Le salon automobile de Genève ferme définitivement ses portes : un atout ou une préfiguration de ce qui attend celui de Lyon ?
Créé en 1905, il avait plus d’un siècle d’existence. Or, coup de tonnerre la semaine dernière dans le monde des salons des quatre roues européens : l’on apprend que le Salon automobile de Genève, qui a longtemps compté parmi les grands rendez-vous annuels du secteur en Europe, avait définitivement baissé le rideau.
Le conseil d’administration de la Fondation du Salon dit en effet constater que « les conditions de marché en Europe ne sont pas réunies pour la réussite des prochaines éditions » et qu’il « va en conséquence demander formellement à l’autorité de surveillance des fondations l’autorisation de se dissoudre » ! Sans retour. Une sortie de route définitive, donc pour ce salon situé à une heure et demi seulement de voiture de Lyon et que de nombreux Lyonnais avaient pris l’habitude d’arpenter.
Cette décision n’est pas sans faire écho à la destinée du salon automobile de Lyon organisé en alternance avec le Mondial de Paris par le groupe événementiel, Gl events qui avait bien failli, lui aussi, disparaître avant de changer, avec succès, sa formule du tout au tout.
Retour aux fondamentaux
C’est ce que rappelle sa directrice, Anne-Marie Baezner pour qui, « la disparition du salon de Genève est une triste nouvelle »
Elle explique: « Il est sûr qu’il y a eu en Europe un grand Big Bang des salons de l’automobile ! Si le salon de l’auto de Lyon existe toujours, c’est qu’en 2015, après avoir annulé l’édition 2013, nous avons remis tout à plat. Nous sommes partis d’une page blanche et tenté de retrouver les fondamentaux. Désormais, nous avons coutume de dire que le salon de Lyon est frugal pour les exposants , mais riche pour ses visiteurs ! »
Pour expliquer sa disparition, le conseil d’administration du salon genevois met en avant, « le faible intérêt des constructeurs pour le Salon de Genève dans un contexte sectoriel difficile, la compétition des salons de Paris et Munich, qui ont la faveur des groupes endogènes : les investissements nécessaires pour maintenir un salon sonnent le glas d’une prochaine édition ».
La dernière édition du salon de l’automobile de Genève en 2024 a ainsi réuni « seulement » 37 exposants et accueilli « seulement » 168 000 visiteurs, loin derrière les chiffres d’avant la pandémie (602 000 visiteurs en 2019). A son pic, en 2005, il accueillait jusqu’à 747 700 visiteurs !
Or le dernier salon de l’automobile de Lyon qui rappelons-le est biennal en alternance avec Mondial de Paris, n’a accueilli en 2023 « que » 73 000 visiteurs.
Est-ce rédhibitoire ?
Absolument pas pour sa directrice, Anne-Marie Baezner, « suite à sa nouvelle configuration. »
Un salon vendeur
Elle précise : « chaque salon a sa personnalité : nous sommes toujours persuadés que les Français ont toujours la passion de l’automobile. Nous avons voulu faire du salon de Lyon, un lieu authentique où règnent toujours la passion et l’émotion. »
Et enfin, grosse différence avec le salon de l’auto de Genève qui était surtout une vitrine : le salon de l’auto de Lyon est d’abord un salon vendeur où le public peut essayer, puis acheter sa voiture.
« Nous avons coutume de dire que le salon de l’auto de Lyon c’est trois/quarts de ventes pour un quart d’images », lance sa directrice.
En conclusion donc, si le salon de Genève vient de connaître une sortie de route définitive, celui de Lyon tient toujours la route : il aura bien lieu fin septembre 2025…
Photo DR : salon de l’automobile de Lyon