Gérard Collomb et François Turcas : ils sont à l’origine de la « méthode lyonnaise » qui a propulsé Lyon parmi les villes européennes qui comptent,… mais désormais à l’arrêt
Un tel dilemme ferait aujourd’hui bien rigoler.
Quelques décennies plus tard cette question n’a plus lieu d’être : de capitale régionale alors contestée, Lyon et sa Métropole sont désormais reconnues à l’échelon européen.
Parmi les élus à l’origine de cette formidable expansion, Michel Noir qui a réveillé Lyon, puis Raymond Barre qui l’a branché à son impressionnant réseau international, puis et surtout Gérard Collomb qui a eu le temps de faire mûrir tous les projets qui étaient déjà lancé et a mis à fond le pied sur l’accélérateur du développement de Lyon.
Avec notamment François Turcas et d’autres, Ils ont développé avec le succès que l’on connaît, « la méthode lyonnaise »
Ils sont décédés tous deux à quelques jours d’intervalle, ils ont tous deux contribué à cet essor fantastique en vingt ans d’une métropole qui a gagné ses galons européens, ce qui apparait évident maintenant, mais n’était pas gagné alors.
« Une immense capacité… »
De quoi était donc faite cette « méthode lyonnaise » ?
D’une méthode toute simple, mais efficace, s’agissant pour les acteurs économiques et politique de mettre de côté leurs engagements militants pour travailler ensemble au bien commun, et ce, avec une vraie vision.
Dans l’hommage vidéo que Lyon-Entreprises rend à François Turcas, Emmanuel Imberton, l’ancien président de la CCI de Lyon, un très proche de l’ancien président de la CPME, raconte cette anecdote.
Il met d’abord en exergue « cette immense capacité de Gérard Collomb à faire travailler des gens qui normalement ne se rencontrent pas »,.
Et de raconter sa grande surprise lorsqu’élu à la tête de la CCI de Lyon Métropole, il était allé se présenter à Gérard Collomb.
« Il m’a d’abord parlé de son mentor Raymond Barre. Et puis il m’a posé cette question : Est-ce que vous savez ce qui me distingue de mes amis socialistes ? Moi, contrairement à mes amis socialistes, j’ai appris une chose, c’est qu’avant de distribuer la richesse, il fallait la créer. Depuis, je suis l’ami des entreprises ! »
Une structure de combat : « Grand Lyon Esprit d’Entreprise »
Une structure de combat avait été mise en place, rassemblant tous les acteurs économiques au sein de laquelle François Turcas jouait un grand rôle de médiateur car tout autant œcuménique que Gérard Collomb : « Grand Lyon Esprit d’entreprise »
Il s’agissait d’une structure qui était unique en France et qui regroupait les patrons du Medef, de la CPME, les artisans, la CCI, mais également les universités, sans oublier personne.
La liste des apports de cette méthode de travail collectif est impressionnante : la création de la filière des sciences de la vie, le centre d’affaires de la Part-Dieu qu’il voyait couronné de tours, le quartier de la Confluence, l’accueil d’une centaine de nouvelles entreprises par an via l’Aderly (l’Agence pour le développement économique de la région lyonnaise), etc., etc.
Cette « méthode lyonnaise » méritait d’être rappelée à l’heure où les patrons lyonnais ne s’en cachent pas, craignant avec l’arrivée des Ecologistes à la tête des exécutifs de Lyon et de sa Métropole, le déclassement économique de Lyon…
Et pour cause : le jeu économique lyonnais ne se fait plus du tout de manière collective…
Photo (DR) : François Turcas et Gérard Collomb.