Emeline Baume : Sur notre territoire métropolitain, environ 10 % des emplois sont dans des entreprises de type économie sociale et solidaire, donc des coopératives, des associations, des mutuelles. Ce sont des hommes et des femmes qui travaillent dans le secteur très large de la santé, de l’aide à domicile, de l’accompagnement des enfants, mais aussi dans des secteurs productifs comme des coopératives de menuiserie, de travaux publics ou de conseil. Nous avons aussi les mutuelles, bien connues du grand secteur de la santé. Ces hommes et ces femmes-là, et leurs dirigeants, ont besoin de moments pour se retrouver, pour partager les constats des besoins de ce type d’entrepreneuriat et de leur apport dans la transformation du territoire.
Animateur : On peut rappeler ce qu’est l’ESS en quelques mots, car c’est très encadré, n’est-ce pas ?
Emeline Baume : Oui, nous avons la chance d’être dans un pays qui, il y a 10 ans, a pris une loi qui a défini très clairement l’économie sociale et solidaire comme un mode d’entrepreneuriat qui vise d’abord et avant tout à répondre aux besoins peu ou mal couverts sur un territoire. C’est un entrepreneuriat qui ne rentre pas en concurrence frontale avec les autres entreprises déjà présentes sur le territoire. L’ESS privilégie la lucrativité limitée ou la non-lucrativité, ce qui signifie que tout le bénéfice est réinvesti dans l’outil de travail, que ce soit le salaire, le temps femme, ou les machines. C’est surtout vrai dans les associations, qui réinvestissent leurs bénéfices pour pouvoir faire de la recherche et développement social l’année suivante.
Animateur : Et justement, à la journée du 14 mai, il y a eu plusieurs temps forts ?
Emeline Baume : Oui, il y a eu trois temps forts. Le premier était une matinée de design fiction, où l’idée était d’ouvrir la capacité à agir pour répondre aux transformations nécessaires de nos territoires, comme le rafraîchissement de la ville et l’intégration de tous. Nous avons utilisé l’outil de design fiction pour projeter les participants en 2040 ou 2050 et les faire imaginer comment le monde serait. C’était très enrichissant de voir que, même si l’exercice d’écriture était de 45 minutes en collectif sur différentes thématiques comme la santé, l’alimentation, l’éducation, l’économie circulaire, et la mobilité, il a permis de faire émerger des réflexions et des opportunités pour transformer le territoire.
Animateur : Et la conférence de clôture ?
Emeline Baume : Elle mixait la RTE avec l’ESS. La RTE, c’est la responsabilité territoriale des entreprises, qui vise à ancrer les entreprises dans leur territoire pour qu’elles contribuent au bien-être de leurs salariés, à l’accès à la culture, au sport. L’idée c’était de mieux hybrider les TPE, PME et l’ESS pour répondre à des marchés locaux et s’entraider plus efficacement dans le territoire.
Animateur : Un dernier mot sur les perspectives pour l’ESS dans la métropole ?
Emeline Baume : La métropole de Lyon a une politique publique en faveur de toutes les formes d’entrepreneuriat, donc aussi l’ESS. Nous avons des dispositifs d
accompagnement pour ceux qui souhaitent créer une entreprise en ESS. Nous soutenons aussi les espaces comme les pépinières et les incubateurs, et nous facilitons l’accès à des locaux à prix abordable. En continuant ainsi, nous espérons voir croître le nombre d’entreprises et d’emplois dans le secteur de l’économie sociale et solidaire.
Emeline Baume : Et pour conclure, tout au long de l’année, la métropole peut soutenir l’action dans cette politique de l’ESS grâce à notre large éventail de dispositifs d’accompagnement. Nous sommes déjà en train de préparer la troisième édition des journées métropolitaines de l’ESS pour 2025, où nous ferons un nouveau bilan des progrès réalisés.
Animateur : Merci, Emeline Baume , d’avoir été avec nous aujourd’hui. Et merci à vous tous de nous avoir suivis. Vous pouvez retrouver cette émission sur notre réseau internet, notre chaîne YouTube et notre site web. D’ici là, passez une très belle fin de journée à l’écoute de l’entreprise et à bientôt.