— Alors, Gédéon, c’est une start-up lyonnaise qui a deux ans. On l’a créée en mai 2022, donc en fait vraiment les deux ans de l’entreprise. On est une quarantaine de salariés à la suite internationale, avec quelques équipes à Paris aussi. Et on a digitalisé le plan d’épargne de retraite depuis la souscription jusqu’à la gestion administrative de manière autonome.
— On va rappeler quand même aux auditeurs, qui sont principalement des chefs d’entreprise (ils le savent peut-être), mais le plan d’épargne de retraite, en quoi ça consiste exactement aujourd’hui ?
— Alors, le plan d’épargne de retraite, c’est une création de la loi de 2019 où le gouvernement a décidé d’harmoniser tous les dispositifs d’épargne retraite existant, qu’ils soient individuels, épargne salariale ou épargne retraite, et d’en faire un unique dispositif, le plan d’épargne de retraite. Donc, désormais, si vous aviez un Madelin, si vous aviez un article 83, si vous aviez un PERCO, vous avez un PER. Après, il existe autant de déclinaisons de PER qu’il y avait de produits avant : le PER individuel, le PER collectif et le PER obligatoire. Et le produit sur lequel on travaille nous, c’est le PER obligatoire.
— Vous parliez il y a quelques secondes de ça de l’aspect digital, qu’est-ce que ça change concrètement parlant ?
— Alors, l’idée du digital sur le PER, c’est de proposer à l’entreprise la possibilité de souscrire en quelques minutes un plan d’épargne de retraite en ligne, ce qui n’existait pas jusqu’à ce qu’on le fasse. Et ensuite, d’avoir une relation entre l’entreprise et ses salariés qui passe par le digital, donc une plateforme bénéficiaire des invitations envoyées directement par le RH via la plateforme, plutôt que de gérer ça avec du papier, comme souvent dans les contrats d’assurance.
— Est-ce que c’est adapté à toutes les entreprises ?
— Très clairement, alors oui, dès lors qu’on a des salariés ou assimilés salariés, c’est que le plan d’épargne de retraite obligatoire ne peut pas être appliqué à un TNS ou un entrepreneur individuel. Il faut que ce soit un entrepreneur qui est au moins assimilé salariés, et puis éventuellement qu’il ait des salariés. Il n’y a pas un minimum de salariés à avoir, on peut avoir une SAS avec un dirigeant assimilé salarié qui soit seul et qui puisse bénéficier d’un PER dans l’entreprise.
— Donc, c’est ouvert à tous, exactement. Clair. Les bénéfices pour l’entreprise, j’imagine qu’il y en a ?
— On est 86 % en France à ne plus faire confiance à l’État, je dis « on », j’abuse un peu, les Français, à 86 %, ne font plus confiance à l’État pour leur retraite future. Le chiffre c’est ça, donc déjà ce qui fait un peu froid dans le dos, surtout vu ce que ça nous coûte, parce que c’est 1 € sur 4 dépensé par l’État tous les ans, la retraite d’une manière générale. Donc l’idée c’est que on donne la possibilité à l’entreprise d’aider ses salariés à améliorer leur taux de remplacement, donc leur première retraite divisée par leur dernier salaire, au moment où ils partent à la retraite.