Baromètre EY de l’attractivité en France : la rapide dégringolade de Lyon qui perd trois places en une seule année…
Si la France garde son 1er rang européen et si la région Auvergne-Rhône-Alpes s’affiche encore la 6ème région la plus attractive d’Europe, derrière notamment la région de Madrid et la Bavière, ce n’est pas le cas de Lyon qui perd trois places au classement 2022 de l’attractivité d’EY (ex-Ernst&Young).
En France avec 146 projets, la région AURA est la 2ème région qui a attiré le plus de projets d’implantations l’année dernière derrière l’Ile-de-France (291), soit la moitié de la part de marché francilienne, ce qui constitue un bon score.
Mais il n’en est pas de même pour Lyon qui perd sérieusement des plumes.
Tel est du moins l’enseignement du dernier palmarès EY de l’attractivité en France.
Dans un édito daté du lundi 30 mai, nous mettions en avant un certain nombre d’événements, de reculs, de déceptions qui montraient que Lyon et la Métropole reculaient sur de nombreux plans : créativité, gastronomie, trafic aérien, etc.
« Lyon continue de perdre du terrain » est aussi bien obligée de constater cette étude qui confirme le portrait que l’on dépeind, mois après mois en tant qu’observateur.
Au 5ème rang
Lyon était la deuxième ville de France lors du dernier palmarès 2021 de l’attractivité E&Y. Auprès des dirigeants internationaux, elle n’apparaît cette année plus qu’au… 5ème rang des villes françaises aptes à concurrencer la capitale ! Un sévère recul.
Lyon se retrouve ainsi derrière Bordeaux, son habituel challenger, mais aussi des villes de plus petite taille comme Strasbourg, Marseille, voire même Montpellier qui passe désormais devant !
Elle était encore deuxième l’année dernière, citée par 28 % des dirigeants comme une bonne alternative à Paris… ils ne sont plus aujourd’hui que 17 % à le penser désormais.
Cette politique volontaire et assumée des exécutifs écologistes de Lyon et la Métropole, de “dé-densifier la Métropole” a eu un effet étonnamment rapide sur la vision qu’ont les décideurs nationaux et internationaux de la capitale des Gaules. En fait, cela s’explique facilement dans un contexte de très vive concurrence entre les Métropoles. Lorsque les responsables métropolitains n’affichent plus une ambition à tout crin, cela est vite décelé par le monde économique qui regarde rapidement ailleurs.
C’est ce qui s’est passé. Cette volonté de freiner l’implantation de nouvelles entreprises, d’être plus sélectif dans l’accueil de touristes, d’abandonner le projet de skyline à la Part-Dieu, etc., a envoyé des signaux forts qui ont été rapidement perçus par les décideurs dans un cadre de concurrence exacerbée entre métropoles pour se tailler la meilleure image.
Lyon ne fait plus envie
Celle de Lyon n’est plus vraiment celle du dynamisme entrepreneurial, de la créativité. Bref, Lyon ne fait plus envie chez les décideurs internationaux. C’est tout simple.
En revanche, outre les autres métropoles, ce sont toutes les villes moyennes, de Villefranche à Bourg-en-Bresse en passant par Bourgoin ou Vienne situées autour de la Métropole lyonnaise qui tirent les marrons du feu de cette volonté malthusienne à l’échelle d’une Métropole, tandis que les acteurs économiques de Lyon et de sa Métropole qui normalement tirent profit de son dynamisme, ne peuvent que faire grise mine.
C’est un choix politique, il est vrai parfaitement respectable car issu des urnes, mais un autre choix est possible qui peut permettre de lier lutte contre le changement climatique, la priorité n°1 désormais et développement économique qui doit être orienté différemment, en faisant le pari de la technologie et de la créativité. La décroissance dont Lyon est l’objet se paie donc assez chérement.
Reste une question, jusqu’où va tomber ce désamour des décideurs nationaux et internationaux pour Lyon..? On le saura lors du prochain palmarès d’EY, l’année prochaine…
Pour en savoir plus sur l’étude complète, cliquez https://www.ey.com/fr_fr/attractiveness/barometre-de-l-attractivite-de-la-france/barometre-de-l-attractivite-de-la-france-2022