Nous voulons être aussi acteurs de la transformation numérique
Un rapport de 327 pages sur la transformation numérique de l’économie française a été remis début novembre au gouvernement.
Il détaille pas moins de cent-quatre-vingt propositions pour que la France se saisisse d’ici trois ans « des opportunités offertes ». Notre pays bénéficie actuellement d’une « fenêtre de tir » pour s’installer aux avant-postes numériques. Il convient de s’en saisir sans tarder.
54 % des emplois profondément transformés
Son rapporteur, Philippe Lemoine, Pdg du Groupe LaSer et président de la Fondation Internet Nouvelle Génération assure dans ce texte que « 54 % des emplois en Europe vont être profondément transformés par la numérisation de l’économie », citant des chiffres du centre de réflexion Bruegel.
Selon lui, une certitude qui réconforte : « la transformation numérique présente pour la France bien plus d’opportunités que de risques ».
Ce rapport liste pas moins de cinquante-trois mesures « à lancer à court terme« .
Parmi les mesures qu’il préconise : l’amélioration de la formation au numérique dans les écoles, au travers d’une « diffusion massive des usages du numérique ».
En ce qui concerne les entreprises, le texte préconise de les contraindre à rendre publique « leur politique d’exploitation des données personnelles », de « mettre en place un cadre réglementaire et fiscal favorable aux fusions-acquisitions entre start-up ou encore de créer une agence de notation numérique pour évaluer la maturité numérique des entreprises ».
Le rapport est aussi favorable au développement de services publics 100 % numérique, au soutien à des fondations comme Wikipedia ou Mozilla, voire encore à l’organisation en France « de la première exposition numérique universelle ». Ce qui, entre nous, constitue une superbe idée.
Dans ce rapport, on peut aussi trouver une proposition sur le livre. Philippe Lemoine imagine une « librairie du futur » qui serait le point de rencontre des sept logisticiens qui relient les 450 éditeurs et 4 000 librairies dans le pays « afin de permettre une réapprovisionnement en 24 heures ». Une forme de réponse à Amazon. Cette librairie inclurait tous les acteurs du secteur et les transformerait aussi en « prescripteurs ».
D’un « Bison futé » numérique au e.tourisme
Philippe Lemoine détaille ensuite un panel de cent-dix-huit mesures à mettre en place dans le cadre « d’un plan triennal ».
Il propose notamment de développer de nouveaux modes d’identification des paiements (par exemple par empreintes digitales), de créer le « Bison futé » des transports publics en temps réel, et de « faire de l’e-tourisme un secteur stratégique » soutenu par « la BPI (la Banque publique d’investissement).
Dans le domaine de la santé, il encourage la création de parcours « 100 % numérique » pour les patients, une formation des professionnels de santé au numérique, et le remboursement des applications mobiles, du moins celles qui jouent un rôle en matière de prévention, à l’instar du diabète par exemple.
Pour lui, numérique et écologie vont de pair. Il estime que la transformation numérique doit permettre de mieux protéger l’environnement, avec, par exemple, le développement de compteurs intelligents, les fameux Linky testés à Lyon évoqués à de multiples reprises par lyon-entreprises et capables d’informer sur la consommation d’électricité en détails et en temps réel.
Reste que ce rapport très instructif qui a sûrement dû demander beaucoup de temps et d’énergie à Philippe Lemoine et son équipe avait été commandé en janvier par les ministres de l’époque : Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin.
Or, ils ont tous changé d’affectation ou quitté le gouvernement depuis ! Ce qui accentue le risque de voir ce rapport, comme la plupart de ses congénères finir au fond d’un tiroir…
Gardons l’espoir et souhaitons que nombre de propositions qu’il contient verront le jour, même si pour Philippe Lemoine, en la matière, la France n’est pas en retard.
Dans le futur projet de loi sur la transition numérique ?
Il est probable cependant que bon nombre des propositions émises se retrouveront dans le futur projet de loi sur la transition numérique promis l’année prochaine par Axelle Lemaire, la Secrétaire d’Etat chargée du Numérique.
Pour notre part, avec nos moyens qui ne sont assurément pas ceux d’un gouvernement, nous entendons bien, à travers cette nouvelle newsletter diffusée à 35 000 entreprises et à 55 000 adresses mail, concourir aussi par l’information, à la transformation numérique de la région Rhône-Alpes.
Comme on peut le constater dans cette première newsletter : le bouillonnement numérique est bel et bien là. Pour vous, nous en serons les témoins attentifs…