La Métropole lyonnaise se dote d’un RER…vélo pour 100 millions d’euros, tandis que la circulation automobile se dégrade fortement
La Métropole lyonnaise va être maillée d’ici 2026 d’un réseau de treize“autoroutes pour vélos”. En attendant, la circulation automobile ne cesse de se détériorer à Lyon, avec des temps de parcours qui peuvent être multipliés par deux, comme le constate une étude de Tom Tom…
C’était dans le programme des écologistes avant qu’ils n’accèdent aux exécutifs de la ville de Lyon et de la Métropole. En bonne logique politique, il va être mis en place.
Il s’agit pour les deux exécutifs, de créer un réseau express vélo au sein de la Métropole lyonnaise, ou si l’on préfère, de développer de véritables autoroutes vélo destinées à se déplacer à deux roues sur l’ensemble du territoire.
Un gros projet puisqu’il représente un budget d’investissement de pas moins de 100 millions d’euros pour la Métropole de Lyon.
L’objectif affiché est de créer d’ici 2026 pas moins de 250 kilomètres de nouvelles voies cyclables (355 en 2030), constituées de treize lignes différentes pour mailler l’ensemble du territoire.
Il s’agit de relier en continuité, les communes de la périphérie lyonnaise à l’hyper-centre, tout comme d’ailleurs les communes de la première couronne.
“On a pris le meilleur de ce qui fait ailleurs”, explique l’exécutif métropolitain qui s’est notamment inspiré d’Amsterdam ou de Copenhague où la majorité des déplacements se font à vélo.
Une partie des lignes annoncées existaient déjà, mais elles seront aménagées de manière beaucoup plus importantes à l’instar de la piste cyclable qui longe les quais du Rhône qui sera ainsi élargie à 4 mètres sur 2,7 kilomètres. Une liaison qui est déjà la plus fréquentée de France avec un record de plus de 17 000 cyclistes en une journée…
Pour l’exécutif, il s’agit de répondre à la forte augmentation du trafic vélo qui croît de 14 % par an.
Bruno Bernard, président de la Métropole s’est d’ailleurs fixé un objectif ambitieux en la matière : “notre objectif est de multiplier par trois d’ici à 2026, le nombre de déplacements à vélo par rapport à 2020. “
Pendant ce temps, la circulation automobile empire dans la Métropole…
En espérant que parallèlement, via une bascule de l’automobile vers le vélo ou les transports en commun, les automobilistes de plus en plus bannis de la Ville, verront leurs conditions de circulation s’améliorer, ce qui n’est pas du tout sûr…
En effet, selon une récente étude de Tom-Tom, la circulation n’a jamais été aussi difficile à Lyon que depuis la rentrée, début septembre.
Le taux de congestion est bel et bien en très nette hausse par rapport à l’année 2019.
« Nous avions déjà constaté une reprise du trafic après le troisième déconfinement. Au mois de juin, le taux de congestion était déjà supérieur aux moyennes enregistrées deux ans plus tôt, à la même période ; mais depuis la rentrée (la semaine du 30 août), on observe une forte accentuation des embouteillages », relève Vincent Martinier, directeur marketing de TomTom, cité par 20 Minutes.
Un exemple : Le 6 septembre, le taux de congestion était de 52 % sur l’ensemble de la journée contre 37 % en 2019.
Le lendemain, les statistiques indiquaient une moyenne de 47 % contre 38 %, deux ans plus tôt.
Les chiffres sont même devenus vertigineux : 95 % de taux de congestion enregistrés le 6 septembre à 8 heures, puis 97 % à 9 heures, au lieu de 71 %.
Le lendemain, on relevait sur le même créneau horaire, 92 % de bouchons. Soit 27 % de plus qu’en 2019 !
« Désormais, les temps de parcours automobiles peuvent être multipliés par deux », analyse ainsi Tom Tom.
S’il ne faut pas bien sûr systématiquement opposer les deux, il y a d’ailleurs un rapport direct entre la construction de nouvelles pistes cyclables et les engorgements de la circulation automobile. Du fait des travaux, d’une part ; mais aussi de la suppression sur de nombreux axes d’une voie de circulation qui devient uniquement destinée aux vélos et aux transports en commun, ce qui accentue la thrombose automobile…