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Cathy Quantin-Nataf, professeure à l’Université Claude Bernard Lyon 1, a reçu le 29 avril 2025 la prestigieuse médaille Runcorn-Florensky, décernée par l’European Geosciences Union (EGU). Première femme à obtenir cette distinction, elle est saluée pour ses contributions majeures à l’étude de la géologie martienne et pour son engagement dans les grandes missions spatiales internationales. Une reconnaissance qui illustre également l’excellence scientifique portée par l’écosystème académique et de recherche d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Des recherches de pointe sur l’histoire géologique de Mars

Au sein du Laboratoire de Géologie de Lyon : Terre, Planètes, Environnement (LGL-TPE – UCBL/ENS de Lyon/CNRS/UJM), Cathy Quantin-Nataf mène depuis plusieurs années des recherches fondamentales sur les archives sédimentaires anciennes et l’histoire de l’érosion de la planète Mars. Sa capacité à reconstituer les environnements ayant accueilli de l’eau liquide a considérablement enrichi notre compréhension de la planète rouge.

Sa maîtrise d’un large spectre de techniques – de la télédétection géomorphologique et spectroscopique au sondage radar, en passant par l’analyse numérique de terrain et la modélisation géophysique – lui permet d’aborder la géologie martienne sous un angle pluridisciplinaire. Ses travaux sur les dépôts sédimentaires aqueux ont identifié des sites prioritaires pour la recherche de traces de vie passée, participant ainsi directement aux grands objectifs de l’exploration spatiale.

Un engagement fort dans les grandes missions spatiales internationales

Au-delà de ses recherches fondamentales, Cathy Quantin-Nataf s’illustre par son implication stratégique dans des programmes spatiaux de premier plan. Elle joue un rôle essentiel au sein de la mission Mars 2020 menée par la NASA, notamment dans la sélection et l’analyse des sites de collecte d’échantillons pour la future mission de retour sur Terre.

Elle est également une figure clé du projet européen ExoMars, porté par l’ESA. Elle a conduit la proposition du site d’atterrissage principal, Oxia Planum, en s’appuyant sur ses compétences uniques en géomorphologie et en caractérisation des terrains martiens. Cette reconnaissance par la communauté scientifique européenne consacre son expertise et souligne l’importance des contributions françaises dans les grands projets spatiaux internationaux.

Une ambassadrice de la place des femmes en sciences

Au-delà de son excellence scientifique, Cathy Quantin-Nataf est également une voix engagée pour l’égalité des chances et la promotion des carrières féminines en sciences. Profondément attachée à la dimension éducative de sa mission, elle combine recherche de haut niveau et enseignement à l’Université Claude Bernard Lyon 1, et s’investit activement dans des actions de sensibilisation auprès du grand public et des jeunes générations.

Dans sa déclaration à l’occasion de la remise de la médaille, elle souligne : « Je suis très fière d’être la première femme à recevoir cette distinction. Il est essentiel de rester vigilants et d’encourager davantage encore l’engagement des jeunes filles dans les filières scientifiques. » Son parcours exemplaire offre ainsi un modèle inspirant pour les futures générations de chercheuses.

La médaille Runcorn-Florensky : une distinction rare et prestigieuse

Créée par l’European Geosciences Union en hommage aux contributions majeures de Keith Runcorn et Cyril Florensky, la médaille Runcorn-Florensky récompense des avancées exceptionnelles dans le domaine de la planétologie. Elle est attribuée à des chercheurs ayant significativement fait progresser la compréhension des planètes, de leurs surfaces et de leurs environnements passés ou présents.

En 2025, le choix de récompenser Cathy Quantin-Nataf traduit la reconnaissance d’une trajectoire scientifique d’exception, marquée par un impact international et une contribution essentielle à l’exploration de Mars, enjeu stratégique majeur de la recherche spatiale contemporaine.

Un rayonnement international pour la recherche lyonnaise

Cette distinction éclaire aussi la vitalité de la recherche scientifique en Auvergne-Rhône-Alpes. Le Laboratoire de Géologie de Lyon, au sein duquel évolue Cathy Quantin-Nataf, bénéficie d’une reconnaissance internationale pour son expertise dans les sciences de la Terre et des planètes. Il illustre la capacité de l’Université Claude Bernard Lyon 1, en partenariat avec l’ENS de Lyon, le CNRS et l’UJM, à développer des pôles d’excellence à fort rayonnement mondial.

À travers ses travaux, Cathy Quantin-Nataf contribue ainsi au positionnement stratégique de la région dans le domaine spatial et planétologique, aux côtés d’autres pôles majeurs comme l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble ou les activités aérospatiales de l’Université de Lyon.

Une dynamique de recherche au service de l’innovation et de la connaissance

Au-delà de la seule exploration scientifique, les travaux de Cathy Quantin-Nataf participent également aux grandes dynamiques d’innovation : identification des ressources extra-terrestres, modélisation des processus planétaires, amélioration des outils de télédétection, ou encore anticipation des conditions d’habitabilité extra-planétaire. Ces avancées nourrissent un écosystème économique et technologique en forte croissance, à la croisée des chemins entre recherche fondamentale et applications industrielles futures.

Dans ce contexte, la reconnaissance de l’EGU est aussi un signal envoyé aux acteurs publics et privés de la recherche et de l’innovation : investir dans les sciences planétaires est un enjeu d’avenir, tant pour l’exploration spatiale que pour les enjeux économiques et environnementaux terrestres.

Un parcours exemplaire au service de la connaissance

Formée en géologie et planétologie, Cathy Quantin-Nataf a su tracer un chemin remarquable dans un domaine encore peu féminisé, conjuguant rigueur scientifique, ambition internationale et engagement sociétal. Ses travaux, au carrefour des sciences de la Terre, de la télédétection spatiale et de l’exploration martienne, incarnent les nouvelles frontières de la recherche contemporaine.

Sa médaille Runcorn-Florensky 2025 s’inscrit ainsi non seulement comme une consécration personnelle, mais aussi comme un jalon dans le rayonnement scientifique de Lyon, de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de la recherche française en planétologie.