dans la métropole lyonnaise, la pépite lyonnaise Iten vient en effet de faire évoluer son laboratoire de R&D en site de production à grande échelle, ou plus précisément en « site pilote ».
Avec cette ouverture, l’entreprise lyonnaise, récompensée par le prix « Best of Innovation Awards 2024 » au CES de Las Vegas, entend se positionner comme un acteur incontournable sur ce marché mondial des micro-batteries destinés à l’IoT (Internet des objets) et autres objets connectés.
Il faut dire que dans ce marché naissant, Iten part avec une avance concurrentielle que n’ont pas tous ses concurrents par ailleurs peu nombreux : elle dispose de 200 brevets au compteur.
Et ce, pour protéger la fabrication de ses micro-batteries solides qui offrent des densités de puissance et de taille inégalées et qui surtout répondent au marché en pleine extension des objets connectés. Et ce, avec une longue durée de vie comprise entre dix et vingt ans.
Qui plus est, la législation pourrait favoriser ce marché naissant : « Les piles boutons jetables pour des raisons environnementales sont condamnées à terme », estime Vincent Cobée.
La force de l’entreprise lyonnaise sur ce marché naissant : elle maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la synthèse des nanomatériaux actifs constituant le cœur des batteries, jusqu’au test final, en passant par la fabrication des électrodes et l’assemblage.
Pour Vincent Cobée, le directeur général d’Iten : « Avec l’ouverture de cette usine pilote, nous sommes engagés dans un véritable tournant industriel, ce qui nous offre l’opportunité de prendre un leadership sur ce marché dont les besoins et les potentiels de croissance sont immenses et à dimension mondiale. »
Iten a ainsi investi 14 millions d’euros dans l’usine pilote de Dardilly lui permettant d’être d’ores et déjà l’un des rares acteurs mondiaux de la technologie « tout solide ».
Pour la suite, financièrement, il lui en reste sous le pied : Iten a levé 80 millions d’euros fin 2022 auprès de BPI, du Groupe SEB, d’Innovacom, d’EREN Groupe et de Habert Dassault Finance.
De quoi préparer la phase 2 de son plan de marche qui dans la foulée de l’unité de fabrication de Dardilly devrait être marqué par la construction de deux futures usines « qui ne devront pas être trop éloignées de l’usine pilote, mais qui nécessiteront bien sûr de superficies plus importantes », se projette déjà Vincent Cobée.
Des micro-piles solides très performantes
Les batteries Iten sont en céramique, sans matières organiques, ni métaux critiques, tel le cobalt. Elles sont rechargeables et recyclables ; la formulation et la synthèse de leurs matières actives sont réalisées à base de solvants aqueux ou légers.
Pour quels usages ? Les performances uniques des batteries Iten en termes d’énergie et puissance permettent un usage de matière active très réduit (de 10 à 100 fois) en comparaison de batteries, ou à capacités de performance équivalente, avec une durée de vie comprise entre 10 et 20 ans.