Un redécoupage envisagé. Ce serait d’une grande stupidité de séparer à nouveau Rhône-Alpes de l’Auvergne…
On le sait, l’agrandissement des régions françaises, en 2015, lors du quinquennat de François Hollande avait été critiqué, mais mené à bien.
Certaines régions à forte identité, comme l’Alsace ont ainsi été englobées dans un sur-dimensionné Grand-Est qui n’a pas de sens. Il est donc normal que les Alsaciens veuillent à nouveau constituer une région autonome.
Et ce, alors que par exemple la Bretagne, également à forte identité n’avait pas été concernée par la réforme.
Le rattachement de l’Auvergne à la région Rhône-Alpes n’avait été été critiqué.
Petite région de quatre départements aux moyens faibles, l’Auvergne avait tout intérêt à se rattacher à la riche et industrielle Rhône-Alpes dont elle était complémentaire. Ses élus ont d’ailleurs dans l’ensemble parfaitement adhéré au projet.
Or qu’entend-t-on désormais du côté de l’Elysée et dans la majorité : que les grandes régions ainsi créées seraient trop grandes et qu’il faudrait opérer un… redécoupage !
C’est ainsi que le patron de Renaissance, Stéphane Séjourné a déclaré en janvier dernier dans le Figaro : “Pour développer la démocratie locale, disait-il , je suis favorable à la fin des grandes régions, pour revenir à un schéma plus simple et à taille humaine… »
Si cela peut avoir du sens ailleurs, en Auvergne-Rhône-Alpes défaire ce qui a été fait et plutôt bien fait, serait d’une grande stupidité et n’aurait aucun sens.
Et ce, d’autant que les objectifs fixés ont été atteints, dans certaines régions du moins.
C’est la patronne de la région Occitane, Carole Delga (PS) qui l’assure en affirmant que les frais de fonctionnement ont diminué, et que le taux de chômage a plus fortement diminué dans les grandes régions, issues de la fusion d’anciennes régions, comme l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, Grand-Est, ou encore Auvergne-Rhône-Alpes
L’exécutif de la région Auvergne-Rhône-Alpes que préside Laurent Waquiez ne dit pas autre chose.
Et ce, à travers un vœu voté au dernier jour de l’assemblée plénière de la Région le vendredi 10 mars pour dénoncer ce projet de redécoupage.
Que dit donc ce vœu ?
« Sept années après la naissance des nouvelles régions, l’idée d’un redécoupage semble à nouveau d’actualité pour la majorité présidentielle. Ce projet n’a pas de sens. Pour rappel, dans notre Région Auvergne-Rhône-Alpes, la fusion a permis de faire des économies : pas de hausse d’impôts, pas un euro de dette supplémentaire.
La fusion a également permis de lancer beaucoup de projets dans les domaines les plus divers, avec toujours à l’esprit la volonté d’accompagner les projets dans tous les territoires. La grande région Auvergne-Rhône-Alpes est parfaitement entrée dans le quotidien des habitants, personne ne demande à revenir en arrière ».
Bref, Pour Laurent Wauquiez, « ce que le gouvernement est en train de faire, c’est de la diversion et je trouve cela assez lamentable en termes de pilotage du pays ! »
Et d’ajouter : « Je pense que si l’on demandait à nos compatriotes la hiérarchie de leurs actuelles priorités, il n’y en aurait pas un pour classer en n° 1 le redécoupage des régions ! »
Au final et c’est suffisamment rare dans l’hémicycle régional pour être noté : ce vœu contre un éventuel redécoupage a été adopté par 130 voix pour et aucune voix contre !
Il faut espérer désormais que cet unanimisme régional constituera un barrage suffisant à toute tentative de séparation entre l’Auvergne et Rhône-Alpes…