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La fin du Macronisme économique

Business friendly et marqué par une politique de l’offre qui s’est révélée efficace, il semble bien que les élections du dimanche 30 juin, à l’issue du 1er tour des élections législatives marquent bien la fin du Macronisme. Et de son pendant économique.

La suite de l’Histoire pour le monde économique et les chefs d’entreprises est marquée d’un tombereau d’incertitudes. Et on le sait, le marché n’aime pas, mais pas du tout, l’incertitude…

Rien ne sera plus comme avant et les chefs d’entreprises vont devoir s’adapter, comme il l’ont toujours fait d’ailleurs, à la nouvelle donne.

Cette dissolution juste après les Européennes décidée dans un cercle très restreint de conseillers, sans en référer aux principaux caciques de sa majorité était assurément une profonde erreur de timing.

« Il a tué la majorité présidentielle » a ainsi constaté amèrement l’un des membres de la majorité, Edouard Philippe, illustrant une colère froide.

Avec 20 % des suffrages, arrivant en troisième position, le bloc de la Majorité qui regroupe Renaissance, Horizons et le Modem est en net recul par rapport à 2022 où le groupe majoritaire avait obtenu 25,75 % des suffrages.

Mais surtout avec la participation record des législatives dont il faut se féliciter d’un point de vue démocratique, la majorité est bien partie pour se retrouver dans la pire des configurations.

« Beaucoup de nos députés sont envoyés à l’abattoir », déclarait ainsi un ministre à la veille du 1er tour. Ce sera aussi le cas lors du second tour pour ceux qui se maintiendront…

Le jeu des désistements auxquels appellent les différents partis et coalitions ne devrait pas empêcher la majorité présidentielle d’être laminée au Parlement.

En attendant la nomination du prochain premier ministre qui pourrait, en fonction des résultats s’avérer rapide, l’exécutif pourrait a contrario presque trouver confortable la majorité relative dont il bénéficiait jusqu’à présent !

Car, hormis un nouveau coup de boutoir des votes du RN amenant le parti de Jordan Bardella à la majorité absolue-une hypothèse que ne privilégient pas les analystes politiques, mais qui reste sur le papier possible- ; ou, plus plausible : on s’acheminerait vers une chambre des députés encore plus ingouvernable que la précédente. Et c’est peu dire…

De là, deux hypothèses : la constitution d’un nouveau bloc majoritaire allant de LR, en passant par le PS et les Ecologistes et le parti présidentiel pour faire front au Rassemblement National. Au soir du 1er tour, certains des leaders des Verts ou du PS ne l’excluaient pas formellement, mais cela passerait par un programme de gouvernement qui devrait obligatoirement laisser de côté une grande partie de l’ADN économique du Macronisme

Ou deuxième solution, si la première ne fonctionne pas : la mise en place d’un gouvernement de techniciens comme ce fut le cas en Italie avec Mario Draghi au début des années 2020 avec la mise en place d’un gouvernement tacite d’union nationale, censé tenir le plus longtemps possible pour assurer avec sérieux les affaires courantes et maintenir le pays à flot.

Ce qui serait sans doute la moins pire des solutions, mais pas la plus facile à tenir..!

Photo-Edouard Philippe : « Il a tué la majorité présidentielle ».