Au Château de Rajat, on attend impatiemment la reprise…
Reprise indécise pour le Château de Rajat
Pendant le confinement dû à l’épidémie de Covid-19, Lyon Entreprises donne la parole aux entrepreneurs de la région. Ces derniers témoignent ainsi de leurs conditions de travail et de leur façon de s’organiser. Nadège Scotton, directrice commerciale du Château de Rajat, lieu événementiel pour professionnels et particuliers de choix, nous parlait la semaine dernière de son entreprise à l’arrêt complet et de ses inquiétudes concernant la reprise dans son secteur…
Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre entreprise ?
Bonjour, je suis Nadège Scotton, directrice commerciale du Château de Rajat. On est un site événementiel ouvert depuis peu. Le Château a ouvert ses portes il y a à peine deux ans et notre Orangerie en juin 2019. Nous sommes encore un site récent. Nous organisons des événements pour les professionnels et les particuliers. Pour les premiers ça concerne les soirées clients, gala, séminaires, conventions ou team-buildings. Donc forcément on accueille du public.
Qui travaille au Château de Rajat ?
Trois personnes à temps plein. Deux qui sont actuellement au chômage partiel et moi qui suis en télétravail. Surtout nous faisons intervenir beaucoup de partenaires, que ce soient des traiteurs, des loueurs de matériel (sonorisation, audiovisuel, mobilier), différents artistes, des photographes, des wedding planners, des décorateurs. On fait intervenir beaucoup de personnes qui sont impactées par cet arrêt momentané.
Comment avez-vous anticipé ce confinement ?
Dès les premières annonces d’événements soit écourtés, reportés… Nous on organise des événements de 50 à plus de 500 personnes donc au départ on n’était pas impactés par les événements de plus de 1000 personnes. Mais on a quand même senti les choses venir car nos clients s’inquiétaient et prenaient peur. Ils ont repoussé leurs événements très rapidement. On l’a senti venir, malheureusement les choses se sont aggravées avec le confinement et c’était sûr que tout allait s’arrêter pendant plusieurs mois.
Avez-vous pu mesurer l’impact du confinement sur votre chiffre d’affaires ?
Même si effectivement des gens vont retrouver le travail au mois de mai ce que j’espère, de là à ce que nous ayons droit de recevoir du public et de rassembler des personnes avec une capacité de plus de 100 à 150 personnes par événement je pense qu’il va falloir attendre des semaines et des semaines. Donc nous on va avoir un impact sur plusieurs mois. En mars nous n’avons eu qu’un événement réalisé. C’est une perte de chiffre d’affaires de plus de 90 %.
Sur avril on est sûrs d’être à zéro en CA donc une perte de plus de 20 % par rapport à l’an dernier par rapport à notre prévisionnel. Et là depuis le début de la semaine ce sont les événements du mois de mai et du mois de juin qui sont impactés. Donc vraisemblablement le mois de mai sera à zéro en CA. J’espère que le mois de juin aura quelques événements de petite envergure qui vont se dérouler mais je me prépare à ce que ce soit aussi un mois à zéro.
Avez-vous fait des demandes d’aides ?
On a déjà le côté chômage partiel déjà qui va nous aider. Même si au départ il faut quand même sortir les salaires donc un problème de trésorerie va se poser. On a fait des demandes auprès de nos banques et de la BPI pour bénéficier des aides. Cela nous permettra on l’espère d’attendre que la tempête se termine. Mais après il ne faut pas rêver, les prêts c’est bien, mais il faut les rembourser derrière ! Donc il faudra retrouver du CA, remotiver nos clients pour qu’ils continuent après cet épisode-là à se réunir.
On a conscience que les budgets vont être limités. Mais il ne faut pas oublier l’événementiel. Ils auront tous passé des mois et des semaines confinés, chacun derrière un ordinateur, des fois enfermés entre quatre murs dans un appartement. Et on sera là pour leur montrer que effectivement notre lieu, notre parc de 20 hectares et nos belles salles les sortiront de la morosité qu’ils auront eu pendant le confinement.