Les femmes sont l’avenir de l’industrie et du…Bâtiment
Mardi 8 mars, Journée de la femme. L’occasion pour l’Insee Rhône-Alpes de triturer tout un flot de statistiques pour savoir si enfin la parité homme femme tend véritablement à s’équilibrer.
La réponse est…oui ou du moins, : on en prend le chemin. Mais pas obligatoirement là où on pouvait s’y attendre.
Quatre points de plus au bac
D’abord et ce n’est pas une surprise, en matière de performances scolaires, les filles sont meilleures que les garçons, avec un taux de réussite au bac, par exemple de quatre points supérieur à celui des garçons.
Cela se retrouve encore plus dans les établissements où il est nécessaire de passer un concours.
Un exemple : les filles sont désormais majoritaires dans les écoles de commerce et de gestion, très masculines dans le passé. Evolution majeure : on vient de passer le cap des 51 % de filles dans cette filière, contre 46 % en 2000.
Mieux encore : 170 000 des 305 000 étudiants recensés dans les établissements supérieurs d’Auvergne-Rhône-Alpes, soit 56 %, sont des filles (contre 54 % en 2000).
Sans surprise, elles sont très largement majoritaires dans les formations para-médicales et sociales (à hauteur de 86 %), ainsi que dans les Lettres et les Sciences humaines (72 %).
On sait d’autres part que les filières scientifiques ont tendance à être boudées par les garçons. Heureusement, les filles viennent à la rescousse.
Si les femmes sont toujours minoritaires dans les IUT (Instituts Universitaires de Technologie : 37 %), les formations scientifiques et les écoles d’ingénieurs (29 %), leur nombre a augmenté de manière importante au cours des douze dernières années. Il a même précisément augmenté de 45 %. La parité est donc en point de mire au cours des douze prochaines années.
Conséquence de leurs choix d’orientation et de leurs meilleurs résultats scolaires, les jeunes femmes sont à l’arrivée nettement plus diplômées que les jeunes hommes.
Diplômées à hauteur de 26 % d’une classe d’âge
Dans la tranche d’âge 25/34 ans, 26 % des femmes sont titulaires d’au moins un diplôme du 2ème cycle contre …21 % des hommes.
Evolution naturelle, logique, ensuite lorsqu’il s’agit d’entrer sur le marché du travail, la présence des femmes se renforce progressivement.
Ainsi sur 100 femmes entre 25 et 54 ans, 88 sont actuellement en activité, contre 75 seulement, en 1990.
Une augmentation de 120 % des cadres et des professions intellectuelles
Malgré le célèbre « plafond » de verre qui veut que plus on grimpe dans la hiérarchie, moins on trouve de femmes, la population de cadres et de professions intellectuelles a augmenté de 120 % pour les femmes et de seulement 42 % pour les hommes, ce qui illustre un sérieux rattrapage. Et ce, entre 1990 et 2011.
Mieux encore : 40 % des cadres étaient des femmes en 2011, contre 30 % en 1990. Là encore, si le rythme de ce rattrapage perdure, l’égalité est en ligne de mire. D’ici dix ans, quinze ans ?
Un des exemples les plus spectaculaires de ce rattrapage égalitaire au sein des métiers se constate dans le secteur du Bâtiment, pendant longtemps une branche très masculine, voire machiste.
On voit de plus en plus de femmes sur les chantiers. Leur nombre a augmenté de 44 %. Elles représentent désormais 11 emplois sur 100 contre 8 en 1999. Dans ce secteur, désormais, 22 % des cadres sont des femmes, contre 11 % en 1999.
Un phénomène identique se constate dans l’industrie, secteur d’emploi sous tension, on le sait.
Désormais, 21 % des ingénieurs sont des femmes, elles n’étaient que 9 % en 1999.
Il est temps de comprendre que prendre le chemin de la parité doit être une nécessité pour les entreprises.
Rappelons la prophétie de Joël de Rosnay : en 2030 les entreprises qui n’auront pas 50 % de femmes dans leur comité exécutif vont disparaître. Mais cela concerne, en cascade, tous les niveaux hiérarchiques…