Vers une accélération des travaux ? Coup de pouce bienvenu de l’Europe à la liaison ferroviaire Lyon-Turin
Alors que les maires de Lyon et de Grenoble se déclarent opposés au projet ferroviaire sous les Alpes, le projet accélère enfin. Un accord européen pour un financement à 50 % du Lyon-Turin par l’UE. Ce qui devrait permettre à la France de bénéficier de 2,5 milliards d’euros pour réaliser le tunnel transfrontalier et ses voies d’accès. Un apport bienvenu. Explications.
Le 4 juin 2019, lors de l’assemblée générale du Comité pour la Transalpine, la Coordinatrice européenne Iveta Radicová a publiquement annoncé l’intention de la Commission de Bruxelles de permettre une forte augmentation de son engagement, déjà très important, dans le financement de la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
L’émissaire de Bruxelles dévoilait ainsi aux membres de la Transalpine ravis, le projet de passer du taux de cofinancement de 40 % en vigueur actuellement, au taux maximal de 50 % pour la réalisation des liaisons transfrontalières manquantes présentant un fort intérêt stratégique, à l’image du Lyon-Turin.
Elle évoquait même un bonus de 5 % supplémentaire pour encourager les bonnes pratiques intégratives des chantiers conduits par une seule structure de gestion, ce qui est le cas du maître d’ouvrage public binational Tunnel Euralpin Lyon-Turin (TELT).
C’est un peu technique, mais ces deux dispositions majeures viennent d’être actées dans le cadre de l’accord conclu récemment entre la Commission, le Parlement et le Conseil de l’UE sur le règlement 2021-2027 du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), le programme dédié au financement des infrastructures de transport.
Vote formel dans le courant de l’été
Validé le 24 mars 2021 par les représentants permanents des Etats membres, cet accord entrera en vigueur après le vote formel du Parlement de Strasbourg dans le courant de l’été.
Pour la Transalpine, la structure chargée d’appuyer la construction de la liaison ferroviaire, il s’agit là “ d’une opportunité exceptionnelle pour accélérer la programmation des voies d’accès françaises.”
Ces dispositions concernent en effet aussi le cofinancement des indispensables voies d’accès à l’ouvrage transfrontalier dont la programmation est toujours incertaine côté français. Là aussi, ce coup de pouce devrait incontestablement se révéler utile.
Stratégique
En effet, si le tunnel de 57 km sous les Alpes constitue la pierre angulaire de la liaison, l’Union Européenne rappelle régulièrement que c’est bien l’ensemble des 270 km de liaison entre Lyon et Turin qui est stratégique pour connecter les réseaux européens et pour atteindre des objectifs ambitieux de report modal sur le rail des trafics de marchandises et de voyageurs.
« L’Europe confirme la possibilité de taux de cofinancement sans précédent, à la hauteur des enjeux écologiques et économiques du Lyon-Turin. Il est essentiel que l’Etat saisisse dès maintenant cette opportunité exceptionnelle pour accélérer la programmation des voies d’accès françaises » explique Jacques Gounon, le président du Comité pour la Transalpine.
En bonne logique, il devrait être entendu. La mise en service d’une première partie de la liaison (la section transfrontalière Lyon-Turin, voir carte ci-dessus) pourrait intervenir, si les travaux se poursuivent selon le calendrier prévu, fin 2029/début 2030.