Future grande Métropole lyonnaise : pas de nivellement par le haut
Le compte à rebours a commencé. Plus que quatre mois ! Lundi 1er septembre constituera l’acte de naissance officieux de la future grande Métropole lyonnaise appelée à voir officiellement le jour le 1er janvier prochain.
C’est à cette date que l’équipe de la direction générale de la Métropole se mettra effectivement en place.
Benoît Quignon, directeur général des services du Grand Lyon appelé à devenir celui de la Métropole a, avec son équipe choisi la quasi-totalité des six cents cadres qui formeront l’ossature de la nouvelle entité administrative, vraie révolution en France. Elle est le fruit de la fusion du Grand Lyon et de la partie du Conseil Général du Rhône se trouvant sur son territoire, soit près de 70 % de son budget, de ses fonctionnaires.
Plus de 8 000 agents territoriaux
Il va falloir, d’un clic de souris informatique assurer à partir de la première heure de 2015, la gestion des 4 750 agents du Grand Lyon et des 3 960 équivalents temps pleins du Département du Rhône.
Une fusion à haut risque pour Gérard Collomb, d’autant que les syndicats du Grand Lyon sont actuellement dans un processus de compétition entre eux, à l’occasion d’élections qui doivent se dérouler prochainement. Le risque de surenchère n’est donc pas écarter en cette période électorale.
Pourtant Gérard Collomb, le président du Grand Lyon a été d’entrée très clair, face aux syndicats : pas question de procéder à un nivellement par le haut des deux grilles de salaires qui, bien évidemment, dans la fonction publique territoriale française, très complexe, n’est pas harmonisée.
« Chacun verra sa rémunération garantie »
« Nous avons dit aux syndicats : chacun verra sa rémunération garantie par rapport à sa situation personnelle », explique le président du Grand Lyon.
« Nous n’avons pas voulu mettre les problèmes sous le tapis, mais les affronter d’emblée- sinon, de toute façon, ils nous seraient revenus en boomerang… », confirme Benoît Quignon, directeur des services. Pas de grève cependant à l’horizon-pour l’instant-, même si la rumeur a couru, mais le passage de deux à une seule entité administrative, est pavée de difficultés.
Si à l’heure actuellement, la fusion semble suivre normalement son cours-par exemple, l’informatique est harmonisée-il ne faut pas que la création de cette métropole soit source de dérive budgétaire, ce qui serait problématique dans les circonstances économiques actuelles. A terme, les dotations de l’Etat doivent en effet reculer de près de… 10 % !
Benoît Quignon explique le surcoût à l’heure actuelle dû à la fusion autour de 15 millions d’euros soit un peu plus de 1 % du budget, un coût inévitable, selon lui, mais qui reste gérable.
Mais surtout, la future Métropole va trouver dans la corbeille de mariage un cadeau qu’elle aurait bien aimé éviter : les emprunts toxiques que le Conseil Général du Rhône avait souscrits, soit 190 millions d’euros pour une dette qui s’établira autour de 2,2 milliards d’euros : 1,4 milliard pour le Grand Lyon et 800 millions pour le département du Rhône, la structure la moins endettée des deux.
Musée des Confluences+emprunts toxiques
Autre cadeau dans l’escarcelle : le coût annuel de fonctionnement du Musée des Confluences voulu par Michel Mercier, l’ancien président du Conseil Général du Rhône qui ouvrira ses portes d’ici la fin de l’année et qui, à l’aune des estimations actuelles, devrait osciller entre 16 et 19 millions d’euros !
Reste qu’à terme, la présence dans les mêmes bureaux de fonctionnaires territoriaux payés différemment pour le même travail pourrait bien se révéler explosive.
C’est la raison pour laquelle le directeur général des services explique que « nous n’excluons pas, si l’on s’aperçoit, en étudiant les situations, cas par cas, que des agents sont traités de manière injuste, des réajustements seront opérés. »
Et d’ajouter : « Nous allons aussi travailler sur les politiques sociales d’accompagnement, telles que la question des mutuelles, par exemple, nous serons très ouverts là-dessus… » Une manière de mettre un peu de baume sur une situation qui à coup sûr, au fur et à mesure que le temps passera, devrait inéluctablement se révéler de plus en plus complexe à gérer…