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Créée en février 2021, au lendemain de la crise sanitaire, la société lyonnaise Vif Systems est spécialisée dans ce que l’on appelle aujourd’hui l’agriculture urbaine dite verticale. Frédéric Jamet, l’un des co-fondateurs de l’entité, qui vient de participer au dernier Lyon Street Food Festival, explique dans cet entretien exclusif les vertus écologiques de cette technique. 

 

L’agriculture verticale permet une économie d’eau considérable, plus de 80 % par rapport à l’agriculture classique. Il n’y a pas d’intrants chimiques ni de rejets chimiques, et elle n’artificialise pas les sols, ce qui est très pertinent sur le plan écologique. Frédéric Jamet, co-fondateur de Vif Systems.

 

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La retranscription

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cet entretien économique où nous allons parler aujourd’hui d’agriculture urbaine. Pour en discuter, j’ai le plaisir de recevoir Frédéric Jamet. Bonjour. Vous êtes l’un des cofondateurs de Vif Systems, une entreprise basée principalement à Lyon. Pouvez-vous nous parler brièvement de Vif Systems, de son origine et de son cœur de métier ?

 

L'intégral

Oui, merci. Vif Systems est une entreprise d’une trentaine de salariés créée en février 2021. L’année dernière, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 200,000 euros. Nous sommes spécialisés dans l’agriculture verticale. Mais qu’est-ce que l’agriculture verticale ? C’est une forme d’agriculture hors sol, similaire à l’hydroponie, mais verticalisée. Nous utilisons des étagères et un éclairage LED au lieu de la lumière du soleil. Cela permet de produire où nous voulons : en sous-sol, dans un bâtiment, ou même dans un conteneur, d’où le terme d’agriculture urbaine.

Quels ont été les motifs de la création de cette entreprise en 2021, juste après la crise du COVID ?

En effet, la crise du COVID a joué un rôle dans notre décision. Nous sommes trois entrepreneurs ayant réussi dans d’autres domaines, et nous voulions créer une entreprise avec un réel impact écologique. L’agriculture verticale permet une économie d’eau considérable, plus de 80 % par rapport à l’agriculture classique. Il n’y a pas d’intrants chimiques ni de rejets chimiques, et elle n’artificialise pas les sols, ce qui est très pertinent sur le plan écologique.

Au départ, nous étions uniquement équipementiers. Puis, nous avons intégré la production végétale pour avoir une vision plus complète de la filière. Cependant, nous avons réalisé que pour rester écologiques, nous devions éviter de créer une grande usine centralisée qui enverrait des produits partout en France ou en Europe. Ainsi, nous avons pivoté vers la fourniture d’équipements pour des producteurs locaux, permettant une production et une consommation locale.

Votre entreprise a donc un double impact, écologique et sociétal. Comment avez-vous financé et solidifié cette aventure ?

Au départ, nous avons utilisé nos fonds propres. Ensuite, nous avons réalisé une petite levée de fonds avec un acteur du family office. Plus récemment, la coopérative Limagrain, basée à Clermont-Ferrand, a pris une participation de 25 % en juillet dernier pour nous aider à passer à l’échelle.

Quelles sont les valeurs ajoutées de Vif Systems ?

Notre valeur ajoutée réside dans notre maîtrise de toute la chaîne : nous sommes équipementiers, producteurs de végétaux et intéressés par la distribution. Cette intégration nous permet d’améliorer continuellement nos équipements et notre production.

Qui sont vos clients ?

Nos équipements sont principalement destinés aux agriculteurs en métropole, mais aussi à des indépendants ou entrepreneurs dans d’autres régions, comme le Moyen-Orient. Pour la production végétale, nos clients sont des restaurateurs, des grossistes et des magasins spécialisés.

Par exemple, à Lyon, capitale de la gastronomie, nos clients restaurateurs recherchent des herbes aromatiques, des micropousses ou des fleurs alimentaires. Dans d’autres régions, nous pouvons fournir des salades ou des mini-légumes selon les conditions économiques locales.

Vous avez récemment été partenaires du Lyon Street Food Festival. Pouvez-vous nous en parler ?

Grâce à Nomad Kitchen, nous avons pu participer à cet événement en fournissant des micropousses aux chefs présents. Cela a permis au public de découvrir la diversité et la puissance aromatique de nos produits.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Nous envisageons de développer la transformation de nos produits végétaux pour prolonger leur durée de conservation et améliorer la logistique. Nous avons également commencé à nous internationaliser, avec des demandes fortes pour des raisons climatiques et de résilience alimentaire, notamment dans les régions insulaires, au Maghreb et au Moyen-Orient.

Pour conclure, quelle est l’actualité récente qui vous a marqué ?

Hier, j’ai appris que les feux au Canada ont généré une empreinte carbone quatre fois supérieure à celle du trafic aérien mondial. Cela rappelle notre petite échelle et l’importance de nos efforts pour l’écologie et le climat.

Merci beaucoup, Frédéric Jamet, pour cet entretien.
Nous vous retrouverons bientôt pour faire un point sur vos avancées.
Merci à vous de nous avoir suivis. Vous pouvez retrouver cette émission sur notre site internet, nos réseaux sociaux et notre chaîne YouTube. Passez une excellente journée et à bientôt.