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Auvergne-Rhône-Alpes posséde le 1er parc hôtelier de France, mais… présente aussi de sérieuses faiblesses

En Auvergne-Rhône-Alpes on a coutume de s’auto-féliciter en matière hôtelière. Certes, on n’en a pas toujours conscience, mais avec 2 800 établissements, la région affiche le premier parc hôtelier français, devant l’Ile-de-France.

Mais ceci-dit, la situation est moins rose qu’il n’y paraît.

Avoir le premier parc hôtelier ne signifie pas bénéficier pour autant de la première capacité d’accueil hexagonale.

Celle-ci est réservée à la région parisienne.

La première faiblesse de l’hôtellerie régionale est en effet sa petite taille : en moyenne les hôtels du territoire régional offrent 31 chambres par établissement, alors que les hôtels franciliens sont deux fois plus gros.

A l’arrivée, donc l’Ile-de-France affiche une capacité d’accueil de 156 400 chambres contre 86 500 en Auvergne-Rhône-Alpes. Devant cependant PACA, région pourtant très touristique et l’Occitanie.

Seuls quatre hôtels sur dix ouverts toute l’année !

Autre faiblesse mise en avant dans une récente étude de l’Insee (*)

Une majorité d’hôtels n’a qu’une activité saisonnière et est donc difficile à rentabiliser. Seuls quatre hôtels sur dix sont en effet ouverts toute l’année ! C’est le plus faible score de toutes les régions françaises… après la Corse.

La raison de cette situation est à chercher du côté des Alpes et de ses stations de ski.

Ainsi, par exemple, en Savoie, une chambre d’hôtel est ouverte 7,5 mois seulement en moyenne dans l’année, contre un peu plus de dix mois sur l’ensemble de la région. Une forte saisonnalité que l’on retrouve aussi en Ardèche, ainsi que dans le Cantal.

Cela signifie qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que la saison estivale s’inscrive dans le calendrier touristique au même titre que la saison hivernale, alors qu’avec le réchauffement climatique, la montagne qui échappe aux canicules devient de plus en plus attrayante, comme ce fut le cas cette année

La région concentre 67 % des chambres des stations de ski françaises !

Il faut savoir que la région concentre 67 % des chambres d’hôtel des stations de ski de France. Une véritable richesse qui fait de la région, la première d’Europe en la matière.

C’est la raison pour laquelle la création récente d’une SCPI spécialisée dans l’investissement des nouveaux hôtels prévus dans les stations de ski alpines est intéressante. Cette SCPI dotée de fortes ambitions devrait accélérer la modernisation nécessaire dont a besoin le tourisme alpin pour se maintenir sur la crête.

Autre faiblesse hôtelière pointée du doigt : la montée en gamme n’est pas encore suffisamment accomplie.

La région affiche certes plusieurs cinq étoiles, mais quatre seulement ont obtenu la distinction « Palace » qui distingue les hôtels les plus raffinés, tous les quatre étant par ailleurs situés en Savoie. Et l’on sait comme pour le vin avec les Grands Crus que les « Palaces », avec l’image qu’ils véhiculent ont en général tendance à tirer l’image de l’ensemble de l’accueil hôtelier d’une région.

Ainsi, les hôtels 2 étoiles sont sur-représentés dans la région où le milieu de gamme représente 63 % des capacités. Et ce, au détriment des 3 étoiles.

Il reste encore dans la région beaucoup d’hôtels indépendants, en général plutôt petits, voire très petits.

Trois hôtels sur dix appartiennent cependant à une chaîne, des hôtels en général plus importants que la moyenne et situés dans des lieux à fréquentation régulière.

Montée en puissance de Lyon

Dernière leçon à tirer de cette étude de l’Insee régionale : la monté en puissance de Lyon en matière hôtelière, suite à son classement au Patrimoine mondial de L’Unesco en décembre 1998.

La métropole lyonnaise a vu ces dernières années sa capacité hôtelière grimper régulièrement. Pas un mois sans l’ouverture d’un nouvel hôtel : elle offre désormais 13 600 chambres et l’on sait que le schéma hôtelier 2016/2020 prévoit près de 15 000 chambres, ce qui représentera alors près de 20 % des capacités régionales.

Ce tourisme urbain, à côté du tourisme alpin constitue sans nul doute l’un des deux points forts que la région aurait tout intérêt à conforter et à accentuer…

(*) Insee/Flash-Auvergne-Rhône-Alpes, n° 38, septembre 2018 : « Un important parc hôtelier à l’activité très saisonnière ».