Nouvelle attaque sur le Tunnel Lyon-Turin, un député LFI du Rhône s’appuie sur le “non respect des droits de l’eau” pour tenter de couler le Tunnel
La logique d’Europe Ecologie Les Verts et de leurs alliés de la Nupes est parfois déroutante et désarçonnante.
Les dirigeants des Verts ne cessent d’affirmer que la voie d’eau et le rail constituent les meilleures solutions d’avenir pour lutter contre le changement climatique.
Et lorsque des projets sont proposés allant dans ce sens, ils les torpillent.
Ce fut le cas il y a longtemps sur le projet très pertinent de canal Rhin-Rhône qui devait relier par la voie d’eau le Sud au Nord de l’Europe, permettant le passage de péniches à grand gabarit.
Il a été torpillé en 1997 par une ministre écologiste, Dominique Voynet.
Si le projet piloté alors par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) avait vu le jour, il aurait fait de Lyon et de la Vallée du Rhône, un véritable hub européen de péniches à grand gabarit, évitant des dizaines de milliers de poids-lourds sur les routes et autoroutes…
Depuis que le projet a été lancé, les Verts mènent la même démarche de dénigrement et de torpillage du projet de Tunnel ferroviaire Lyon-Turin. Un projet puissamment soutenu par l’Union Européenne dans lequel ont déjà été investis plusieurs milliards d’euros.
Dans le cadre de la Nupes, les Verts sont désormais rejoints par LFI dans ce combat anti-tunnel.
Rappelons que ce projet de Tunnel ferroviaire Lyon-Turin doit cette fois faire de Lyon un hub ferroviaire à l’échelle de l’Europe sur une ligne beaucoup plus longue que la seule liaison Lyon-Turin, reliant par des rames à grande vitesse l’Ouest à l’Est de l’Europe.
Le dernier prétexte pris pour arrêter le chantier est l’œuvre du député LFI du Rhône Gabriel Amard qui a déposé lundi 5 septembre une demande de commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée nationale contre le LGV.
Un sujet fort sensible : l’eau…
Il s’appuie cette fois sur un sujet fort sensible depuis cet été. Le député LFI veut en effet « faire la lumière sur le non-respect des droits de l’eau ».
Selon un rapport de la Commission Européenne de 2006, ce chantier devrait drainer entre 60 et 125 millions de mètre cube par an. Cela pourrait avoir des effets « sur d’autres éléments du cycle dans les bassins versants concernés » d’après ledit rapport.
Ainsi Gabriel Amard était dimanche 4 septembre à une manifestation organisée à Villarodin-Bourget en Savoie.
Pour Daniel Ibanez, membre du collectif Amis de la Terre, lui aussi sur place : « ce site creuserait directement sous 19 prises d’eau potable. Cependant, il existe des arrêtés préfectoraux qui interdisent strictement toute excavation sur le captage. »
Le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle y a rajouté une couche, considérant le projet, comme « inutile, climaticide et au coût exorbitant ».
Le chantier avance, malgré tout…
S’il avance trop doucement, ce chantier est tout de même bien sur les rails, malgré ces oppositions.
Déjà plus de 21 km de tunnels ont été creusés sur un total de 120 km.
Il reste 101 km à creuser en France sur le tracé du tunnel de base bi-tubes et les descenderies.
Du côté du Gouvernement français, en revanche, les décisions tardent à être prises en ce qui concerne les voies d’accès au tunnel de base. Promis pour le 31 mars dernier, le choix du Gouvernement n’a toujours pas été présenté et les travaux n’ont donc pas démarré ! Il faut qu’il se décide d’ici la fin de l’année.
Si les différentes tentatives pour stopper le Tunnel n’aboutissent pas, ce que l’on espère, le LGV Lyon-Turin pourrait voir le jour en 2030.
L’un des objectifs avec ce très long Tunnel est de mettre en place un système d’autoroute ferroviaire à grand gabarit (AFA), sur près de 300 km, permettant de transférer tous les types de camions (jusqu’à 4,20 m de hauteur) sur des trains. Il s’agirait de développer un service avec 50 allers et retours quotidiens pour une capacité de plus de 700 000 camions/an lors de la mise en service complète de du LGV.
En espérant qu’il ne subira pas le même sort que feu le Canal Rhin-Rhône !