Xavier Delplanque, de la Silicon Valley à Lyon pour créer le centre de R&D d’Evernote
Il embauche actuellement des développeurs et des testeurs. Xavier Delplanque, 33 ans, a été missionné par la start-up californienne Evernote pour ouvrir un centre de Recherche&Développement dans la capitale des Gaules. Un signe intéressant de l’attractivité numérique lyonnaise.
Avant même l’obtention du label French Tech, Lyon serait-elle en passe de gagner ses galons numériques ?
Une start-up de la Silicon Valley, Evernote, vient choisir Lyon plutôt que Paris ou Londres pour y installer son centre de R&D européen.
Même si l’histoire est un peu plus compliquée, cette arrivée illustre un changement d’image.
L’homme qui est chargé de créer ce centre de Recherche&Développement, Xavier Delplanque, 33 ans, est originaire d’Annecy.
Un master de génie logiciel obtenu à Grenoble en poche, il est parti travailler à Londres, d’abord, pour traverser ensuite l’Atlantique et s’installer dans le Mecque des informaticiens, la Silicon Valley, très précisément, à Redwood, où l’on trouve le siège d’Oracle, mais aussi celui de la start-up Evernote, en lisière de la plus formidable concentration au monde de sociétés high tech.
Trois ans, plus tard, Xavier Delplanque, qui, à la manière américaine a rapidement obtenu de fortes responsabilités, se retrouve chef de produits, a une épouse et un enfant, a le mal du pays.
Il décide, avec son épouse de retourner en France. Il réussit à convaincre Phil Libin, créateur et patron d’Evernote qui lorgne vers l’Europe, d’y créer un centre de R&D.
Un gros turn over en Californie
« Le problème est qu’en Californie, il existe chez les développeurs un turn over très important. Il est difficile de conserver les gens pointus et compétents. Je lui ai expliqué qu’à Lyon, en Rhône-Alpes et en France, on trouvait plus facilement ce type de profils. Il m’a dit banco ! »
Voilà donc, depuis quelques semaines Xavier Delplanque chargé de créer à Lyon, ce centre de Recherche&Développement : il est actuellement à la recherche d’une dizaine de développeurs et testeurs. Le temps est compté : l’objectif est d’ouvrir son centre de R&D dès le mois de janvier.
« Lyon s’avère très attractif »
Mais pourquoi avoir choisi Lyon ? « Je suis originaire d’Annecy et je voulais être proche de ma famille. Si j’ai choisi Lyon, c’est parce que la ville bouge beaucoup actuellement dans le domaine numérique, qu’il existe un aéroport qui permet d’aller partout en Europe et qu’on y a de bonnes chances de trouver les profils que l’on recherche. Et l’on sait que si on ne les trouve pas tous là, ou en Rhône-Alpes, beaucoup de Parisiens seraient ravis de quitter la capitale pour Lyon qui s’avère très attractive pour les cadres car la qualité de vie y est excellente », constate Xavier Delplanque.
Autre argument : « Lyon est également proche de Zurich où Evernote a ouvert son premier bureau européen. »
Sur quels produits son équipe de développeurs va-t-elle travailler ?
« Au départ, Phil Libin a créé Evernote sur un constat simple : trouver une solution qui permette de regrouper le plus grand nombre d’informations dispersées. Il avait placardé chez lui des post-it partout et il en avait marre : l’idée était de les regrouper sur une même plateforme Web qui permet de garder ses prises de notes, ses photos, etc. »
Xavier Delplanque ajoute ajoute : « Nous avons ensuite développé le concept « d’intelligence augmentée ». Il s’agit de faire apparaître naturellement, lorsque vous faites de la prise de note, les anciennes notes sur le sujet que vous traitez, mais aussi les images, les dossiers, etc., qui vous sont suggérées pour vous faciliter la tâche. »
Les utilisateurs des solutions Evernote sont aussi bien les entreprises que les professionnels, à commencer par les journalistes, mais aussi les policiers, les Web designer, etc.
Un modèle économique freemium
L’entreprise qui a adopté le modèle économique freemium (des installations de base gratuites et des versions améliorées payantes à 5 ou 10 euros par mois) a depuis développé des solutions « Evernote-business » pour les entreprises, mais aussi une boutique Web.
« Nous vendons non seulement dans cette boutique des logiciels, mais aussi, avec des partenaires un ensemble d’outils bureautiques, à l’instar par exemple d’un scanner doté d’intelligence augmentée, etc. Il s’agit de produits très design… », précise le boss du futur centre de R&D.
L’équipe de développeurs et de testeurs qu’il est train de constituer aura à assurer le développer de ces produits sous Androïd pour tablettes et smartphones
Pour Xavier Delplanque, il n’est pas exclu qu’à terme, en fonction des besoins, le centre de R&D lyonnais d’Evernote qui tente de faire sa place face aux géants Google ou Microsoft, puisse encore grossir. Un projet d’introduction en Bourse est également dans les tuyaux…