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Le 1er janvier 2020, la Métropole de Lyon a mit en place une Zone à Faibles Emissions (ZFE). Ainsi, au 1 er semestre 2023, le Grand Lyon projette d’amplifier cette zone.  

Les ZFE ou Zones à Faibles Emissions ont pour objectif premier d’améliorer la qualité de l’air. Et effet, il est important de réduire les émissions de particules fines, nocives pour la santé des habitants. La  CMA Lyon-Rhône partage cet objectif avec les entreprises artisanales et la Métropole de Lyon. Néanmoins, elle alerte la Métropole de Lyon sur la soutenabilité et la faisabilité du projet d’amplification actuel. En effet, l’amplification de la Zone à Faibles Emissions aura un impact sur un grand nombre d’entreprises artisanales et sur leurs salariés.

La ZFE concernera directement  77% des entreprises artisanales de la Métropole de Lyon

En tenant compte de l’élargissement du périmètre présenté par la Métropole de Lyon, la ZFE concernera directement un peu plus de 23 500 entreprises artisanales implantées. Ce chiffre représente 77% des entreprises artisanales de la Métropole de Lyon. Elle concerna également les 21 000 autres entreprises artisanales du département du Rhône. Mai aussi, les entreprises artisanales des départements voisins, qui ne sont pas implantées dans le périmètre ZFE, mais qui exercent ( ou sont souvent amenées à exercer ) leur activité dans la ZFE. Ces entreprises rencontrent aujourd’hui déjà des difficultés. Ces complications sont liées à la fidélisation et au recrutement de leurs salariés, à la hausse du coût de l’énergie et des matières premières, ainsi qu’au remboursement du PGE.

Les différentes échéances de restrictions de la ZFE risquent de fragiliser davantage les entreprises artisanales au niveau économique et social. De ce fait, certaines structures pourrait être freiner dans la poursuite de leur activité dans la ZFE.

Il est donc important de noter qu’il y a un réel enjeu d’accompagnement de l’ensemble de ces entreprises et de leurs salariés. Ces accompagnements sont à réaliser en majorité  sur la maîtrise de leurs déplacements et de la logistique. Ces paramètres définis garantissent l’acceptabilité sociale et économique de la ZFE. Ils garantissent également le maintien de l’activité dans son périmètre.

Des objectifs difficilement réalisable à ce jour

Le calendrier de restrictions de la ZFE prévu par la Métropole de Lyon annonce, à partir du 1 er janvier 2026, la sortie du diesel sur le périmètre central (c’est-à-dire la réservation de ce périmètre aux véhicules classés Crit’Air 0 et 1). Ces restrictions sont nécessaires dans un premier temps pour obtenir des baisses de trafic importantes. Dans un deuxième temps , elles renforcent les gains pour la qualité de l’air et la santé des habitants.

Gros couac, beaucoup d’entreprises sont dans l’impossibilité de s’orienter vers ces solutions. En effet, en tenant compte des besoins spécifiques de mobilité des artisans ainsi que  de l’offre et des conditions d’utilisation VUL Crit’Air 0 et 1, plusieurs entreprises sont contraintes de continuer de circuler avec un véhicule diesel.

La CMA Lyon-Rhône ne peut émettre un avis favorable

La CMA Lyon-Rhône s’interroge sur trois grands axes afin de répondre aux besoins de mobilité des entreprises et au calendrier de restrictions annoncées :

  • la maturité du marché de VUL et PL Crit’Air 0 et 1,
  • l’évolution du dispositif d’aides financières et de dérogations de la Métropole de Lyon destinées à accompagner l’ensemble des entreprises,
  • l’évolution des aménagements de ravitaillement d’ici 2026.

L’amplification de la ZFE ne pourra se réaliser qu’à certaines conditions. Les conditions à respecter sont les suivantes : qu’il y ait une articulation et une cohérence entre le calendrier de restrictions et les dispositifs d’accompagnement au niveau régional. Mais aussi, au niveau du développement et de la fiabilité des modes alternatifs comme les transports en commun, des infrastructures de mobilité (borne de recharge, parkings relais…) et de l’offre de véhicules Crit’Air 1 et 0. Sans oublier, plus largement, les politiques d’implantation des entreprises artisanales qui sont au service des usagers du territoire.

Sur la base de ces éléments, la CMA Lyon-Rhône ne peut émettre un avis favorable à l’application du projet d’amplification de la ZFE sans la levée de ces réserves.