Signal d’une rentrée qui s’annonce difficile ? L‘inquiétante montée des défaillances d’entreprises
On est désormais au-delà des chiffres pré-Covid, en 2019. Les défaillances d’entreprises sont en hausse de 35 % dans l’Hexagone par rapport au 2ème trimestre 2022. Les défauts de PME et ETI sont au plus haut depuis plus de 10 ans : 55 700 emplois sont menacés, un seuil jamais observé depuis 2014. Restauration, petit commerce, transport routier sont les plus fragilisés. Quant à la construction, elle « résiste » encore
Le groupe Altares, expert de l’information sur les entreprises vient de dévoiler les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 2e trimestre 2023.
La situation est mauvaise. Avec 13 266 procédures ouvertes entre le 1er avril et le 30 juin 2023, le nombre de défaillances augmente de 35 % par rapport au 2e trimestre 2022 et dépasse désormais très nettement les niveaux d’avant crise. Et dans cette ensemble où les défaillances touchent de manière différentes les régions, Auvergne-Rhône-Alpes figure, avec un peu plus de 1 500 défaillances, parmi les plus touchées avec un hausse atteignant les 40,4 %, alors par exemple que les Hauts de France ne grimpent « que » de 20,8 %.
Si le bâtiment se maintient encore sous les seuils d’avant Covid, d’autres activités sont à l’inverse très durement itocuhées, en particulier celles ayant un lien direct avec les consommateurs : habillement, soins, coiffure, etc.
En tête des secteurs les plus touchés, sans trop de surprises : la restauration (+ 53 %) ; suivie de l’hébergement (+ 35 %) et du commerce (+ 35 %également, avec un bond de l’habillement de …+ 72 % !).
Thierry Millon, directeur des études Altares, tire la sonnette d’alarme : « Au terme de ce 2e trimestre 2023, le référentiel d’avant Covid vole en éclat. Le cap des 13 000 défaillances est nettement franchi et nous ramène à des seuils similaires à 2016, période marquée par les crises financières et européennes. »
Et de constater aussi que « plus de neuf procédures sur dix concernent des TPE, dont les ¾ sont immédiatement liquidées.
Plus de 1 100 PME et ETI ont aussi fait défaut, du jamais vu depuis plus de 10 ans.
Des chiffres qui ont fait aussiréagir Marc Sanchez, le secrétaire national du SDI (Syndicat des Indépendants) pour qui « il n’est plus possible de fermer les oreilles aux constats que nous faisons remonter du terrain. Avec une augmentation de + 35 %, la France signe son plus lourd bilan depuis 2016. Et ces chiffres terribles ne tiennent pas compte des arrêts volontaires d’activité où les dirigeants préfèrent mettre la clef sous la porte après souvent plus de dix ans d’activité que s’engager dans une procédure de faillite. Des milliers d’entrepreneurs sont confrontés à des situations inextricables, à la pauvreté et leurs salariés au chômage. »
En tout cas, tous les signaux sont a minima à l’orange :, le nombre de procédures de sauvegarde (431) est quasiment à son plus haut niveau historique.
Les liquidations judiciaires accusent elles aussi une forte accélération. Près de 9 400 liquidations ont été prononcées, un nombre proche de celui du 2ème trimestre 2016 (9 700).
Faut-il craindre une rentrée difficile dont ces chiffres seraient les annonciateurs ? La situation juste post Covid qui baignait encore dans le « quoiqu’il en coûte » semble bien révolue. Retour douloureux sur terre…