Vueling, une nouvelle compagnie aérienne hybride se pose à Saint Exupéry
Avec la récente inauguration du nouveau Terminal T3 destiné aux compagnies low cost, la direction de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry verrait bien le trafic à bas coût représenter à terme, le tiers du trafic total de la plate-forme rhônalpine, voire plus, contre 20 % actuellement.
On s’y dirige tout droit. Ce Terminal de belle facture semble agir comme un aimant. Une nouvelle compagnie, l’Espagnole Vueling, va prendre place prochainement aux côtés d’Easy Jet, pour opérer à partir de ce Terminal de nouvelles lignes aériennes.
Cette compagnie, filiale à 45 % d’Ibéria, lance fin mars deux lignes, la première en direction de Barcelone, la seconde, de Palma de Majorque aux Baléares.
Cinq vols hebdomadaires tous les jours (sauf mardi et samedi) sont programmés pour commencer vers Barcelone et six en juillet et août (sauf mardi). Décollage, le 30 mars. Un choix qui est intéressant car il laisse entendre que cette liaison en direction de la capitale de la Catalogne recèle un important potentiel puisqu’Easy Jet et Air France exploitent déjà cette ligne aérienne.
Pour mieux vendre sa destination, Linda Moreira, la responsable de Vueling pour la France, met en avant les nombreuses possibilités de correspondances offertes à partir de l’aéroport El Prat de Barcelone où Vueling est fort présente. Elle compte aussi sur l’attrait que provoque désormais la destination Lyon sur le public ibérique : 50 000 nuitées de touristes espagnols ont été comptabilisées en 2010. Il s’agit de la 5ème clientèle étrangère à Lyon. Mais c’est surtout la clientèle française qui, prisant beaucoup la Catalogne, devrait assurer le gros du remplissage.
L’autre liaison lancée cette fois en direction de Palma de Majorque qui débutera le 31 mars, ne prévoit, elle, que deux vols par semaine, les mardis et les samedis, mais trois vols (lundi, mercredi et dimanche), de juillet à septembre, en haute saison.
Compagnie née en 2004 et donc relativement récente, Vueling n’est ni une vrai low cost, ni une compagnie traditionnelle, mais plutôt un hybride des deux. Si ses tarifs sont très proches des low cost (29,99 euros comme prix plancher pour un aller simple et 85 euros un aller et retour en moyenne pour Barcelone et Palma), elle ne répond pas exactement aux codes low cost. Ainsi, on peut acheter ses billets qui offrent une certaine flexibilité dans les agences de voyage et pas seulement sur Internet. Les passagers peuvent avoir accès aux mêmes programmes de fidélité que sur Ibéria, tandis que sur certains sièges, les passagers peuvent bénéficier d’une boisson et d’un snack gratuits.
La nouvelle venue sur le tarmac lyonnais propose sur l’année près de 100 000 sièges supplémentaires, avec un objectif affiché de remplissage fixé à 77 %.
Une bonne nouvelle donc pour l’aéroport rhônalpin à l’aube de cette nouvelle année. Mais quelle nouvelle compagnie, après Vueling, pour conforter les fortes ambitions de développement de Lyon-Saint Exupéry ?
Dans la foulée de Vueling, la compagnie Camair lancera le 1er février une ligne Lyon-Douala-Yaoundé au Cameroun.
Telles sont les deux arrivées effectives en ce début d’année. L’année dernière, la direction de l’aéroport avait officiellement annoncé la création d’une ligne Lyon-Helsinki qui, n’existant pas encore, recelait un fort intérêt car grâce à des routes plus courtes, la compagnie finlandaise offrait des correspondances fort intéressantes vers onze destinations asiatiques dont Tokyo, Séoul, Pékin, Shanghai, Hong Kong, Bangkok, Delhi et Singapour, notamment. Une annonce qui avait le mérite d’ouvrir de nouvelles opportunités.
La crise ? Sans doute, car quatre mois après avoir annoncé son arrivée, Finnair renonçait au projet. Cette nouvelle ligne devait originellement débuter le 2 avril 2012.
Philippe Bernand, le directeur de l’aéroport, estime que ce n’est que partie remise. Cette année ou l’année prochaine ? Il ne peut encore s’avancer.
De même des discussions sont toujours en cours avec la compagnie de Dubai, Emirates, pour opérer des vols vers cette destination du Golfe arabique, voire plus, mais pour l’instant, elles restent au point mort.
Crise aidant, les projets d’arrivées de nouvelles compagnies ne se bousculent pas pour l’heure. C’est la raison pour laquelle, l’arrivée de Vueling qui pourrait, en cas de réussite commerciale, augmenter le nombre de liaisons, voire programmer d’autres destinations, est jugée comme une très bonne nouvelle par les gestionnaires de l ‘aéroport. Elle crée en tout cas de l’émulation au sein d’un trafic low cost où Easy Jet était jusqu’à présent hégémonique.