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Droits de trafic pour les longs courriers à Lyon-Saint Exupéry : une brèche s’est elle enfin ouverte ?

« J’ai reçu cette semaine une demande de la compagnie aérienne russe Aéroflot, désireuse d’ouvrir une liaison aérienne quotidienne entre Lyon et Moscou. Pour l’instant, je ne peux y répondre… »

 A l’instar de la communauté économique lyonnaise, Philippe Bernand, président du directoire d’Aéroports de Lyon était jusqu’à présent très remonté contre la situation de l’aéroport lyonnais dont les liaisons long courrier sont-hormis avec les Etats-Unis-soumises à l’autorisation de la DGAC, c’est-à-dire de l’Etat français, avec un blocage quasi-complet.

 La pétition signée par 4 000 chefs d’entreprise

D’où la pétition « Libérez le ciel pour nos entreprises » signée par 4 000 décideurs, lancée par la CCI de Lyon qui a rencontré un grand succès.

 Cette situation de verrouillage complet où difficultés que connaissent Air France jouent un rôle non négligeable, est-elle en passe de changer ?

 Lyon-entreprises a annoncé-reprenant Les Echos- que la vente des avions Rafale au Qatar était assortie de contreparties, en l’occurrence de l’obtention de droits de trafic pour la compagnie Qatar Airways, entre Lyon et Doha, capitale du Qatar. Ce qui a été démenti aussitôt par François Hollande.

 Mais, à cette occasion, la déclaration du président de la République qui a suivi a fait se dresser l’oreille de tous les responsables économiques régionaux.

 « …il est assez légitime que nous ayons des discussions, des négociations pour que des lignes aériennes puissent être ouvertes en faveur de pays qui permettent aussi d’acheminer un grand nombre de touristes, et nul doute que les villes de Nice et de Lyon sont particulièrement demandeuses de ce type d’attributions ».

 « Maintenant, nous devons être entendus ! »

 Sitôt après, Emmanuel Imberton a lancé : « J’ai le sentiment que nous avons été écoutés par le président de la République. Maintenant, nous devons être entendus ! L’obtention de droits de trafic supplémentaires pour l’aéroport de Lyon est fondamentale. »

 Pour lui, il y a, à cet égard ouverture- « Le dossier avance dans le bon sens », explique-t-il- et il est bien décidé à s’engouffrer dans la brèche : « Dans les jours qui viennent et dans le droit fil des déclarations du président de la République, nous demanderons un entretien au ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique pour lui faire part des souhaits des entrepreneurs qui ont signé la pétition. »

 Pour Phillipe Bernand, le président du directoire d’Aéroports de Lyon, la première priorité est d’octroyer les deux fréquences demandées par Emirates pour le Lyon-Dubaï, ce qui permettrait à la compagnie du Golfe d’offrir enfin à ses clients un vol quotidien.

« Le passager ne comprend pas pourquoi s’il part de Genève avec Emirates, il a droit à un vol quotidien, mais pas, en partant de Lyon », s’insurge-t-il.

  » Emirates qui a misé sa confiance sur Lyon « 

 « Emirates qui a misé sa confiance sur Lyon, qui a mis Lyon sur les cartes du monde, qui a rendu au centuple par ses actions commerciales d’une qualité extraordinaire, l’accueil que nous lui avons fait, est le premier cas à traiter », lance le commandant de bord de l’aéroport.

 Et le patron des aéroports d’ajouter : « Ce cas va même au-delà. Rhône-Alpes cherche à tout faire pour accueillir des investisseurs. Et l’on sait bien que dans cette quête, pour les entreprises, l’accessibilité joue un rôle essentiel. Il ne s’agit pas de leur proposer de multiples correspondances pour aller à bon port, mais bien des vols directs. »

 Et d’ajouter : « Jusqu’à présent, la réaction du président d’Air France est celle du blocage. Que l’on veuille protéger Air France à Roissy en limitant la concurrence, pourquoi pas. Mais Qu’Air France qui ne veut pas effectuer des vols longs courriers à partir de Lyon-Saint Exupéry ne nous fasse pas payer ce refus que nous ne pouvons pour l’instant que subir ! »

 Pour combien de temps encore ?