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L’ambition de David Kimelfeld : faire de Lyon « la » Métropole de « l’industrie du futur »

Chef d’entreprise lui-même, David Kimelfeld, le nouveau président de la Métropole lyonnaise qui a succédé à Gérard Collomb n’a pas tardé pour imposer son style et son ambition en matière économique.

La même semaine, il a donné son feu vert à trois « pôles entrepreneuriaux » qui verront le jour en 2019 à la Duchère, Neuville et Givors, avec pour objectif de développer un écosystème doté en son centre d’une pépinière d’entreprises ; puis il a lancé l’opération « French Fab ».

Il a repris à son compte le projet du gouvernement qui, en utilisant ce concept veut renouveler avec l’industrie, le succès incontestable reconnu par tous qu’a été la French Tech pour l’industrie du Web et de l’informatique.

L’ambition qui n’est pas mince, mais primordiale pour notre économie, est de relancer notre socle industriel, très érodé, qui a beaucoup souffert ces dernières dizaines d’années et qui ne représente plus de 12 % des emplois en France. On a fini par se rendre compte qu’une France « fabless », sans usine, était une hérésie, fragilisant toute notre économie.

Un campus industriel à Vénissieux

 Or, coup de chance, les planètes sont alignées. Tout concourt pour que la Métropole lyonnaise soit en pointe dans le cadre de ce nouveau label « French Fab ». Dans une Auvergne-Rhône-Alpes qui est la première région industrielle de France, l’agglomération lyonnaise a maintenu un socle d’entreprises qui représente 17 % des emplois (75 000) du secteur. Elle a heureusement su maintenir des savoir-faire et des compétences.

Le moment apparaît aussi bien choisi : pour la première fois depuis la crise de 2008, on voit en France pousser depuis quelques mois, plus d’usines qu’on en ferme. D’autre part, le gouvernement a prévu d’investir 10 milliards d’euros dans l’innovation. David Kimelfeld aimerait bien qu’une partie de cet investissement soit fléchée en direction de Lyon.

Comme pour Lyon French Tech avec la Halle Girard à la Confluence, la French Fab va avoir son lieu Totem : tout simplement l’immense usine Bosch de Vénissieux. En partenariat avec le grand industriel allemand, la Métropole est en train de transformer cette grande usine, en…campus industriel.

Il fallait une belle entreprise dans la vitrine après l’échec de la fabrication de panneaux solaires sur ce même site. Les lignes de fabrication sont en train d’être transformées par la start-up BoostHeat, une chaudière qui affiche un rendement deux fois plus important que la chaudière à condensation la plus performante actuellement sur le marché.

Trois cents salariés à terme

Ces chaudières révolutionnaires qui s’appuient sur sept familles de brevet et qui pourraient bien révolutionner le secteur ne seront pas fabriquées en Chine, mais à Lyon. En 2018, les lignes d’assemblage du compresseur et de la chaudière nouvelle génération commenceront à fonctionner : 37 personnes sont déjà sur place. A terme, près de 300 salariés devraient travailler pour cette start-up. Un symbole fort qui devrait marquer ce retour vers l’industrie.

 Au sein de cette usine Bosch transformée en « campus industriel », on trouvera, outre BoosHeat, une quinzaine de start-up ou PME industrielles qui bénéficieront chacune de 500 à 2 000 m2 de superficie ; ainsi qu’un « lieu-ressources ».

Celui-ci aura pour rôle d’accompagner la transformation industrielle de ces entreprises à travers des services et un accès à des « démonstrateurs », des pilotes leur permettant de tester leurs concepts, leurs briques technologiques.

 L’énergie, les fluides, la sécurité, etc., nécessaires au fonctionnement de toutes ces entreprises seront mutualisés.

Cette offre de services vers « l’industrie du futur » est actuellement en voie de constitution, quelques grands acteurs industriels de la Métropole ayant accepté de travailler ensemble : outre Bosch, on y trouvera notamment Volvo Trucks et la structure Waoup qui apportera l’ingénierie humaine.

Un showroom

 Pour que l’effet vitrine soit complète, un « showroom » devrait également voir le jour au sein de ce « Campus industriel ». Une véritable vitrine des nouvelles technologies développée par les industriels du territoire.

L’industrie du Futur, c’est l’industrie connectée au digital. Autre versant de ce programme French Fab, la troisième édition de « l’Entreprise du Futur », projet partenarial créé par Laurent Fiard, le patron de la société lyonnaise Visiativ qui se déroulera en janvier, devrait rassembler cette année à la Cité internationale le nombre record de 4 000 participants. La dernière brique de ce dispositif industriel qui vise à redonner à la Métropole en particulier, mais aussi à notre pays, un leadership industriel qu’il va certes être difficile de retrouver : mais le mariage avec les nouvelles technologies pourrait bien être en train de bouleverser favorablement la donne. A l’aube de cette année 2018, acceptons-en l’augure…

La vitrine de Lyon French Fab sera situé au sein de l’immense usine Bosch de Vénissieux.