Le rachat en cours de l’Olympique Lyonnais par l’Américain John Textor : et maintenant ?
Le président de l’OL, Jean-Michel Aulas aurait-il un tropisme américain prononcé ? Il a vendu en 2016 Cegid, la société informatique lyonnaise qui a fait sa fortune à un fonds d’investissement américain, Silver Lake, qui, il est vrai était accompagné du britannique Altaone.
Cette fois, il s’apprête à donner la totalité des clefs du club à un investisseur américain : John Textor, s’offrant par là même une belle porte de sortie puisque, à côté de celles des deux actionnaires qui avaient décidé de vendre, Pathé et IDG Capital, le patron de l’OL céde au passage celles de sa propre holding familiale, Holnest. L’Américain qui sera bientôt seul maître à bord s’est engagé à conserver Jean-Michel Aulas pendant trois ans à la direction du Club. Avec quelle ambition ? Et n’y a t-il pas un risque de voir la responsabilité du club quitter les rives du Rhône et de la Saône ?
Deux raisons ont manifestement amené Jean-Michel Aulas à faire confiance à John Textor au point de lui remettre les clefs du Club qu’il a fait croître et prospérer depuis tant d’années.
Sportif et techno à la fois
Outre sa grande surface financière, avec une fortune estimée à plus de 3 milliards d’euros, l’Américain est un bon connaisseur du foot business.
En fait, son parcours professionnel qui a débuté avec le sport, l’a esnuite mené vers la technologie qui a fait fortune, avant de revenir au sport et donc au foot.
John Textor a tout d’abord fait partie de la “Sims Skateboards team”, une vraie référence de la discipline à l’époque, dans laquelle il a performé au cours des années 70. Il était connu comme l’un des seuls skateurs à avoir battu le multiple champion du monde Rodney Mullen en compétition de freestyle !
Un sport toutefois dangereux, puisqu’il a subi une chute qui lui a provoqué une sévère blessure à la tête au début des années 80.
C’est alors que l’Américain se lance alors dans la Tech. Un pari réussi, puisque ce désormais richissime homme d’affaires, dont la fortune est estimée à 3 milliards d’euros, était vu en 2016 par Forbes comme le “gourou de la réalité virtuelle à Hollywood » à travers différentes sociétés.
De fil en aiguille, il se dirige ensuite vers le football, s’intéressant pour commencer au fameux club britannique de Crystal Palace, dont il rachète 18 % des actions. Sur sa lancée, l’investisseur acquiert par la suite le club brésilien de Botafogo (90 % des parts), avant de venir en Europe pour s’emparer du RWD Molenbeek dans la banlieue de Bruxelles (80 %), avec l’objectif de retrouver la 1ère division belge.
Il en connaît déjà un bon rayon question football. Cela compte pour l’avenir. Ce n’est pas un monde qu’il découvre.
“Comme un bâtisseur”
Que compte-t-il faire de l’OL ? Pour mettre en œuvre ce que tout président de club de Ligue 1 rêve de faire : gagner la Ligue des Champions.
John Textor explique ainsi qu’il entend aller très loin. « On veut gagner des championnats, Jean-Michel veut revenir sur le devant de la scène européenne, moi je veux gagner la Ligue des champions. J’espère qu’on va pouvoir rêver de ça !», a-t-il d’abord lancé lors de sa conférence de presse présentation, au cours de laquelle il a précisé toutes ses ambitions avec le club des Gones.
« Je suis un grand amoureux du football. Je ne me considère pas comme un investisseur mais comme un bâtisseur », a t il lancé lors de la conférence de presse de présentation de son projet au Groupama Stadium de Décines.
L’OL tête de réseau ?
Pour lui, l’OL a pour vocation de devenir “le grand frère” des autres club qu’il détient. Bref, une forme de tête de réseau.
Pour bien montrer sa volonté de bâtisseur, non seulement l’Américain rachète toutes les actions cotées pour devenir le seul maître à bord, même si deux autres milliardaires américains l’accompagnent dans sa conquête du vaisseau OL. Mais il injecte aussi 86 millions d’argent frais sous forme d’augmentation de capital qui pourrait bien servir à acheter des joueurs lors du prochain mercato destiné à faire en sorte que la saison 2022/2023 soit plus flamboyante que la triste saison 2021/2022
Enfin, John Textor va prendre les manettes du Club après que dans une certaine mesure Jean-Michel Aulas a terminé l’œuvre de sa vie avec non seulement un OL propriétaire de son propre stade, mais aussi, puis de toute la zone de loisirs OL Land.
L’OL n’est pas qu’un seul club de football c’est toute une société de sport entertainment à l’Américaine. Comme le prouve la valeur de l’entreprise lorsque John Textor sera à la tête de l’OL : 884 millions d’euros…
Le futur nouveau boss de l’OL a donc en apparence toutes les cartes en main pour relancer le Club en perte de vitesse ces dernières années.
Reste que s’il échoue, la solution ne se situera plus entre Rhône et Saône, mais aux Etat-Unis où va partir la gouvernance du Club…
Photo OL