Visiativ en passe d’être racheté par le Marseillais Snef : objectif, 500 millions d’euros de chiffre d’affaires ; + 30 % en Bourse

Spécialisée dans la transition numérique des entreprises, Visiativ est l’une des plus belles réussites entrepreneuriales de ces dix dernières années à Lyon. L’entreprise créée par Christian Donzel et Laurent Fiard s’apprête à passer un nouveau cap.

Elle va tout bonnement chan­ger d’ac­tion­naires. Sa direction est en­trée en négo­cia­tions exclu­sives avec le Groupe marseillais Snef en vue de l’ac­qui­si­tion d’une prise de parti­ci­pa­tion majo­ri­taire d’Al­lia­tiv, la holding qui détient 41,89% de Visia­tiv.

Snef est un groupe indé­pen­dant dirigé par Jean-Pierre Dréau. Il s’affiche comme l’un des leaders français des métiers d’in­gé­nie­rie pour des grands acteurs de la marine, des éner­gies, de l’in­dus­trie, des infra­struc­tures et du bâti­ment. Et réalise un chiffre d’af­faires annuel d’en­vi­ron 1,7 milliard d’eu­ros pour 277 millions pour Visiativ. Laurent Fiard garderait la main sur la société qu’il a co-créée.

Heureux ceux qui ont eu la bonne idée d’investir dans la société lyonnaise Visiativ, lors de ses débuts en Bourse. Son cours gagnait encore lundi 12 février, près de 30 % à 35 euros. Sur ces trois derniers mois, le bond est impressionnant : + 75 %.

Il faut voir derrière cette hausse, les bons résultats de la société qui a vu son chiffre d’affaires croître de 7 % au cours du dernier exercice ; mais surtout l’annonce de l’entrée en négociations exclusives de la société lyonnaise avec le groupe marseillais Snef en vu d’une prise de participation majoritaire à son capital.

Un booster de croissance

Il est vrai que ce rachat est présenté comme un booster de croissance : l’idée pour Visiativ est d’atteindre les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans, par le biais de son plan stratégique Shift 5.

Après le départ de Christian Donzel, le co-créateur de Visiativ, c’est Laurent Fiard qui est destiné à mener le groupe vers de nouveaux sommets.

Cette prise de participation s’effectue par voie de cessions en numéraire, sur la base d’un prix de 37 euros par action (soit 252 801 actions, qui valorisent 100 % du capital de Visiativ à 170,7 millions d’euros). Un prix de cession qui pousse aussi bien sûr à la hausse du titre.

«Les équipes Visiativ et moi-même, sommes heureux de nous associer au groupe Snef dont nous partageons les valeurs, l’ambition et le même ADN industriel » , assure Laurent Fiard qui reste aux commandes et assure que Visiativ restera indépendant au sein de la nouvelle entité qui l’accueille

Un cours multiplié par plus de trois

Pour Stephane Corteel, le directeur général du groupe Snef, ce mariage est logique car se situe dans la stratégie de l’entreprise qu’il dirige : « ce projet s’intègre dans la stratégie de consolidation du pôle numérique au sein du portefeuille de services à valeur ajoutée du groupe Snef. »

Illustration de la méthode Snef ? Le groupe marseillais avait acquis en 2017 une société d’ingénierie, lyonnaise, Ekium dont le siège social est basé dans le 7ème arrondissement. Or, celle-ci est depuis passée de 67, à… 280 millions d’euros.

Assurément, le groupe Snef sait faire jouer à plein ses synergies dans un écosystème industriel qui recèle beaucoup d’opportunités, du fait de son besoin d’évolution permanente.

Reste que la belle aventure boursière de Visiativ qui vu le titre, introduit en 2014, il y a dix ans, à un peu plus de 10 euros,  a plus que triplé de valeur aujourd’hui, va se terminer. A l’occasion de cette entrée de Snef à son capital, Visiativ annonce son intention de se retirer de la cote…

Photo : Laurent Fiard