Le modèle lyonnais développé par Gérard Collomb, à l’aune de la future orientation économique du pays ?
On comprend que Gérard Collomb ait été l’un des premiers à prendre la roue d’En Marche. On trouve en effet dans le programme économique d’Emmanuel Macron, beaucoup des thèmes qu’a théorisés Gérard Collomb en trois mandats marqués par un incontestable développement économique de la Métropole.
Le président de la Métropole lyonnaise qui a l’oreille du président d’En Marche table sur son expérience pour accompagner la politique économique d’Emmanuel Macron si celui-ci accède à l’Elysée dimanche prochain. Même s’il ne sera probablement pas premier ministre (c’est lui qui le dit), Gérard Collomb pourrait accéder à une responsabilité ministérielle, en cas de victoire, éventualité la plus probable, même si en matière électorale il n’existe aucune certitude…
Le premier des théorèmes économiques de Gérard Collomb est la primauté à l’industrie. Contrairement à ses prédécesseurs à la mairie de Lyon et à la présidence du Grand Lyon, Gérard Collomb a toujours été un thuriféraire de l’industrie. Et celle-ci lui a bien rendu car l’une des clés de la réussite économique de la Métropole lyonnaise tient au maintien d’une industrie importante et dynamique.
L’industrie, la clef
L’une des principales explications du malaise actuel qui se traduit par un vote à 40 % en faveur des extrêmes de gauche comme de droite, tient à l’effondrement de l’industrie en France. Elle a perdu près du quart de sa substance dans l’Hexagone, perdant 750 000 emplois, alors qu’elle a réussi (presque) à se maintenir en l’état en Allemagne. Résultat : la France reste baignée dans un insoutenable chômage de masse, alors que l’Allemagne se rapproche du plein emploi.
Les premières mesures économiques qui devraient être prises en cas du victoire du président d’En Marche devraient donc être constituées par une vraie réhabilitation de l’industrie, en mettant en place les conditions pour ce faire. Sans industrie pas de services solides.
Et des exportations en berne, comme on le constate actuellement. Si la croissance reste molle dans notre pays c’est que l’international n’embraye pas malgré les aides, les facilités de toutes sortes. Or, il faut savoir que c’est l’industrie qui représente le plus gros de l’export. Au cours du dernier trimestre 2017, lesdites exportations ont reculé au niveau national de 0,7 %. Désespérant.
Développer le « travailler ensemble »
Le deuxième axe de la politique économique de Gérard Collomb est le « travailler ensemble ». Débordant les frontières idéologiques, lui, membre du Parti Socialiste, a dès le début de ses mandats tendu la main à la CPME et au Medef, à toutes les forces vives, ce qui a donné des machines de guerre du développement comme « Lyon Ville de l’entrepreneuriat » au sein de laquelle tous les acteurs de la création d’emploi œuvrent ensemble, gage d’efficacité.
Cette volonté de rassemblement ni droite/ni gauche se retrouve parfaitement au cœur du programme et même de l’ADN du Mouvement d’Emmanuel Macron. Faire sauter les clivages idéologiques pour pragmatiquement faire avancer les réformes et de facto le pays, tel est l’objectif. Mais il est vrai que ce qui apparaît relativement simple au niveau d’une Métropole comme celle de Lyon, s’avère beaucoup plus compliqué au niveau national où les jeux politiques sont beaucoup plus complexes et pavés de chausses-trappes.
On sait que la maxime préférée de Gérard Collomb est d’assurer qu’avant de les redistribuer, il faut d’abord créer des richesses. Il a su s’y employer. Le résultat politique s’est d’ailleurs traduit dans les urnes le 26 avril dernier avec une Marine Le Pen n’arrivant qu’en cinquième position à Lyon (avec 8,86 %). CQFD.
Bon pour Lyon ?
C’est donc fort de cette expérience de terrain que Gérard Collomb pourrait intégrer l’équipe gouvernementale. Ce qui devrait par ricochet pourrait être bon pour Lyon et permettre peut-être au passage faire accélérer un certain nombre de dossiers, tels que l’Anneau des Sciences, cet indispensable contournement de Lyon par l’Ouest, toujours dans les limbes, étape nécessaire à la déclassification autoroutière de l’A6 et l’A7 dans sa traversée de Lyon, voire celui du Musée des Tissus, ou encore faciliter le projet Part-Dieu.
On sait qu’aux élections municipales, les chefs d’entreprise de la Métropole, plutôt électeurs de droite, d’ordinaire, votent en nombre en faveur de Gérard Collomb et d’une politique pro-business qui a fait ses preuves. L’effet Collomb devrait donc se traduire une nouvelle fois dimanche dans les urnes, dans une ville qui a déjà donné au premier tour un peu plus de 30 % des suffrages à Emmanuel Macron.
Cela sera-t-il suffisant pour impulser une dynamique au Mouvement « En Marche » qui le placerait en bonne position pour enclencher les élections législatives favorables, clés de succès et d’une vraie possibilité de réformes économiques ? Pour le savoir, rendez-vous dimanche soir, 20 heures…