Patron de France 2030, le Lyonnais Bruno Bonnell, fier de son bilan, explique que c’est grâce aux 54 md€ de ce plan que la France évite la récession…
Contrairement à son habitude, le Lyonnais Bruno Bonnell s’était fait plutôt discret sur la scène médiatique ces derniers mois. Il vient de resurgir à travers un interview dans Les Echos (*) où il tire le bilan de la structure qu’il préside, France 2030, le bras armé à la réindustrialisaiton et de l’innovation car les deux vont ensemble, du gouvernement
L’ancien patron d’Infogrames et de rappelle que France 2030, c’est du lourd, question budget : 54 milliards d’euros.
Et précise au passage que cette structure finance aussi un énorme plan de formation, avec un budget de 2,7 milliards d’euros. « Le but est d’atteindre le million de personnes formées aux métiers d’avenir à l’horizon 2030 sur les secteurs choisis », précise le patron lyonnais.
Pour lui, ce plan qui a déjà engagé la moitié de son enveloppe, soit entre 24 et 27 milliards à la fin 2023, « avance vite », explique-t-il aux Echos.
Il se refuse à pleurer sur le passé en maniant le paradoxe : « grâce à notre désindustrialisation, nous avons d’ailleurs beaucoup de friches industrielles prêtes à accueillir les nouvelles industries, comme le montre l’installation dans le Nord de plusieurs giga-usines. »
Trois cents nouvelles usines
Pour lui, le bilan est positif : « depuis 2017, 300 nouvelles usines ont été créées en France (en solde net), dont 200 se sont ouvertes entre 2021 et 2022 !
Il voit d’ailleurs dans ces créations l’explication du maintien de l’emploi et de la croissance en France qui dans la conjoncture actuelle faite d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat intrigue les économiste : « Voilà qui explique en partie pourquoi la récession sans cesse annoncée en France reste pour l’instant aux frontières. Le pays est engagé dans une transformation qui s’accélère. »
« On peut industrialiser avec les contraintes actuelles »
Il souhaite un renouvellement des méthodes plus axées vers le respect de l’environnement : « on peut industrialiser dans le cadre de ces contraintes. C’est une question de méthode. Oui à la réindustrialisation, mais il n’est pas non plus question de couvrir le territoire n’importe comment d’usines géantes, comme on a fait n’importe quoi avec les zones commerciales par le passé.
J’estime à moins de 15 % les projets d’installations qui ont avorté pour des raisons énergétiques. »
Bref, Bruno Bonnell se décerne dans cet interview aux Echos un satisfecit : « Avec France 2030, j’ai déjà plusieurs motifs de satisfaction, au premier rang desquels l’afflux de réponses aux appels à projet en matière de formation et de compétences, le doublement de la capacité de production de puces électroniques en France avec l’investissement de ST Micro à Grenoble, ou la croissance du réseau des bioclusters en santé avancée. »
Deux gros investissements qui au passage bénéficient comme l’a déjà souligné Lyon-Entreprises à la région Auvergne-Rhône-Alpes.
(*) Edition du 14 juin 2023.