Une centaine d’entrepreneures et de réseaux féminins plaident pour une « relance paritaire » dans l’entreprise
Dans le Journal du Dimanche daté du 31 janvier, 120 responsables de réseaux féminins et entrepreneures appellent à « regarder en face l’inégalité économique entre femmes et hommes » et exhortent Emmanuel Macron à prendre « quatre mesures d’importance » pour faire bouger les choses.
Parmi les signataires, figurent notamment l’ancienne députée Marie-Jo Zimmermann, coautrice de la loi Copé-Zimmermann qui a imposé un quota de femmes dans les conseils d’administration des entreprises, ou encore des chefs d’entreprises et des représentantes de réseaux, présents en Auvergne-Rhône-Alpes, comme Digital Girls, Action’Elles ou Force femmes.
« Monsieur le président de la République, comme vous l’avez si justement dit, le monde d’après ne peut pas se résumer à seulement reprendre le cours de nos vies en niant les déséquilibres existants. Nous devons notamment regarder en face l’inégalité économique entre femmes et hommes et aller, ensemble, vers un changement profond de modèle, vers plus d’égalité, que vous avez appelé de vos vœux et auquel vous vous êtes engagé lors du G7. C’est le sens de l’Histoire. C’est aussi celui que nous voulons, avec vous, pour la France et pour les générations futures.
La parité économique n’est pas secondaire dans la crise. Qu’elle soit salariale ou entrepreneuriale, elle est une des clés majeures de la relance. Toutes les études démontrent que la mixité est vitale pour la relance économique, un monde plus vert, de nouvelles solutions, un mieux vivre ensemble et une société plus juste. L’égalité réelle augmenterait de 10 % la croissance des pays développés et injecterait 28 000 milliards de dollars supplémentaires au PIB mondial à dix ans. Sans accélération concrète de nos actions, sans volonté claire, la parité ne deviendra réalité que dans… cent cinquante ans ! Donc, trop tard.”, expliquent-elles dans cette Tribune.
Parmi les mesures réclamées : des quotas non seulement dans les conseils d’administration mais aussi dans les comités de direction et les comités exécutifs des entreprises, ainsi que « dans les filières technologiques ».
Pour les salariées, les auteurs de la tribune réclament « une revalorisation » avec un « Pay Equity Act, comme au Canada, permettant par exemple de comparer le salaire des infirmières à celui de techniciens dans un autre domaine impliquant le même niveau de responsabilité », car « il n’est plus acceptable que les métiers les moins bien payés soient également les métiers les plus féminisés ».
Autres axes d’action, le financement, pour lequel « l’Etat doit montrer l’exemple en appliquant le principe de l’“égaconditionnalité” des financements publics, par ses participations et prêts directs ainsi qu’à travers les fonds qu’il soutient », ou encore « un plan national efficace pour les TPE » qui « garantirait un égal accès à l’entrepreneuriat et à sa croissance, qu’on soit femme ou homme »…
Photo : Action’elles