Comment SantéVet s’est préparé en amont au confinement
L’entreprise SantéVet s’est préparée au confinement
Pendant le confinement dû à l’épidémie de Covid-19, Lyon Entreprises donne la parole aux entrepreneurs de la région. Ces derniers témoignent ainsi de leurs conditions de travail et de leur façon de s’organiser. Jérôme Salord, fondateur de SantéVet, l’assurance pour chiens et chats, nous parle de sa préparation en amont et de l’impact du confinement sur son CA.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Jérôme Salord, fondateur et président de la société SantéVet. On est leaders en France de l’assurance santé pour les chiens et chats. On rembourse les frais vétérinaires pour nos clients. Nous avons 200 salariés à peu près. On est essentiellement à Lyon avec 160 salariés et 40 à Lille.
Comment SantéVet a été impacté par le confinement ?
On avait la chance de s’être préparés au télétravail en amont. Il n’était pas question de se développer à 100 % en télétravail, ce ne sera probablement jamais le cas non plus d’ailleurs. Il se trouve qu’en trois jours de temps on a su mettre au travail à la maison 183 personnes sur 200 avec ordinateurs, connexion internet fonctionnelle et des logiciels pour connecter le système informatique de l’entreprise aux salariés.
Aujourd’hui si vous appelez nos bureaux, cela va sonner chez un des commerciaux chez lui. On a dû faire très vite et notre équipe informatique a été absolument extraordinaire et a dû travailler pendant tout le weekend et le lundi et le mardi matin il n’y avait plus personne au bureau.
Êtes-vous apte à maintenir votre activité à 100 % ?
Tous les supports fonctionnent à 100 %. L’informatique, le marketing, la comptabilité, le sevice client, les commerciaux et l’indemnisation sont fonctionnels. Après je ne vais pas vous cacher qu’il y a un peu moins d’activité commerciale. A terme il y aura un peu moins d’activité indemnisation car les gens vont moins chez le vétérinaire. Les recommandations sont de n’effectuer que des sorties d’urgence.
Donc à partir de là on va cesser les vaccinations pour le moment, on va les reporter. On ne va plus chez son vétérinaire pour des choses mineures. Effectivement on commence à ressentir la diminution du nombre de remboursements. Mais l’entreprise est fonctionnelle dans tous les cas.
Avez-vous pu chiffrer l’impact du confinement chez SantéVet ?
On l’a chiffré d’une manière assez précise en partant de l’hypothèse que nous allions faire 50 % de nouvelles affaires en moins au mois d’avril. Ca correspond à la tendance actuelle. Aujourd’hui au mois de mars on a fait presque 70 % d’objectifs. Pour une grande partie du mois de mars c’était normal il faut l’avouer.
On estime vu les tendances actuelles qu’on fera 50 % de notre activité au mois d’avril. En termes d’activité c’est assez extraordinaire. Ca va nous impacter d’environ 200 000 euros sur un volume de CA de 30 millions donc ce n’est pas la catastrophe totale.
Comptez-vous sur les aides de l’Etat ?
Pour le moment on n’est pas trop concernés mais il est probable qu’au mois d’avril nous ayons un petit peu de chômage technique chez les commerciaux et dans le service client. A priori ça a l’air d’être en place. Les solutions que propose le gouvernement pour pouvoir pallier les difficultés de chômage technique nous semblent intéressantes et je pense qu’on aura peu d’impact financier en ce qui nous concerne.
Cette expérience du confinement modifiera-t-elle votre organisation ou votre management à l’avenir ?
Le management je n’en sais rien. On a déjà une façon de manager les troupes et le travail transversal très au point chez nous. Vous savez qu’on a une école de la relation client interne à l’entreprise avec des méthodes et des pédagogies innovantes et efficaces. Il se trouve que l’on a un département du service multi-compétences dont la manageuse habituelle était au Vietnam. Elle a été dans l’empêchement de rentrer en France parce que les avions ne volaient plus. L’équipe s’est parfaitement autonomisée et a parfaitement fonctionné sur sa propre initiative et de manière très cohérente.
Probablement ce que ça va changer c’est qu’on aura une plus grande facilité à laisser travailler les gens depuis chez eux. On s’aperçoit que ça marche bien et qu’on arrive à tenir des réunions de service à 10 ou 12 sur Hangouts. On s’organise très bien comme ça. Après on ne peut pas imaginer qu’une entreprise soit entièrement dématérialisée. Je n’ai pas cette culture-là. Peut-être que mes successeurs y arriveront, mais moi je me sens encore un peu mal à l’aise par rapport à ça.