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Lyon drague les touristes australiens

Qui l’aurait dit il y a quelques années ? Depuis 2013, les touristes australiens sont entrés dans le top 5 des visiteurs étrangers visitant Lyon. En juillet 2015, ils représentaient déjà près de 5 % des touristes et chaque année le chiffre enfle.

Le phénomène n’est pas propre à Lyon puisque lors de cette même année 2015, le nombre de touristes des antipodes, australiens et néo-zélandais bondissait de 14 % dans l’Hexagone.

 Un phénomène accentué à Lyon, depuis le lancement de la ligne Lyon-Dubaï d’Emirates qui sert presque de pont aérien entre la capitale des Gaules et l’Australie, via Dubaï.

 Il faut savoir qu’à partir de Dubaï, on peut se rendre dans les dix plus grandes villes australiennes, grâce à un accord existant entre la compagnie émirati et la compagnie aérienne australienne, Quantas. Et une fois à Dubaï, il ne reste plus que six heures et demi de vol pour se rendre à Saint-Exupéry.

 Les touristes australiens sont accueillis à bras ouverts par l’Office du tourisme, sachant qu’il s’agit de touristes à haute contribution.

 L’Australie qui, contrairement à l’Europe n’a pas connu de récession due à la crise de 2008 est un océan de prospérité. Le taux de croissance moyen est de 2,5 %, le PIB par habitant oscille autour de 62 000 dollars américains…

 Les Australiens ont aussi la caractéristique d’apprécier l’œnologie et les sites culturels, tout ce dont regorge Lyon et la région Rhône-Alpes.

 Tisser de nouveaux lien entre Lyon et Sydney

 Tout ceci explique qu’une importante délégation lyonnaise a fait le déplacement en Australie à la mi-septembre pour mener une mission de prospection et de promotion..

L’objectif : tisser de nouveaux liens entre Lyon et Sydney.

Des rencontres ont été organisées entre l’Aderly (Association pour le développement économique de la région de Lyon), des investisseurs et des responsables d’entreprises exportatrices, pour leur présenter les avantages d’une implantation dans la métropole lyonnaise.

 Des échanges avec les clusters australiens ont également permis des partages d’expérience.

 Le volet tourisme de cette opération de charme, le plus important, s’est traduit par des workshops permettant d’aller à la rencontre des agents de voyages. Des séminaires et des rendez-vous individuels ont en outre été organisés avec les vingt plus importants tours-opérateurs des régions de Sydney et de Melbourne, en partenariat avec la compagnie aérienne Emirates.

Un dîner à Sydney réalisé par Guy Lassausaie

Point d’orgue de l’opération : un dîner réalisé par le chef étoilé Guy Lassausaie en présence de Christophe Lecourtier, l’ambassadeur de France en Australie, en présence de 120 journalistes, tour-opérateurs, investisseurs et leaders d’opinion. Cette soirée a constitué l’occasion de valoriser la gastronomie lyonnaise et de mettre en lumière le projet de la future Cité de la Gastronomie de l’Hôtel-Dieu qui a vivement intéressé l’auditoire.

 C’est le bon moment pour attirer les touristes australiens : la parité favorable du dollar australien et le coût faible et stable des transports aériens, grâce à Emirates qui d’ailleurs actuellement a engagé une promo sur ses vols en direction de l’Australie au départ de Lyon-Saint Exupéry, encouragent les Australiens à se rendre à l’étranger.

L’Australie compte 23 millions d’habitants : ils étaient l’année dernière 9 millions à séjourner à l’étranger, avec une prévision de croissance à 15 millions à l’horizon 2020 !

Des séjours d’une durée moyenne de 14 jours

Avec des séjours d’une durée moyenne de quatorze jours-il faut rentabiliser ses 24 heures de vol- l’Australien se place en tête en termes de dépenses à l’étranger per capita, devant même les les Etats-Unis et la Chine, réputés pourtant ne guère regarder à la dépense.

Si la France est en 2ème position des destinations de rêve pour les Australiens après l’Italie, Paris reste la capitale préférée. Reste désormais à leur faire préférer Lyon et la région Rhône-Alpes…

Reste que si les Australiens se rendent à Lyon, en plus grand nombre, il risque de se produire un goulot d’étranglement dans la mesure où Emirates est toujours restreint à cinq vols par semaine, la demande d’un vol quotidien étant toujours bloquée au niveau de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile).

Cette situation va-t-elle se débloquer avec la privatisation de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry  ?

Il est rageant de constater qu’un nouvel apport touristique d’importance est entravé par le malthusianisme aérien. Le Jacobinisme dont souffre encore notre pays, n’est pas mort, il bouge encore !