Quand les commerçants de la Presqu’île lyonnaise se serrent les coudes
Les commerçants de la Presqu’île solidaires en période de confinement
Pendant le confinement dû à l’épidémie de Covid-19, Lyon Entreprises donne la parole aux entrepreneurs de la région. Ces derniers témoignent ainsi de leurs conditions de travail et de leur façon de s’organiser. Olivier Michel, président de Lyon City Tour et de My Presqu’île, nous parle de la solidarité qui s’est mise en marche entre les commerçants du centre-ville de Lyon.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Olivier Michel, président de Lyon City Tour, le bus à impériale et les trains touristiques qui font la visite de Lyon. Je suis aussi président de My Presqu’île qui est l’association de management de centre-ville de la Presqu’île de Lyon où on anime un réseau de 250 commerçants.
Quel a été l’impact du confinement pour les commerçants du centre-ville ?
On a des restaurateurs, des hôteliers et des magasins de vêtements qui ont dû fermer. Il reste quelques commerces de bouche ouverts afin que l’on puisse nécessairement aller chez eux pour s’alimenter.
Comment restez-vous en contact avec les commerçants ?
On est régulièrement avec eux. On a créé un fil WhatsApp avec tous les commerçants déjà à l’époque des Gilets Jaunes pour prévenir des manifestations. Le fil WhatsApp aujourd’hui sert à informer de tout ce qui est mis en oeuvre par l’Etat, la CCI, les chambres consulaires, la mairie et la Métropole pour aider les commerçants à faire front. Clairement, on est là pour être des partenaires de sortie de crise plutôt que de milieu de crise.
Quelles sont les préoccupations des commerçants ?
Sur le fil WhatsApp les commerçants sont plutôt à la recherche d’informations. On est là avec Clément Chevalier, notre directeur, pour essayer de récupérer un maximum d’informations sur les aides que peuvent obtenir les commerçants qui sont malheureusement fermés et qui doivent déclarer des gens au chômage partiel. On les oriente sur leurs experts comptables mais certains petits commerçants n’ont pas forcément toute la panoplie des aides. Donc on est là pour les accompagner, les mettre en lien, leur donner les bons numéros de téléphone et les bons sites web pour aller directement à l’information nécessaire à la survie de leur commerce.
Comprenez-vous les mesures mises en place par le gouvernement ?
En tant que commerçant accueillant du public et après avoir échangé avec d’autres je pense que c’est la meilleure décision. Pour la sauvegarde du pays comme du monde, car c’est une pandémie mondiale. Je pense que c’était la meilleure chose à faire. Après il va falloir comme le dit l’Etat aider les commerçants à empêcher des faillites. Les banques jouent le jeu. Ils répondent à toutes les interrogations des commerçants. On joue le jeu : les gros financent les petits. Il y a une vraie participation collective et je pense que c’est ça qui va nous permettre de nous en sortir.
Comment vous préparez-vous au jour de la reprise ?
La Métropole de Lyon a annoncé qu’elle ferait un vrai plan de lancement des réouvertures de la Presqu’île. Même de la ville et de la Métropole. Aujourd’hui on est plutôt en lien avec eux pour savoir comment on va organiser ça. Le tout est de savoir quand est-ce qu’on va pouvoir redémarrer. On est dans une incertitude globale donc tant qu’on n’aura pas d’informations on se prépare en amont les choses en interne. Mais on ne veut pas se précipiter car on ne sait pas quand on va pouvoir réouvrir.
Vous attendez-vous à des changements après cette crise ?
Il va y avoir des choses qui vont se passer. Je pense que le « consommer local » va vraiment avoir un sens fort demain sur notre territoire lyonnais et national. On se rend compte que le fait de produire à l’étranger crée des pénuries. Aujourd’hui c’est important que demain on participe à l’effort local et on travaille pleinement avec toutes les entreprises de proximité.
Qu’en est-il de la solidarité des commerçants de la Presqu’île durant cette période ?
C’est important de voir cette solidarité. On a un noyau de commerçants qui à leur propre mesure font des actions. On a une couturière qui fabrique des vêtements habituellement et qui aujourd’hui fabrique des masques. Nous avons des salons Dessange Coiffure qui ont récupéré tous les gants disponibles dans les salons de la Presqu’île et même de tout de Lyon pour les apporter aux hôpitaux. Il existe une vraie entraide qui se met en place et c’est important de le notifier. Ça montre qu’il y a une vraie façon d’être tous collaboratifs.