Le « made in France » entre en campagne électorale…
Même si Arnaud Montebourg, le chantre du « made in France » n’est plus au gouvernement, la tendance, elle subsiste toujours. Elle n’a même jamais été aussi forte.
On a pu le constater la semaine dernière à Reims en Champagne où les exposants des « Assises du produire en France » ont fait sauter les bouchons du divin nectar local, en constatant la forte affluence à cette manifestation : pas moins de 700 chefs d’entreprises se targuant de produire tricolore.
Des patrons bleu, blanc rouge,, mais aussi des hommes politiques, nombreux à vouloir se montrer lors de ces Assises parrainées bien évidemment par Arnaud Montebourg, associé à Yves Jego, député UDI, à huit mois de l’élection présidentielle.
En fait, le grand talent d’Arnaud Montebourg avait été de montrer du doigt et de mettre médiatiquement en scène, une tendance qui était alors ignorée de l’opinion.
Tous les acteurs du « made in France » le confirment : quand ils ont le choix, les Français plébiscitent les produits tricolores
Les Français sont de plus en plus enclins à acheter…Français.
En 2015, 70 % de nos compatriotes se disaient prêts à payer entre 5 et 10 % plus cher pour acquérir des produits fabriqués dans l’Hexagone, selon l’Ifop.
L’argument d’un produit fabriqué en France devient ainsi synonyme d’achat patriote, mais aussi de gage de qualité, mais encore de respect des normes sociales et environnementales.
On a pu le constater dans les travées de ces « Assises du produire en France. »
« Côté entreprises, il existe un vrai mouvement et notamment dans le secteur textile, le nombre de marques et de produits vendus s’est envolé », indiquait Charles Huet, porte-parole de la Fédération indépendante du « Made in France ».
Confirmation de Cyrielle François, porte-parole, elle, de « France Terre Textile », le label qui met en avant le savoir-faire textile et assure les consommateurs que les vêtements sont au moins à 75 % fabriqués en France.
« Entre 2011 et 2015, le nombre de produits que nous avons labellisé a été multiplié par quatre. Nous en dénombrons aujourd’hui…quinze millions ! », s’enflammait la représentante de ce label qui s’est implanté l’année dernière en Rhône-Alpes, avec autant de succès que dans le reste de l’Hexagone.
En 2015, pas un homme politique d’envergure n’avait réalisé le déplacement à ces Assises. De Cécile Duflot, à Marine le Pen, en passant par Alain Juppé, Jean-François Copé ou Nicolas Dupont-Aignant et même… Jean-Luc Mélenchon, il a fallu cette année presque les canaliser !
Pas beaucoup de mérite d’ailleurs. Ce phénomène n’a plus besoin d’un Montebourg pour se propager : il s’auto-entretient désormais, les résultats des entreprises qui jouent cette carte sont suffisamment éloquents. Et amplement suffisants pour mettre en branle la machine du produire français.
Tous ces hommes politiques présents à ces Assises ont néanmoins proposé leurs solutions, parfois fort divergentes, pour accentuer ce phénomène du produire tricolore. Laissant, il est vrai, face à cette débauche de propositions, les chefs d’entreprise présents, parfaitement circonspects…
Cette affluence de politiques a eu au moins un avantage, cité par « L’Usine Nouvelle » qui a donné la parole au patron du groupe Muller, qui fabrique 100 % de ses chauffages et ballons d’eau chaude sur ses six sites français. Celui-ci expliquait, philosophe : « Ce qui est important, c’est que le produire en France soit à l’agenda de cette campagne électorale »…
Voilà au moins ça de gagné…